La
lumière du baptême (2)
Dans
la liturgie baptismale, il y a un autre très beau signe qui nous
rappelle l’importance de la lumière. Au terme du rite, on remet
aux parents s’il s’agit d’un enfant, ou au baptisé lui-même
s’il est adulte, un cierge dont la
flamme est allumée
au cierge pascal. Il s’agit du
grand cierge qui pendant la nuit de Pâques, entre dans l’église
complètement plongée dans l’obscurité, pour manifester
le mystère de la Résurrection de
Jésus : tous allument
leur propre bougie à ce cierge et transmettent
la flamme à leurs voisins. Dans ce signe, il y a la lente
propagation de la Résurrection de Jésus dans les vies de tous les
chrétiens. La vie de l’Église - j’utiliserai un mot un peu fort
- est une “invasion“ par la lumière. Plus nous chrétiens avons
de lumière de Jésus, plus il y a de lumière de Jésus dans la vie
de l’Église, et plus celle-ci est vivante.
La vie de l’Église est une invasion par la lumière.
La
plus belle exhortation que nous pouvons nous adresser mutuellement
est celle de toujours nous remémorer notre baptême. Je voudrais
vous demander : Combien d’entre vous se rappellent la date de leur
baptême? Ne répondez pas, parce que certains éprouveraient de la
honte !... Réfléchissez-y, et si vous ne vous en souvenez pas, vous
avez aujourd’hui un devoir à faire à la maison : Va voir ta mère,
ton père, ta tante, ton oncle, ta grand-mère, ton grand-père, et
demande-leur : Quelle est la date de mon baptême ? Et ne l’oublie
plus ! Est-ce clair ? Vous le ferez ?
L’engagement
d’aujourd’hui est d’apprendre ou de se rappeler la
date de son baptême, qui est la
date de la renaissance,
qui est la date de la lumière,
qui est la date où nous sommes nés,
envahis par la lumière du Christ.
Nous sommes nés deux fois : la première à la vie naturelle, la
deuxième grâce à la rencontre avec le Christ sur les fonts
baptismaux. Là nous sommes morts à
la mort pour vivre
en fils de Dieu dans ce monde. Là,
nous sommes devenus humains
comme nous ne l’aurions jamais imaginé. Voilà pourquoi nous
devons tous diffuser
le parfum du saint chrême par lequel nous avons été marqués le
jour de notre baptême - la
bonne odeur du Christ : en nous
vit et œuvre l’Esprit de Jésus,
premier-né de nombreux frères, de tous ceux qui par lui, avec lui
et en lui, s’opposent au caractère inéluctable des ténèbres et
de la mort.
Quelle
grâce quand un chrétien devient vraiment un “christo-phore“,
c’est-à-dire un “porteur de
Jésus“ dans le monde, en
particulier pour ceux qui traversent des situations de deuil, de
désespoir, de ténèbres et de haine. On le voit à tant de petits
détails : à la lumière qu’un chrétien conserve dans le regard,
à cette sérénité qui n’est pas entamée dans les moments les
plus compliqués, à l’envie de recommencer à aimer, même quand
on a fait l’expérience de nombreuses déceptions…
À
l’avenir, quand on écrira l’histoire de notre époque, que
dira-t-on de nous ? Que nous avons été capables d’espérance, ou
bien que nous avons mis notre lumière sous le boisseau ? Si nous
sommes fidèles à notre baptême,
nous diffuserons la lumière de
l’espérance, car le baptême est
le début de l’espérance, cette espérance en Dieu, et nous
pourrons transmettre des raisons de vivre aux générations futures.
Catéchèse
du mercredi 2 août 2017
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