21 janvier 2017

Du Pape François


La bonne réaction devant le danger : espérer dans le Dieu de la vie


Dans l’Écriture sainte, parmi les prophètes d’Israël, se trouve une figure un peu bizarre, un prophète qui tente de se soustraire à l’appel du Seigneur en refusant de se mettre au service du plan divin de salut. Il s’agit du prophète Jonas, dont l’histoire est racontée dans un petit livre de seulement quatre chapitres, une sorte de parabole porteuse d’un grand enseignement : celui de la miséricorde de Dieu qui pardonne.
Jonas est un prophète “en balade“ et même un prophète en fuite ! C’est un prophète en balade que Dieu envoie vers la périphérie, à Ninive, pour convertir les habitants de cette grande ville. Car Ninive, pour un israélite comme Jonas, représentait une réalité menaçante : l’ennemi qui mettait en danger Jérusalem même - donc à détruire, et certainement pas à sauver ! C’est pourquoi, quand Dieu envoie Jonas prêcher dans cette ville, le prophète, qui connaît la bonté du Seigneur et son désir de pardonner, cherche à se soustraire à son devoir et s’enfuit.
Dans sa fuite, le prophète entre en contact avec des païens, les marins du bateau sur lequel il s’était embarqué pour s’éloigner de Dieu et de sa mission. Il s’enfuit loin puisque Ninive était dans la zone de l’Irak, et lui fuit en Espagne : il fuit vraiment ! Eh bien c’est justement le comportement de ces hommes païens - comme le sera ensuite celui des habitants de Ninive -, qui nous permet, aujourd’hui, de réfléchir un peu sur l’espérance qui, devant le danger et la mort, s’exprime par la prière.
En effet, pendant la traversée en mer, une terrible tempête éclate. Jonas descend dans la cale du bateau et s’abandonne au sommeil. Les marins, eux, se voyant perdus, « crient chacun vers son dieu » (Jon 1,5). La réaction de ces païens est la bonne réaction devant la mort, devant le danger, parce que c’est alors que l’homme fait complètement l’expérience de sa fragilité et de son besoin d’être sauvé. L’horreur instinctive devant la mort révèle la nécessité d’espérer dans le Dieu de la vie. « Peut-être que ce dieu s’occupera de nous pour nous empêcher de périr » : ce sont les paroles de l’espérance qui devient prière, cette supplication ardente qui monte aux lèvres de l’homme devant un danger de mort imminent.
Quand Jonas, reconnaissant ses responsabilités, se fait jeter dans la mer pour sauver ses compagnons de voyage, la tempête se calme. La mort imminente a poussé ces hommes païens à la prière, et elle a fait que le prophète, en dépit de tout, vive sa vocation au service des autres en acceptant de se sacrifier pour eux. Et maintenant, elle conduit les survivants à la reconnaissance du véritable  Seigneur et à la louange : les marins, qui avaient prié en proie à la peur en s’adressant à leurs dieux, maintenant, reconnaissent le vrai Dieu et offrent des sacrifices. L’espérance, qui les avait conduits à prier pour ne pas mourir, opère une réalité qui va même au-delà de ce qu’ils espéraient : non seulement ils ne périssent pas dans la tempête mais ils s’ouvrent à la reconnaissance du vrai et unique Seigneur du ciel et de la terre.
Ensuite, les habitants de Ninive, devant la perspective d’être détruits, prieront aussi, poussés par l’espérance dans le pardon de Dieu. Ils feront pénitence, invoqueront le Seigneur et se convertiront à lui, à commencer par le roi qui, comme le capitaine du bateau, exprime leur espérance en disant : « Qui sait si Dieu ne se ravisera pas. Alors nous ne périrons pas » (Jon 3,9). Pour eux aussi, comme pour l’équipage dans la tempête, avoir affronté la mort et en être sortis saufs les a conduits à la vérité. Que le Seigneur nous fasse comprendre ce lien entre la prière et l’espérance. La prière nous fait avancer dans l’espérance. Et quand les choses deviennent sombres, il faut davantage de prière - et il y aura davantage d’espérance ! Merci.
Catéchèse du 18 janvier 2017

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