29 avril 2018

Du Pape François


À Jésus, on répond avec le “oui“ de toute la vie


L’Évangile de ce jour nous parle de deux éléments centraux pour la vie chrétienne : le Pain, et la Parole. Le pain est la nourriture essentielle pour vivre, et Jésus dans l’Évangile s’offre à nous comme le Pain de vie, comme pour nous dire : Vous ne pouvez pas vous passer de moi. Et il emploie des expressions fortes : « Mangez ma chair et buvez mon sang » (cf. Jn 6,53). Qu’est-ce que cela signifie ? Que pour notre vie, il est essentiel d’entrer dans une relation vitale, personnelle avec lui, par la chair et le sang. L’Eucharistie est non pas un beau rite, mais la communion plus intime, plus concrète, plus surprenante que l’on puisse imaginer avec Dieu : une communion d’amour si réelle qu’elle prend la forme de quelque chose qui se mange.
La vie chrétienne repart chaque fois de là, de ce repas où Dieu nous rassasie d’amour. Sans lui, le Pain de vie, tout effort dans l’Église est vain - comme le rappelait don Tonino Bello : “S’il manque l’amour d’où partent les œuvres, s’il manque la source, s’il manque le point de départ qu’est l’Eucharistie, tout engagement pastoral n’est qu’une girandole“.
Dans l’Évangile, Jésus ajoute : « Celui qui me mange vivra par moi », comme pour dire que celui qui se nourrit de l’Eucharistie assimile l’esprit même du Seigneur. Lui est le pain rompu pour nous, et qui le reçoit devient à son tour pain rompu qui se donne aux autres. Il cesse de vivre pour lui-même, pour son propre succès, pour avoir quelque chose ou pour devenir quelqu’un, et il vit pour Jésus et comme Jésus, c’est-à-dire pour les autres.
Don Tonino a vécu ainsi, il a été un évêque-serviteur, un pasteur qui, devant le tabernacle, apprenait à se faire manger par les gens. Il rêvait d’une Église affamée de Jésus, et intolérante à toute mondanité, une Église qui “sait percevoir le corps du Christ dans les tabernacles dérangeants de la misère, de la souffrance, et de la solitude“. Parce que, disait-il, “l’Eucharistie ne supporte pas la sédentarité“, et si elle ne nous fait pas lever de table, elle reste “un sacrement inaccompli“.
Nous pouvons nous demander : En moi, ce sacrement se réalise-t-il ? Plus concrètement : Est-ce que j’aime seulement être servi à table par le Seigneur ou est-ce que je me lève pour servir comme le Seigneur ? Le don que je reçois à la messe est-il un don dans ma vie ? Et en tant qu’Église, nous pourrions nous demander : Après tant de communions, sommes-nous devenus des personnes de communion ?
Avec le Pain, la Parole. L’Évangile rapporte d’âpres discussions autour des paroles de Jésus : « Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ? ». Ces gens sont paralysés dans leur discussion sur les paroles de Jésus, au lieu d’être prêts à accueillir le changement de vie qu’il demande. Ils ne comprennent pas que la parole de Jésus est pour marcher dans la vie, pas pour s’asseoir et parler de ce qui va ou ne va pas. À Jésus, on ne répond pas selon les calculs et les convenances du moment, on lui répond avec le “oui“ de toute la vie. Il ne cherche pas nos réflexions, mais notre conversion : il vise le cœur.

Homélie du 20 Avril 2018 à Molfetta


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