13 janvier 2018

Du Pape François

La lumière du baptême (1)



Chers frères et sœurs, il fut un temps où les églises étaient orientées vers l’Est. On entrait dans l’édifice sacré par une porte ouverte vers l’Occident, et en marchant dans la nef, on se dirigeait vers l’Orient. C’était un symbole important pour l’homme antique, une allégorie qui a progressivement disparu au cours de l’histoire. Nous, les hommes de l’époque moderne, beaucoup moins habitués à percevoir les grands signes du cosmos, nous ne nous apercevons presque jamais d’un détail de ce genre. L’Occident est le point cardinal du coucher du soleil, où meurt la lumière. L’Orient en revanche est le lieu où les ténèbres sont vaincues par la première lumière de l’aurore, et il nous rappelle le Christ, Soleil surgi d’en haut à l’horizon du monde (cf. Lc 1, 78).
Les anciens rites du baptême prévoyaient que les catéchumènes émettent la première partie de leur profession de foi en gardant le regard tourné vers l’Occident. Et ils étaient interrogés dans cette position : “Renoncez-vous à Satan, à ses pompes et à ses œuvres ?“ Et les futurs chrétiens répétaient en chœur : “Je renonce !“ Ils se tournaient ensuite vers l’abside, en direction de l’Orient où naît la lumière, et les candidats au baptême étaient à nouveau interrogés : “Croyez-vous en Dieu le Père, Fils et Esprit Saint ?“ Et cette fois-ci, ils répondaient : “Je crois !“
A l’époque moderne, on a partiellement perdu l’attrait pour ce rite : nous avons perdu la sensibilité au langage du cosmos. On a conservé la profession de foi faite selon l’interrogation baptismale, et elle reste intacte dans sa signification. Mais que signifie être chrétien ? Cela signifie regarder la lumière, continuer à faire sa profession de foi dans la lumière, également lorsque le monde est enveloppé par la nuit et par les ténèbres.
Les chrétiens ne sont pas exemptés des ténèbres, extérieures et aussi intérieures. Ils ne vivent pas en dehors du monde, mais par la grâce du Christ reçue dans le baptême, ce sont des hommes et des femmes “orientés“ : ils ne croient pas dans l’obscurité, mais dans la clarté du jour. Ils ne succombent pas à la nuit, mais ils espèrent l’aurore. Ils ne sont pas vaincus par la mort, mais ils aspirent à renaître. Ils ne sont pas écrasés par le mal, parce qu’ils ont toujours confiance dans les possibilités infinies du bien. Telle est notre espérance chrétienne, la lumière de Jésus, le salut que Jésus nous apporte avec sa lumière qui nous sauve des ténèbres.
Nous sommes ceux qui croient que Dieu est le Père : voilà la lumière ! Nous ne sommes pas orphelins, nous avons un Père et notre Père est Dieu. Nous croyons que Jésus est descendu parmi nous, qu’il a marché dans notre vie même, en devenant en particulier le compagnon des plus pauvres et des plus vulnérables : voilà la lumière ! Nous croyons que l’Esprit Saint œuvre sans relâche pour le bien de l’humanité et du monde, et que même les douleurs les plus grandes de l’histoire seront dépassées : c’est l’espérance qui nous réveille chaque matin ! Nous croyons que chaque lien d’affection, chaque amitié, chaque bon désir, chaque mouvement d’amour, même les plus petits, trouveront un jour leur accomplissement en Dieu : telle est la force qui nous pousse à embrasser avec enthousiasme notre vie de tous les jours et nous porte à vivre dans l’espérance, vivre dans la lumière, dans la lumière de Dieu le Père, dans la lumière de Jésus Sauveur, dans la lumière de l’Esprit Saint qui nous pousse à aller de l’avant dans la vie.


Catéchèse du mercredi 2 août 2017 (première partie)


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