La
contagion de l’amour
Chers
jeunes, avec vous je désire réfléchir sur la mission que Jésus
nous a confiée. En m’adressant à vous, j’entends inclure tous
les chrétiens, qui vivent dans l’Eglise l’aventure de leur
existence comme enfants de Dieu. Ce qui me pousse à parler à tous,
en dialoguant avec vous, c’est la certitude que la foi chrétienne
reste toujours jeune quand on s’ouvre à la mission que le Christ
nous confie. L’occasion du Synode nous offre l’opportunité de
mieux comprendre, à la lumière de la foi, ce que le Seigneur Jésus
veut vous dire à vous les jeunes et, à travers vous, aux
communautés chrétiennes.
La
vie est une mission, chaque homme et chaque femme est une
mission, et c’est la raison pour laquelle on vit sur la terre.
Etre attirés et être envoyés sont
les deux mouvements que notre cœur, surtout quand on est jeune, sent
comme des forces intérieures de l’amour qui promettent un avenir
et poussent notre existence en avant.
La
transmission de la foi, cœur de la mission de l’Eglise, arrive par
la “contagion” de l’amour, où la joie et l’enthousiasme
expriment le sens retrouvé et plénier de la vie. La propagation de
la foi par attraction exige des cœurs ouverts, dilatés par l’amour.
À l’amour il n’est pas possible de mettre des limites : l’amour
est fort comme la mort (cf. Ct 8, 6). Et une telle
expansion suscite la rencontre, le témoignage, l’annonce ; elle
suscite le partage dans la charité avec tous ceux qui, loin de la
foi, se montrent indifférents à elle, parfois hostiles et opposés.
Des milieux humains, culturels et religieux encore étrangers à
l’Evangile de Jésus et à la présence sacramentelle de l’Eglise
représentent les périphéries extrêmes, les “extrêmes
confins de la terre”, vers lesquels, depuis la Pâque de Jésus,
ses disciples missionnaires sont envoyés, dans la certitude d’avoir
toujours leur Seigneur avec eux (cf. Mt 28, 20
; Ac 1, 8). En cela consiste ce que nous appelons
la missio ad gentes. La périphérie la plus désolée
de l’humanité qui a besoin du Christ est l’indifférence envers
la foi, ou encore la haine contre la plénitude divine de la vie.
Chaque pauvreté matérielle et spirituelle, chaque discrimination de
frères et de sœurs est toujours une conséquence du refus de Dieu
et de son amour.
Les
extrêmes confins de la terre, chers jeunes, sont pour vous
aujourd’hui très relatifs et toujours facilement “navigables”.
Le monde digital, les réseaux sociaux qui nous envahissent et nous
traversent, diluent les confins, effacent les marges et les
distances, réduisent les différences. Tout semble à portée de
main, tout semble si proche et immédiat. Pourtant sans l’engagement
du don de nos vies, nous pourrons avoir des myriades de contacts,
mais nous ne serons jamais plongés dans une véritable communion de
vie. La mission jusqu’aux extrêmes confins de la terre exige le
don de soi-même dans la vocation qui nous a été confiée par Celui
qui nous a placés sur cette terre (cf. Lc 9,
23-25). J’oserais dire que, pour un jeune qui veut suivre le
Christ, l’essentiel est la recherche et l’adhésion à sa propre
vocation.
Message
du pape François pour la journée mondiale des missions 21 octobre
2018
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