8 avril 2017

Du Pape François

Notre espérance est Quelqu’un, vivant et présent en nous et en nos frères



La première lettre de l’apôtre Pierre porte en soi un poids d’une très grande force. Quel est le secret de cette lettre, dont nous venons d’écouter un passage (1 P 3,8-17) ?
Le secret vient du fait que cet écrit plonge ses racines directement dans la Pâque, dans le cœur du mystère que nous allons célébrer, nous faisant ainsi percevoir toute la lumière et la joie qui jaillissent de la mort et de la résurrection du Christ. Le Christ est vraiment ressuscité, et c’est une si belle salutation à échanger entre nous le jour de Pâques : « Le Christ est ressuscité ! Le Christ est ressuscité ! ». Oui, le Christ est ressuscité, il est vivant parmi nous, il est vivant et habite en chacun de nous. Saint Pierre nous invite avec force à l’adorer dans notre cœur (cf. v.15) : c’est là que le Seigneur a établi sa demeure au moment de notre baptême, et de là il continue à nous renouveler, nous et notre vie, nous comblant de son amour et de la plénitude de l’Esprit.
Voilà pourquoi l’apôtre nous recommande de rendre raison de l’espérance qui est en nous (cf. v.15). Notre espérance n’est pas un concept, ce n’est pas un sentiment, ce n’est pas non plus un téléphone portable ou un tas de richesses ! Notre espérance est Quelqu’un : c’est le Seigneur Jésus, que nous reconnaissons vivant et présent en nous et en nos frères, parce que le Christ est ressuscité.
Nous comprenons alors qu’il faut moins rendre raison de cette espérance au niveau théorique, en paroles, que d’abord par notre témoignage de vie, que ce soit à l’intérieur de la communauté chrétienne, ou en dehors d’elle. Si le Christ est vivant et habite en nous, dans notre cœur, alors nous devons aussi lui permettre de se rendre visible, de ne pas se cacher, et d’agir en nous.
L’espérance qui habite en nous ne peut rester cachée à l’intérieur de nous-mêmes, dans notre cœur : ce serait une espérance faible qui n’a pas le courage de sortir et de se faire voir. Mais notre espérance, comme cela transparaît dans le psaume 33 cité par Pierre, doit sortir de sa prison, prenant la forme exquise et incomparable de la douceur, du respect, et de la bienveillance envers le prochain, jusqu’à pardonner celui qui nous fait du mal. Une personne qui n’a pas d’espérance ne réussit pas à pardonner, ne réussit pas à donner la consolation du pardon et à avoir la consolation de pardonner. Pardonner, c’est ce qu’a fait Jésus et ce qu’il continue de faire à travers ceux qui lui font de la place dans leur cœur et dans leur vie, conscients que le mal n’est pas vaincu par le mal, mais par l’humilité, la miséricorde et la douceur.
Voilà pourquoi saint Pierre affirme que « mieux vaudrait souffrir en faisant le bien plutôt qu’en faisant le mal » (v.17) : il ne veut pas dire que c’est bien de souffrir, mais que quand nous souffrons pour le bien, nous sommes en communion avec le Seigneur qui a accepté de souffrir et d’être mis en croix pour notre salut. Alors quand nous aussi, dans les situations plus petites ou plus grandes de notre vie, nous acceptons de souffrir pour le bien, c’est comme si nous jetions autour de nous des graines de résurrection, des graines de vie, et que nous fassions resplendir dans l’obscurité la lumière de Pâques. C’est pour cela que l’apôtre nous exhorte à toujours répondre par la bénédiction (v.9). La bénédiction n’est pas une formalité, ce n’est pas un signe de courtoisie. C’est un grand don que nous recevons, et que nous avons la possibilité de partager avec nos frères. C’est l’annonce de l’amour de Dieu, un amour démesuré qui ne s’épuise pas, qui ne diminue jamais, et qui constitue le vrai fondement de notre espérance.
Chers amis, comprenons aussi pourquoi l’apôtre Pierre nous appelle « heureux » s’il nous arrivait de souffrir pour la justice (v.14). Ce n’est pas d’abord pour une raison morale ou ascétique, mais c’est parce que chaque fois que nous prenons la part des derniers et des marginaux, ou que nous ne répondons pas au mal par le mal, mais en pardonnant, sans vengeance, en pardonnant et en bénissant, chaque fois que nous faisons cela, nous resplendissons comme des signes vivants et lumineux d’espérance, devenant ainsi un instrument de consolation et de paix, selon le cœur de Dieu.
Avançons donc avec la douceur, l’humilité, l’amabilité, en faisant du bien aussi à ceux qui ne nous aiment pas ou qui nous font du mal. Avançons !

Catéchèse du mercredi 6 avril 2017


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