La
messe, rencontre d’amour avec le Seigneur
Chers frères et sœurs, nous
continuons les catéchèses sur la messe. Pour comprendre la beauté
de la célébration eucharistique, je désire commencer par un aspect
très simple : la messe est
prière, ou plutôt, c’est la
prière par excellence, la plus
haute, la plus sublime et, en même temps, la plus “concrète“.
En effet, c’est la rencontre
d’amour avec Dieu à travers sa
Parole et le Corps et le Sang de Jésus. C’est une rencontre avec
le Seigneur. Le Christ, lorsqu’il appelle ses disciples, les
appelle afin qu’ils soient avec
lui. La grâce la plus grande, c’est
donc de pouvoir faire l’expérience que la messe, l’Eucharistie,
est le moment privilégié pour être
avec Jésus et, à travers lui, avec
Dieu et avec les frères.
Prier, comme tout véritable
dialogue, c’est aussi savoir rester
en silence - dans les dialogues, il
y a des moments de silence -, en silence avec Jésus. Et quand nous
allons à la messe, peut-être arrivons-nous cinq minutes à l’avance
et commençons-nous à bavarder avec celui qui est à côté de nous.
Mais ce n’est pas le moment de bavarder : c’est le moment du
silence pour nous préparer au dialogue. C’est le moment de se
recueillir dans son cœur pour se
préparer à la rencontre avec Jésus.
Le silence est très important : nous allons à la rencontre du
Seigneur et le silence nous prépare et nous accompagne. Restons en
silence avec Jésus, et du mystérieux silence de Dieu, jaillit sa
Parole qui résonne dans notre cœur.
Les Évangiles nous montrent Jésus
qui se retire dans des lieux à l’écart pour prier. Les disciples,
voyant sa relation intime avec son Père, ressentent le désir de
pouvoir y participer et lui demandent : « Seigneur,
apprends-nous à prier » (Lc 11,1). Jésus répond que la
première chose nécessaire pour prier est de savoir dire « Père ».
Nous devons apprendre à dire
« Père », c’est-à-dire
à nous mettre en sa présence avec une confiance
filiale.
Pour entrer dans le Royaume des
cieux, il est nécessaire de se faire petits comme des enfants, dans
le sens où les enfants savent faire
confiance, ils savent que quelqu’un
se préoccupera d’eux, de ce qu’ils mangeront, de ce qui les
habillera, etc. (cf. Mt 6,25-32). C’est la première attitude :
confiance et abandon - comme l’enfant à l’égard de ses
parents : savoir que Dieu se souvient de toi, qu’il prend soin
de toi, de toi, de moi, de tout le monde.
La seconde prédisposition est
aussi propre aux enfants, et c’est de nous
laisser surprendre. Pour entrer dans
le Royaume des cieux, il faut se laisser émerveiller.
Nous laissons-nous surprendre par Dieu, qui est toujours le Dieu des
surprises ? La rencontre avec le Seigneur est toujours une
rencontre vivante
- ce n’est pas une rencontre de musée -, et quand nous allons à
la messe, nous allons à une rencontre vivante avec le Seigneur.
En vérité, le Seigneur nous
surprend en nous montrant qu’il nous aime jusque
dans nos faiblesses. « Jésus
Christ, par son sacrifice, obtient le pardon de nos péchés, non
seulement les nôtres, mais encore ceux du monde entier » (1 Jn
2,2) : ce don est une véritable consolation, et c’est un don
qui nous est fait à travers l’Eucharistie,
ce banquet nuptial
où l’Époux rencontre notre fragilité. Lorsque
je reçois la communion à la messe,
le Seigneur rencontre ma fragilité.
Et le Seigneur rencontre notre fragilité pour nous
ramener à notre premier appel :
être à l’image et à la ressemblance de Dieu.
Voilà ce qu’est l’Eucharistie
- et c’est cela, la prière.
Catéchèse
du mercredi 15 novembre 2017 (extraits)
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