Chers
frères et sœurs, sur
la première page du calendrier du nouvel an que le Seigneur nous
donne, l’Église place, comme une magnifique enluminure, la
solennité liturgique de Sainte Marie Mère de Dieu. En ce premier
jour de l’année civile, fixons les yeux sur elle pour reprendre,
sous sa protection maternelle, le chemin le long des sentiers du
temps.
L’Évangile
d’aujourd’hui (Lc 2, 16-21) nous reconduit à l’étable de
Bethléem : les pasteurs arrivent en hâte et trouvent Marie,
Joseph et l’Enfant, et ils rapportent l’annonce que leur ont
donnée les anges, c’est-à-dire que ce Nouveau-né est le Sauveur.
Tous
s’étonnent, tandis que « Marie, conservait avec soin toutes ces
choses, les méditant en son cœur» (v. 19). La Vierge nous fait
comprendre comment doit être
accueilli l’événement de Noël :
non pas superficiellement, mais dans
le cœur. Elle nous indique la
véritable façon de recevoir le don de Dieu : le garder dans notre
cœur et le méditer. C’est une invitation adressée à chacun de
nous à prier en contemplant
et en goûtant
ce don qu’est Jésus lui-même.
C’est
par Marie que le Fils de Dieu reçoit sa corporéité, mais la
maternité de Marie ne se réduit pas à cela : grâce à sa
foi, elle est aussi la
première disciple de Jésus, et
cela “élargit“ sa maternité. Ce sera la foi de Marie qui
provoquera à Cana le premier « signe » miraculeux, qui
contribue à susciter la foi des disciples. Avec la même foi, Marie
est présente au pied de la Croix et reçoit comme fils l’apôtre
Jean. Et enfin, après la Résurrection, elle devient la Mère
priante de l’Église, sur laquelle l’Esprit Saint descend avec
puissance le jour de la Pentecôte.
Comme
Mère, Marie a une fonction très spéciale : elle
intercède pour les hommes auprès
de son Fils Jésus, lui présentant la réalité de leurs privations,
la réalité de leur indigence et de leurs souffrances. C’est aux
plus faibles et aux plus nécessiteux qu’est dédié le thème de
la journée mondiale de la paix que nous célébrons aujourd’hui :
“Les migrants et les réfugiés : des hommes et des femmes en quête
de paix“. Je désire, encore une fois, être la voix de nos frères
et sœurs qui invoquent un horizon de paix pour leur avenir. S’il
vous plaît, n’éteignons pas l’espérance dans leurs cœurs,
n’étouffons pas leurs attentes de paix !
Que le
Seigneur nous accorde d’œuvrer avec générosité en cette
nouvelle année pour réaliser un monde plus solidaire et plus
accueillant. Je vous invite à prier pour cela, tandis qu’avec vous
je confie à Marie, Mère de Dieu et notre Mère, l’année 2018 à
peine commencée.
Les
vieux moines russes, mystiques, disaient qu’en
temps de turbulences spirituelles il
fallait se rassembler sous le manteau
de la Sainte Mère de Dieu. En
pensant aux nombreuses turbulences d’aujourd’hui, et en
particulier aux migrants et aux réfugiés, prions comme ils nous ont
enseigné à prier : «Sous ta protection nous cherchons refuge,
Sainte Mère de Dieu. Ne méprise pas nos prières, nous qui sommes
dans le besoin, mais libères-nous de tout danger, ô Vierge
glorieuse et bénie».
Angélus
du 1er janvier 2018, Solennité de sainte Marie, Mère de
Dieu
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