30 décembre 2017

Du Pape François

Accueillir le don de Dieu qu’est Jésus,
et devenir quotidiennement un don gratuit pour ceux que nous rencontrons


Chers frères et sœurs, je voudrais m’arrêter avec vous sur le sens de la Nativité du Seigneur Jésus, que nous vivons en ces jours dans la foi et dans les célébrations. La construction de la crèche, mais surtout la liturgie avec ses lectures bibliques et ses chants traditionnels nous ont fait revivre « l’aujourd’hui » où le Sauveur, « le Christ Seigneur est né pour nous » (Lc 2,11).
Or à notre époque, spécialement en Europe, nous assistons à une sorte de dénaturation de Noël : au nom d’un faux respect qui n’est pas chrétien, qui cache souvent la volonté de marginaliser la foi, on élimine de la fête toute référence à la naissance de Jésus. Mais en réalité, c’est cet événement qui est l’unique vrai Noël : sans Jésus il n’y a pas de Noël ! Il y a une autre fête, mais ce n’est pas Noël. Mais si Jésus est au centre, alors tout ce qui est autour - les lumières, les rêves, les sons, les différentes traditions locales, y compris les nourritures caractéristiques -, tout concourt à créer une atmosphère de fête, mais avec Jésus au centre. Si nous L’enlevons, la lumière s’éteint et tout devient faux, clinquant.
Par l’annonce de l’Église, comme les bergers de l’Evangile (cf. Lc 2,9), nous sommes guidés dans notre quête à trouver la vraie lumière. Jésus, en se faisant homme, se manifeste de manière surprenante : il naît d’une jeune femme, inconnue des hommes, qui lui donne le jour dans une étable avec pour seule présence son époux. Le monde ne se rend compte de rien, mais au ciel les anges, eux, savent, et ils exultent ! C’est ainsi que le Fils de Dieu se présente à nous aujourd’hui encore : comme le don de Dieu pour l’humanité, qui est plongée dans les ténèbres et dans la torpeur du sommeil (cf. Is 9,1). Et aujourd’hui encore nous assistons au fait que l’humanité préfère souvent l’obscurité, car elle sait que la lumière révélerait toutes ces actions et ces pensées qui feraient rougir ou tirailler la conscience. On préfère alors rester dans l’obscurité et ne pas bouleverser ses mauvaises habitudes.
Nous pouvons nous demander alors ce que signifie accueillir le don de Dieu qu’est Jésus. Comme il nous a lui-même enseigné par sa vie, cela signifie devenir quotidiennement un don gratuit pour ceux que nous rencontrons sur notre chemin - et voilà pourquoi à Noël on échange des cadeaux. Jésus est notre vrai don, et comme Lui, nous voulons être un don pour les autres. Et comme nous voulons être un don pour les autres, nous échangeons des dons, comme signe, comme geste, de cette attitude que Jésus nous a apprise : Lui, envoyé par le Père, fut un don pour nous, et nous sommes un don pour les autres.
La grâce de Dieu s’est manifestée en Jésus, visage de Dieu, que la Vierge Marie a mis au monde comme tout enfant de ce monde. Mais il n’est pas venu de la terre : il est venu du ciel de Dieu. Dans ce monde, avec l’incarnation du Fils, Dieu nous a ouvert la voie à une vie nouvelle, fondée non sur l’égoïsme, mais sur l’amour : la naissance de Jésus est le grand geste d’amour de notre Père du Ciel.
Chers frères et chères sœurs, ces jours-ci ouvrons nos esprits et nos cœurs pour accueillir cette grâce. Jésus est un don de Dieu pour nous, et si nous l’accueillons, nous serons aussi don de Dieu pour les autres - avant tout pour ceux qui n’ont jamais connu l’attention et la tendresse. Que de gens n’ont jamais connu une caresse, une attention d’amour, un geste de tendresse dans leur vie ! Noël nous pousse à le leur donner. Jésus renaît ainsi encore dans la vie de chacun de nous, et à travers nous, se présente à nouveau comme un don de salut pour les petits et les exclus.

Catéchèse du mercredi 27 décembre 2017

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