16 septembre 2017

Du Pape François


La vérité la plus importante


À la cathédrale de Bogota, 7 septembre 2017


Chers frères et sœurs, je vous salue avec grande joie et je vous remercie de votre accueil chaleureux. « Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : Paix à cette maison. S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui, sinon, elle reviendra sur vous », nous dit Jésus (Lc 10, 5-6).
J’entre aujourd’hui dans cette maison qu’est la Colombie en vous disant : La paix soit avec vous ! C’était l’expression qu’utilisait tout juif, et aussi Jésus, pour saluer. J’ai voulu venir jusqu’ici comme pèlerin de paix et d’espérance, et je désire vivre ces moments de rencontre avec joie, rendant grâce à Dieu pour tout le bien qu’il a fait dans cette nation, en chacune de vos vies.
Et je viens aussi pour apprendre. Oui, pour apprendre de vous, de votre foi, de votre force devant l’adversité. Car vous savez que l’évêque et le prêtre doivent apprendre de leur peuple, et c’est pourquoi je viens apprendre, apprendre de vous, je suis évêque et je viens apprendre. Vous avez vécu des moments difficiles et sombres, mais le Seigneur est près de vous, il est dans le cœur de chaque fils et fille de ce pays. Le Seigneur n’exclut personne, le Seigneur embrasse chacun, et écoutez bien : nous sommes tous importants et nécessaires pour lui. Durant ces jours, je voudrais partager avec vous la vérité la plus importante : Dieu nous aime avec un amour de Père, et il nous encourage à continuer à chercher et à désirer la paix, cette paix qui est authentique et durable.
Je vois ici beaucoup de jeunes - même si j’avais les yeux bandés, je sais que seuls les jeunes peuvent créer cette agitation ! Vous les jeunes, je veux m’adresser à vous. Vous êtes venus des quatre coins du pays : de l’intérieur, de la côte, des régions forestières, des vallées, des plaines, de partout ! C’est toujours pour moi un motif de joie de me retrouver avec les jeunes. Aujourd’hui je vous dis : S’il vous plaît, gardez vive votre joie, elle est le signe d’un cœur jeune, d’un cœur qui a rencontré le Seigneur. Et si vous gardez vive cette joie d’être avec Jésus, personne ne pourra vous l’enlever, personne (cf. Jn 16, 22). Ne vous la laissez pas voler : gardez cette joie qui unifie tout, conscients d’être aimés par le Seigneur. Dieu nous aime avec un cœur de Père, et voilà le début de la joie. Le feu de l’amour de Jésus fait déborder cette joie, et il est suffisant pour enflammer le monde entier.
Vous, les jeunes, vous avez une sensibilité spéciale pour reconnaître la souffrance des autres. Votre jeunesse vous rend capables aussi de quelque chose de très difficile dans la vie : pardonner, pardonner à ceux qui nous ont blessés. Il est remarquable de voir comment vous ne vous laissez pas embobiner par de vieilles histoires, comment vous nous regardez avec étonnement, nous les adultes, répéter des histoires de divisions, en restant prisonniers de nos rancœurs. Vous nous aidez dans cette tentative de laisser derrière ce qui nous a blessés, et vous nous aidez à regarder en avant, sans le fardeau de la haine, en nous faisant voir le monde entier qu’il y a devant, toute la Colombie qui veut grandir et continuer à se développer, cette Colombie qui a besoin de chacun de nous - et nous, les plus âgés, nous vous la devons.
Grâce précisément à cette capacité de pardonner, vous affrontez l’énorme défi de nous aider à guérir notre cœur. Écoutez ce que je vous demande : Aidez-nous à guérir notre cœur. C’est une aide que je vous demande : de nous transmettre l’espérance que vous avez, cette espérance qui est toujours prête à donner aux autres une seconde chance. L’inquiétude et l’incrédulité enferment l’âme, ceux qui s’obstinent à ne pas trouver d’issue aux problèmes et qui boycottent ceux qui essayent, abiment l’espérance dont toute communauté a besoin pour avancer. Vous, allez de l’avant, n’ayez pas peur, donnez de l’oxygène à la Colombie !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.