Trouvons
notre refuge dans les blessures du Christ
Chers frères et sœurs, l’interprète définitif
des mystères de Dieu est Jésus. Il est la sagesse de Dieu en
personne (cf. 1 Co 1, 24). Jésus ne nous a pas enseigné sa
sagesse avec de longs discours, ou par de grandes démonstrations de
pouvoir politique ou terrestre, mais en donnant sa vie sur la croix.
Nous pouvons tomber quelquefois dans le piège de faire confiance à
notre sagesse elle-même, mais la vérité est que nous pouvons
facilement perdre le sens de la direction. À ce moment-là, il est
nécessaire de nous rappeler que nous disposons devant nous d’une
boussole sûre : le Seigneur crucifié. Dans la Croix, nous
trouvons la sagesse qui peut guider notre vie avec la lumière qui
provient de Dieu.
De la Croix, vient aussi la guérison : là,
Jésus a offert ses blessures au Père pour nous, les blessures par
lesquelles nous sommes guéris (cf. 1 P 2, 24). Que ne nous manque
jamais la sagesse de trouver dans les blessures du Christ la source
de tout soin ! Une tentation est de répondre aux blessures de la
violence avec une sagesse mondaine, en pensant que le soin peut venir
de la colère et de la vengeance.
La voie de la vengeance n’est cependant pas la voie de
Jésus. La voie de Jésus est radicalement différente. Quand la
haine et le refus l’ont conduit à la passion et à la mort, il a
répondu par le pardon et la compassion. Dans l’Évangile
d’aujourd’hui, le Seigneur nous dit que, comme lui, nous aussi
nous pouvons rencontrer le refus et des obstacles, mais que
toutefois, il nous donnera une sagesse à laquelle personne ne peut
résister (cf. Lc 21, 15). Il parle ici de l’Esprit Saint, par
lequel l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs (cf. Rm
5, 5). Avec le don de l’Esprit, Jésus rend chacun de nous capable
d’être signes de sa sagesse, qui triomphe sur la sagesse de ce
monde, et signes de sa miséricorde, qui apporte aussi soulagement
aux blessures les plus douloureuses.
À la veille de sa passion, Jésus s’est donné à
ses Apôtres sous les espèces du pain et du vin. Dans le don de
l’Eucharistie, nous ne reconnaissons pas seulement avec les yeux de
la foi le don de son corps et de son sang. Nous apprenons aussi
comment trouver le repos dans ses blessures, et à être purifiés
là de tous nos péchés et de nos routes déformées. En
trouvant refuge dans les blessures du Christ, chers frères et
sœurs, vous pouvez goûter le baume apaisant de la miséricorde du
Père et trouver la force de le porter aux autres pour oindre chaque
blessure et chaque mémoire douloureuse. De cette manière, vous
serez des fidèles témoins de la réconciliation et de la paix,
que Dieu désire voir régner dans chaque cœur humain et dans
chaque communauté.
La Bienheureuse Vierge Marie a suivi son Fils sur la
montagne obscure du Calvaire, et elle nous accompagne à chaque pas
de notre voyage terrestre. Qu’elle nous obtienne toujours la grâce
d’être des messagers de la véritable sagesse, profondément
miséricordieux envers ceux qui sont dans le besoin, avec la joie
qui vient du repos dans les blessures de Jésus qui nous a aimés
jusqu’au bout.
Que Dieu bénisse cette terre par sa paix.
Homélie
du mercredi 29 novembre 2017 au Myanmar
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