Notre
espérance est Quelqu’un, vivant et présent en nous et en nos
frères
La
première lettre de l’apôtre Pierre porte en soi un poids d’une
très grande force. Quel est le secret de cette lettre, dont nous
venons d’écouter un passage (1
P 3,8-17) ?
Le
secret vient du fait que cet écrit plonge ses racines directement
dans la Pâque, dans le cœur du mystère que nous allons célébrer,
nous faisant ainsi percevoir toute la
lumière et la joie qui jaillissent de la mort et de la résurrection
du Christ. Le Christ est vraiment
ressuscité, et c’est une si belle salutation à échanger entre
nous le jour de Pâques : « Le Christ est ressuscité !
Le Christ est ressuscité ! ». Oui, le Christ est
ressuscité, il est vivant parmi nous, il est vivant et habite en
chacun de nous. Saint Pierre nous invite avec force à l’adorer
dans notre cœur (cf. v.15) :
c’est là que le Seigneur a établi
sa demeure au moment de notre
baptême, et de là il continue à nous renouveler, nous et notre
vie, nous comblant de son amour et de la plénitude de l’Esprit.
Voilà
pourquoi l’apôtre nous recommande de rendre raison de l’espérance
qui est en nous (cf. v.15). Notre
espérance n’est pas un concept,
ce n’est pas un sentiment, ce n’est pas non plus un téléphone
portable ou un tas de richesses ! Notre
espérance est Quelqu’un
: c’est le Seigneur Jésus, que nous reconnaissons vivant
et présent en nous
et en nos frères,
parce que le Christ est ressuscité.
Nous
comprenons alors qu’il faut moins rendre raison de cette espérance
au niveau théorique, en paroles, que d’abord par notre témoignage
de vie, que ce soit à l’intérieur
de la communauté chrétienne, ou en dehors d’elle. Si le Christ
est vivant et habite en nous, dans notre cœur, alors nous devons
aussi lui permettre de se rendre
visible, de ne pas se cacher, et
d’agir en nous.
L’espérance
qui habite en nous ne peut rester cachée à l’intérieur de
nous-mêmes, dans notre cœur : ce serait une espérance faible
qui n’a pas le courage de sortir et de se faire voir. Mais notre
espérance, comme cela transparaît dans le psaume 33 cité par
Pierre, doit sortir de sa prison, prenant la
forme exquise et incomparable de la douceur,
du respect,
et de la bienveillance
envers le prochain, jusqu’à
pardonner celui qui nous fait du
mal. Une personne qui n’a pas d’espérance ne réussit pas à
pardonner, ne réussit pas à donner la consolation du pardon et à
avoir la consolation de pardonner. Pardonner, c’est ce qu’a fait
Jésus et ce qu’il continue de faire à travers ceux qui lui font
de la place dans leur cœur et dans leur vie, conscients que le
mal n’est pas vaincu par le mal,
mais par l’humilité,
la miséricorde
et la douceur.
Voilà
pourquoi saint Pierre affirme que « mieux vaudrait souffrir en
faisant le bien plutôt qu’en faisant le mal » (v.17) :
il ne veut pas dire que c’est bien de souffrir, mais que quand nous
souffrons pour le bien, nous sommes en
communion avec le Seigneur qui a accepté de souffrir
et d’être mis en croix pour notre
salut. Alors quand nous aussi, dans
les situations plus petites ou plus grandes de notre vie, nous
acceptons de souffrir pour le bien, c’est comme si nous jetions
autour de nous des graines de
résurrection, des
graines de vie, et que nous fassions
resplendir dans l’obscurité la
lumière de Pâques. C’est pour
cela que l’apôtre nous exhorte à toujours répondre par la
bénédiction (v.9). La bénédiction
n’est pas une formalité, ce n’est pas un signe de courtoisie.
C’est un grand don
que nous recevons, et que nous avons la possibilité de partager
avec nos frères. C’est l’annonce
de l’amour de Dieu,
un amour démesuré qui ne s’épuise
pas, qui ne
diminue jamais, et qui constitue le
vrai fondement de notre espérance.
Chers
amis, comprenons aussi pourquoi l’apôtre Pierre nous appelle
« heureux »
s’il nous arrivait de souffrir pour la justice (v.14). Ce n’est
pas d’abord pour une raison morale ou ascétique, mais c’est
parce que chaque fois que nous prenons la part des derniers et des
marginaux, ou que nous ne répondons pas au mal par le mal, mais en
pardonnant, sans vengeance, en pardonnant et en bénissant, chaque
fois que nous faisons cela, nous
resplendissons comme des signes vivants et lumineux d’espérance,
devenant ainsi un instrument de
consolation et de
paix, selon
le cœur de Dieu.
Avançons
donc avec la douceur, l’humilité,
l’amabilité, en faisant du bien aussi à ceux qui ne nous aiment
pas ou qui nous font du mal. Avançons !
Catéchèse
du mercredi 6 avril 2017
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