14 avril 2018

Du Pape François


Pose-moi comme un sceau sur ton cœur



« Au temps favorable, je t’ai exaucé, au jour du salut, je t’ai secouru », dit le prophète Isaïe (Is 49,8). En effet, le Seigneur répond toujours à la voix de celui qui crie vers lui d’un cœur sincère. Dieu ne reste pas oisif à attendre le pécheur : il court vers lui, parce que la joie de le voir revenir est trop grande et Dieu a cette passion de se réjouir, se réjouir quand il voit arriver le pécheur. C’est presque comme si Dieu lui-même avait le « cœur inquiet » tant qu’il n’a pas retrouvé son fils qui s’est perdu.
Dieu libère de la peur, de l’angoisse, de la honte et de la violence. Le pardon est réellement une forme de libération pour rendre la joie et le sens de la vie. Au cri du pauvre qui demande de l’aide correspond le cri du Seigneur qui promet aux prisonniers la libération et qui dit à ceux qui sont dans les ténèbres : « Sortez ! » (Is 49,9). En libérant, la miséricorde rend la dignité. Le pardon et la miséricorde permettent de regarder à nouveau la vie avec confiance et engagement. La miséricorde ouvre à l’espérance, crée l’espérance et se nourrit d’espérance.
Après avoir répété que Dieu n’oubliera pas son peuple, Isaïe conclut en affirmant : « Je t’ai gravée sur les paumes de mes mains » (Is 49,16). C’est incroyable : Dieu a “tatoué“ mon nom sur sa main. C’est comme un sceau qui me donne la certitude qu’il ne s’éloignera jamais de moi. Je suis toujours devant lui : chaque fois que Dieu regarde sa main, il se souvient de moi parce qu’il y a gravé mon nom !
Et n’oublions pas que pendant que le prophète écrit, Jérusalem est réellement détruite : le Temple n’existe plus, et le peuple est esclave en exil. Et pourtant, le Seigneur dit : « J’ai toujours tes remparts devant les yeux ». Sur la paume de la main de Dieu, les remparts de Jérusalem sont solides, comme une forteresse imprenable. L’image vaut aussi pour nous : tandis que la vie se détruit sous les égarements du péché, Dieu maintient vivant son salut et vient à notre rencontre par son aide. Sur sa main paternelle, je retrouve ma vie renouvelée, projetée vers l’avenir, comblée de l’amour que lui seul peut réaliser.
Il nous revient aussi en mémoire le livre de l’amour, le Cantique des Cantiques, où il est dit: « Pose-moi comme un sceau sur ton cœur » (Ct 8,6). Comme on le sait, la fonction du sceau était d’empêcher que quelque chose d’intime puisse être violé. Dieu a mis un sceau sur lui-même pour empêcher que quelqu’un puisse penser être abandonné par lui : « Je ne t’oublierai jamais » (Is 49,15).
Cette certitude est celle de l’amour qui donne la force de croire et d’espérer, la capacité de savoir recommencer à zéro, malgré tout, parce que chaque fois Dieu prend par la main, et pousse à regarder devant soi. La miséricorde prend par la main et donne la certitude que l’amour par lequel Dieu nous aime est vainqueur de toute forme de solitude et d’abandon.

Aux Missionnaires de la Miséricorde, 10 avril 2018




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