Apprends-nous
à prier…
Les disciples demandent à Jésus : «
Seigneur, apprends-nous à prier » (Lc
11, 1), et il répond : «
Quand vous priez, dites : Père ! ». Cette parole est le secret
de la prière de Jésus, elle est la clé qu’il nous donne Lui-même
pour que nous puissions entrer nous aussi dans cette relation de
dialogue confiant
avec le Père qui a accompagné et soutenu toute sa vie.
A l’appellation « Père », Jésus
associe deux demandes : « Que ton nom soit sanctifié, que ton règne
vienne » (v.
2). La prière de Jésus - et
donc la prière chrétienne - c’est avant tout faire
de la place à Dieu, en le laissant
manifester sa sainteté en nous
et en faisant avancer son règne à partir de la possibilité
d’exercer sa seigneurie d’amour dans
notre vie.
Trois autres demandes complètent cette prière
que Jésus enseigne. Ce sont trois demandes qui expriment nos
nécessités fondamentales : le pain, le pardon, et l’aide dans les
tentations (v.
3-4). On ne peut pas vivre sans
pain, on ne peut pas vivre sans pardon, et on ne peut pas vivre sans
l’aide de Dieu dans les tentations. Le
pain que Jésus nous fait demander
est celui qui est nécessaire, non pas superflu. C’est le pain des
pèlerins, le pain juste, un pain qui ne s’accumule pas et ne se
gâche pas, et qui n’appesantit pas notre marche.
Le pardon
est, avant tout, ce que nous-mêmes recevons de Dieu : seule la
conscience d’être pécheurs pardonnés par l’infinie miséricorde
divine peut nous rendre capables d’accomplir des gestes concrets de
réconciliation fraternelle. Si une personne ne se sent pas pécheur
pardonné, elle ne pourra jamais faire un geste de pardon ou de
réconciliation. On commence à partir du cœur, où l’on se sent
pécheur pardonné.
La dernière demande, « ne
nous laisse pas entrer en tentation
», exprime la conscience de notre condition, toujours exposée aux
pièges du mal et de la corruption. Nous savons tous ce qu’est une
tentation !
L’enseignement de Jésus sur la prière se
poursuit avec deux paraboles, dans lesquelles Il prend pour
modèle l’attitude d’un ami
à l’égard d’un autre ami, et celle d’un père
à l’égard de son fils (v.
5-12). Toutes les deux veulent
nous enseigner à avoir une totale
confiance en Dieu, qui est Père :
il connaît mieux que nous-mêmes nos nécessités, mais veut que
nous les lui présentions avec audace et avec insistance, car c’est
notre façon de participer à son œuvre de salut.
La prière est le premier et principal
“instrument de travail” dans nos mains ! Insister auprès de Dieu
ne sert pas à le convaincre,
mais à fortifier notre foi et notre
patience, c’est-à-dire notre
capacité de lutter avec Dieu pour les choses vraiment importantes et
nécessaires : dans la prière nous sommes deux, Dieu et moi, à
lutter ensemble pour les choses importantes.
Parmi elles, il y en a une, la grande chose
importante dont Jésus parle aujourd’hui dans l’Évangile, mais
que nous ne demandons presque jamais, c’est l’Esprit
Saint : Donne-moi l’Esprit
Saint ! Jésus le dit : « Si vous qui êtes mauvais, vous savez
donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel
donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (v.
13). L’Esprit Saint !... Nous
devons demander que l’Esprit Saint vienne en nous. Mais à quoi
sert l’Esprit Saint? Il sert à vivre bien, à vivre avec sagesse
et amour, en faisant la volonté de Dieu. Quelle belle prière ce
serait, en cette semaine, si chacun de nous demandait au Père :
Père, donne-moi l’Esprit Saint
! La Vierge Marie nous le montre par son existence, toute animée par
l’Esprit de Dieu. Qu’elle nous aide à prier le Père unis à
Jésus, pour vivre non de façon mondaine, mais selon l’Évangile,
guidés par l’Esprit Saint.
Angélus
du 24 juillet 2016
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