7 janvier 2017

Du Pape François

 Chers frères et sœurs, bonjour!


Dans l’Évangile d’aujourd’hui, le récit des mages venus d’Orient à Bethléem pour adorer le Messie, confère à la fête de l’Épiphanie un souffle d’universalité. C’est le souffle même de l’Église, qui désire que tous les peuples de la terre puissent rencontrer Jésus, faire l’expérience de son amour miséricordieux. Tel est le désir de l’Église : qu’ils trouvent la miséricorde de Jésus, son amour.
Le Christ vient de naître, il ne sait pas encore parler, et tous les peuples - représentés par les mages - peuvent déjà le rencontrer, le reconnaître, l’adorer. Les mages disent : « Nous avons vu son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui » (Mt 2, 2). Ces mages étaient des hommes prestigieux, de régions lointaines et de cultures diverses, et ils s’étaient mis en marche vers la terre d’Israël pour adorer le roi qui était né. Depuis toujours, l’Église a vu en eux l’image de l’humanité tout entière, et avec la célébration d’aujourd’hui, de la fête de l’Epiphanie, elle veut désigner, respectueusement, à chaque homme et à chaque femme de ce monde l’Enfant qui est né pour le salut de tous.
Dans la nuit de Noël, Jésus s’est manifesté aux bergers, hommes humbles et méprisés - certains disent même des brigands ! Ils ont été les premiers à apporter un peu de chaleur dans cette grotte froide de Bethléem. À présent arrivent les mages, venus de terres lointaines, eux aussi attirés mystérieusement par cet Enfant. Les bergers et les mages sont très différents les uns des autres, mais ils ont quelque chose en commun : le ciel. Les bergers de Bethléem sont accourus aussitôt pour voir Jésus, non pas parce qu’ils étaient particulièrement bons, mais parce qu’ils veillaient la nuit, et en levant les yeux vers le ciel, ils ont vu un signe, ils ont entendu son message et l’ont suivi. De même les mages : ils scrutaient les cieux, ils ont vu une nouvelle étoile, ils interprètent le signe et se mettent en chemin, venant de loin. Les bergers et les mages nous enseignent que pour rencontrer Jésus, il est nécessaire de savoir lever notre regard vers le ciel, de ne pas être repliés sur nous-mêmes, sur notre égoïsme, mais d’avoir le cœur et l’esprit ouverts à l’horizon de Dieu - qui nous surprend toujours -, de savoir accueillir ses messages et répondre rapidement et généreusement.
Les mages, nous dit l’Évangile, « à la vue de l’astre se réjouirent d'une très grande joie » (Mt 2, 10). Pour nous aussi, c’est une grande consolation de voir l’étoile, c’est-à-dire de nous sentir guidés et non pas abandonnés à notre destin. L’étoile, c’est l’Évangile, la Parole du Seigneur comme le dit le psaume : « Une lampe sur mes pas, ta parole, une lumière sur ma route» (Ps 118, 105). Cette lumière nous guide vers le Christ : sans l’écoute de l’Évangile, il n’est pas possible de le rencontrer ! Et en effet, en suivant l’étoile, les mages arrivent jusqu’au lieu où se trouvait Jésus. Là, « ils virent l’enfant avec Marie sa mère, et se prosternant, ils lui rendirent hommage » (Mt 2, 11). L’expérience des mages nous exhorte à ne pas nous contenter de la médiocrité, à ne pas “vivoter“, mais à chercher le sens des choses, à scruter avec passion le grand mystère de la vie. Et elle nous enseigne à ne pas nous scandaliser de la petitesse et de la pauvreté, mais à reconnaître la majesté dans l’humilité, et à savoir nous agenouiller devant elle.
Que la Vierge Marie, qui accueillit les mages à Bethléem, nous aide à élever notre regard au-delà de nous-mêmes, à nous laisser guider par l’étoile de l’Évangile pour rencontrer Jésus, et à savoir nous abaisser pour l’adorer. Nous pourrons ainsi apporter aux autres un rayon de sa lumière et partager avec eux la joie de ce chemin.

Angélus du 6 janvier 2016



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