Pose-moi
comme un sceau sur ton cœur
« Au
temps favorable, je t’ai exaucé, au jour du salut, je t’ai
secouru », dit le prophète Isaïe (Is 49,8). En effet, le
Seigneur répond toujours à la voix de celui qui crie vers lui d’un
cœur sincère. Dieu ne reste pas oisif à attendre le pécheur :
il court vers lui, parce que la joie de le voir revenir est trop
grande et Dieu a cette passion de se réjouir, se réjouir quand il
voit arriver le pécheur. C’est presque comme si Dieu lui-même
avait le « cœur inquiet » tant qu’il n’a pas
retrouvé son fils qui s’est perdu.
Dieu
libère de la peur, de l’angoisse, de la honte et de la violence.
Le pardon est réellement une forme de libération pour rendre la
joie et le sens de la vie. Au cri du pauvre qui demande de l’aide
correspond le cri du Seigneur qui promet aux prisonniers la
libération et qui dit à ceux qui sont dans les ténèbres :
« Sortez ! » (Is 49,9). En libérant, la miséricorde
rend la dignité. Le pardon et la miséricorde permettent de regarder
à nouveau la vie avec confiance et engagement. La miséricorde ouvre
à l’espérance, crée l’espérance et se nourrit d’espérance.
Après
avoir répété que Dieu n’oubliera pas son peuple, Isaïe conclut
en affirmant : « Je t’ai gravée sur les paumes de mes
mains » (Is 49,16). C’est incroyable : Dieu a “tatoué“
mon nom sur sa main. C’est comme un sceau qui me donne la certitude
qu’il ne s’éloignera jamais de moi. Je suis toujours devant
lui : chaque fois que Dieu regarde sa main, il se souvient de
moi parce qu’il y a gravé mon nom !
Et
n’oublions pas que pendant que le prophète écrit, Jérusalem est
réellement détruite : le Temple n’existe plus, et le peuple
est esclave en exil. Et pourtant, le Seigneur dit : « J’ai
toujours tes remparts devant les yeux ». Sur la paume de la
main de Dieu, les remparts de Jérusalem sont solides, comme une
forteresse imprenable. L’image vaut aussi pour nous : tandis
que la vie se détruit sous les égarements du péché, Dieu
maintient vivant son salut et vient à notre rencontre par son aide.
Sur sa main paternelle, je retrouve ma vie renouvelée, projetée
vers l’avenir, comblée de l’amour que lui seul peut réaliser.
Il
nous revient aussi en mémoire le livre de l’amour, le Cantique des
Cantiques, où il est dit: « Pose-moi comme un sceau sur ton
cœur » (Ct 8,6). Comme on le sait, la fonction du sceau était
d’empêcher que quelque chose d’intime puisse être violé. Dieu
a mis un sceau sur lui-même pour empêcher que quelqu’un puisse
penser être abandonné par lui : « Je ne t’oublierai
jamais » (Is 49,15).
Cette
certitude est celle de l’amour qui donne la force de croire et
d’espérer, la capacité de savoir recommencer à zéro, malgré
tout, parce que chaque fois Dieu prend par la main, et pousse à
regarder devant soi. La miséricorde prend par la main et donne la
certitude que l’amour par lequel Dieu nous aime est vainqueur de
toute forme de solitude et d’abandon.
Aux
Missionnaires de la Miséricorde, 10 avril 2018
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.