2 décembre 2017

Du Pape François

Trouvons notre refuge dans les blessures du Christ



Chers frères et sœurs, l’interprète définitif des mystères de Dieu est Jésus. Il est la sagesse de Dieu en personne (cf. 1 Co 1, 24). Jésus ne nous a pas enseigné sa sagesse avec de longs discours, ou par de grandes démonstrations de pouvoir politique ou terrestre, mais en donnant sa vie sur la croix. Nous pouvons tomber quelquefois dans le piège de faire confiance à notre sagesse elle-même, mais la vérité est que nous pouvons facilement perdre le sens de la direction. À ce moment-là, il est nécessaire de nous rappeler que nous disposons devant nous d’une boussole sûre : le Seigneur crucifié. Dans la Croix, nous trouvons la sagesse qui peut guider notre vie avec la lumière qui provient de Dieu.
De la Croix, vient aussi la guérison : là, Jésus a offert ses blessures au Père pour nous, les blessures par lesquelles nous sommes guéris (cf. 1 P 2, 24). Que ne nous manque jamais la sagesse de trouver dans les blessures du Christ la source de tout soin ! Une tentation est de répondre aux blessures de la violence avec une sagesse mondaine, en pensant que le soin peut venir de la colère et de la vengeance.
La voie de la vengeance n’est cependant pas la voie de Jésus. La voie de Jésus est radicalement différente. Quand la haine et le refus l’ont conduit à la passion et à la mort, il a répondu par le pardon et la compassion. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, le Seigneur nous dit que, comme lui, nous aussi nous pouvons rencontrer le refus et des obstacles, mais que toutefois, il nous donnera une sagesse à laquelle personne ne peut résister (cf. Lc 21, 15). Il parle ici de l’Esprit Saint, par lequel l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs (cf. Rm 5, 5). Avec le don de l’Esprit, Jésus rend chacun de nous capable d’être signes de sa sagesse, qui triomphe sur la sagesse de ce monde, et signes de sa miséricorde, qui apporte aussi soulagement aux blessures les plus douloureuses.
À la veille de sa passion, Jésus s’est donné à ses Apôtres sous les espèces du pain et du vin. Dans le don de l’Eucharistie, nous ne reconnaissons pas seulement avec les yeux de la foi le don de son corps et de son sang. Nous apprenons aussi comment trouver le repos dans ses blessures, et à être purifiés là de tous nos péchés et de nos routes déformées. En trouvant refuge dans les blessures du Christ, chers frères et sœurs, vous pouvez goûter le baume apaisant de la miséricorde du Père et trouver la force de le porter aux autres pour oindre chaque blessure et chaque mémoire douloureuse. De cette manière, vous serez des fidèles témoins de la réconciliation et de la paix, que Dieu désire voir régner dans chaque cœur humain et dans chaque communauté.
La Bienheureuse Vierge Marie a suivi son Fils sur la montagne obscure du Calvaire, et elle nous accompagne à chaque pas de notre voyage terrestre. Qu’elle nous obtienne toujours la grâce d’être des messagers de la véritable sagesse, profondément miséricordieux envers ceux qui sont dans le besoin, avec la joie qui vient du repos dans les blessures de Jésus qui nous a aimés jusqu’au bout.
Que Dieu bénisse cette terre par sa paix.

Homélie du mercredi 29 novembre 2017 au Myanmar



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