20 octobre 2018

Du Pape François


Tu ne tueras pas



La catéchèse d’aujourd’hui est dédiée à la cinquième parole du Décalogue : « Tu te tueras pas ». Ce commandement, dans sa formulation concise et catégorique, se dresse comme une muraille pour défendre la valeur fondamentale dans les relations humaines : la valeur de la vie.
On pourrait dire que tout le mal réalisé dans le monde se résume en ceci : le mépris pour la vie. La vie est attaquée par les guerres, par les organisations qui exploitent l’homme, par les spéculations sur la création et la culture du rejet, et par tous les systèmes qui soumettent l’existence humaine à des calculs d’opportunité, tandis qu’un nombre scandaleux de personnes vivent dans une situation indigne de l’homme. Ceci, c’est mépriser la vie, c’est-à-dire, d’une certaine façon, tuer.
Une approche contradictoire autorise aussi la suppression de la vie humaine dans le sein maternel, au nom de la sauvegarde d’autres droits. Mais comment un acte qui supprime une vie innocente et sans défense dans son éclosion peut-il être thérapeutique, civil, ou simplement humain ? Est-il juste de supprimer une vie humaine, pour résoudre un problème ? Est-ce juste ? Qu’en pensez-vous ? Est-ce juste d’engager un tueur à gages pour résoudre un problème ? On ne peut pas - ce n’est pas juste - « éliminer » un être humain, même petit, pour résoudre un problème. C’est comme engager un tueur à gages pour résoudre un problème.
D’où vient tout cela ? La violence et le refus de la vie naissent, au fond, de la peur. L’accueil de l’autre, en effet, est un défi à l’individualisme. Pensons par exemple au moment où l’on découvre qu’une vie naissante est porteuse de handicap, même grave. Les parents, dans ces cas dramatiques, ont besoin de vraie proximité, de vraie solidarité, pour affronter la réalité en dépassant les peurs compréhensibles. Alors qu’au contraire, ils reçoivent le plus souvent des conseils empressés d’interrompre la grossesse - ce qui est une façon de parler : “interrompre la grossesse” signifie en fait “descendre quelqu’un”, directement.
Un enfant malade est comme tout nécessiteux de la terre, comme une personne âgée qui a besoin d’assistance, comme tant de pauvres qui ont de la peine à subsister : celui, celle que l’on présente comme un problème est en réalité un don de Dieu, qui peut me sortir de l’égocentrisme et me faire grandir dans l’amour. La vie vulnérable nous montre la porte de sortie, le chemin pour nous sauver d’une existence repliée sur elle-même, et nous faire découvrir la joie de l’amour.
Et qu’est-ce qui conduit l’homme à refuser la vie ? Ce sont les idoles de ce monde : l’argent - c’est mieux de se débarrasser de ça parce que ça coûtera… -, le pouvoir, le succès. Ce sont de faux paramètres pour apprécier la vie. L’unique mesure authentique de la vie, quelle est-elle ? C’est l’amour, l’amour avec lequel Dieu aime la vie, c’est ça la mesure. C’est l’amour avec lequel Dieu aime toute vie humaine. Il est là le sens positif de la parole « Tu ne tueras pas » : c’est que Dieu aime la vie. 
Le secret de la vie nous est dévoilé dans le fait que le Fils de Dieu s’est fait homme jusqu’à assumer, sur la Croix, le rejet, la faiblesse, la pauvreté et la souffrance (cf. Jn 13,1). Dans tout enfant malade, dans toute personne âgée faible, dans tout migrant désespéré, dans toute vie fragile et menacée, le Christ nous cherche (cf. Mt 25,34-46), il cherche notre cœur pour nous dévoiler la joie de l’amour. Cela vaut la peine d’accueillir toute vie, parce que tout homme vaut le sang du Christ lui-même. (cf. 1 P 1,18-19), et on ne peut mépriser ce que Dieu a tant aimé !
Nous devons dire aux hommes et aux femmes de ce monde : Ne méprisez pas la vie ! La vie d’autrui, mais aussi la vôtre, parce que le commandement « Tu ne tueras pas » vaut aussi pour elle. Il faut dire à tant de jeunes : ne méprise pas ton existence ! Arrête de rejeter l’œuvre de Dieu ! Tu es une œuvre de Dieu ! Ne te sous-estime pas, ne te méprise pas avec des dépendances qui te ruineront et qui te conduiront à la mort !
Que personne ne mesure la vie selon les tromperies de ce monde, mais que chacun s’accueille lui-même et les autres, au nom du Père qui nous a créés. “Dieu est amant de la vie”, et nous lui sommes tous si chers qu’il a envoyé son Fils pour nous - « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.» (Jn 3,16).

Catéchèse du mercredi 10 octobre 2018

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