3 novembre 2018

Du Pape François



« Tu ne tueras pas » : un appel à aimer




Aujourd’hui, je voudrais poursuivre la catéchèse sur la Cinquième parole du Décalogue, « Tu ne tueras pas ». Nous avons déjà souligné comment ce commandement révèle qu’aux yeux de Dieu, la vie humaine est précieuse, sacrée et inviolable. Personne ne peut mépriser la vie d’autrui, ni sa propre vie. En effet, l’homme porte en lui-même l’image de Dieu et il est l’objet de son amour infini, quelle que soit la condition dans laquelle il a été appelé à l’existence.
Dans le passage de l’Évangile que nous venons d’écouter, Jésus nous révèle un sens encore plus profond de ce commandement. Il affirme que devant le tribunal de Dieu, la colère contre un frère est aussi une forme d’homicide. C’est pourquoi l’apôtre Jean écrit : «  Quiconque a de la haine contre son frère est un meurtrier » (1 Jn 3, 15). Mais Jésus ne s’arrête pas là, et dans la même logique, il ajoute que l’insulte et le mépris peuvent aussi tuer.
De fait, nous sommes habitués à insulter - l’insulte nous vient comme un peu comme une respiration… Et Jésus nous dit : « Arrête-toi, parce que l’insulte fait mal, elle tue ». Le mépris - ces gens, celui-ci, je le méprise -, c’est une manière de tuer la dignité d’une personne. Ce serait beau si cet enseignement de Jésus entrait dans notre esprit et notre cœur et si chacun de nous disait : « Je n’insulterai plus jamais personne ». Ce serait une belle résolution, parce que Jésus nous dit : « Regarde, si tu méprises, si tu insultes, si tu hais, c’est un meurtre ».
Aucun code humain ne compare des actes aussi différents en leur assignant le même degré de jugement. Mais de manière cohérente, Jésus invite aussi à interrompre carrément l’offrande d’un sacrifice dans le Temple si l’on se rappelle qu’un frère a été offensé par nous, pour aller le chercher et se réconcilier avec lui. Nous aussi, quand nous allons à la messe, nous devrions avoir ce comportement de réconciliation avec les personnes avec lesquelles nous avons eu des problèmes. Et aussi si nous avons pensé du mal d’elles, si nous les avons insultées. Pensons à la gravité de l’insulte, du mépris, de la haine : Jésus les met au même niveau que le meurtre.
La vie humaine a besoin d’amour. Et quel est l’amour authentique ? C’est celui que le Christ nous a montré, c’est-à-dire la miséricorde. L’amour dont nous ne pouvons pas nous passer est celui qui pardonne, qui accueille celui qui nous a fait du mal. Personne d’entre nous ne peut survivre sans miséricorde, nous avons tous besoin du pardon. Par conséquent, si tuer signifie détruire, supprimer, éliminer quelqu’un, alors ne pas tuer voudra dire prendre soin, valoriser, inclure - et aussi pardonner.
Personne ne peut s’illusionner en pensant : « Je suis bien parce que je ne fais rien de mal ». Un minéral ou une plante a ce genre d’existence, mais pas un homme. Une personne - un homme ou une femme - non. À un homme ou à une femme, il est demandé davantage. Il y a du bien à faire, préparé pour chacun de nous, chacun le sien, qui nous permet d’être nous-mêmes jusqu’au bout. « Tu ne tueras pas » est un appel à l’amour et à la miséricorde, c’est un appel à vivre selon le Seigneur Jésus, qui a donné sa vie pour nous et qui est ressuscité pour nous.
Le Seigneur a sanctifié notre existence en s’incarnant. Par son sang, il l’a rendue inestimable. Il est « l’auteur de la vie » (Ac 3,15), grâce à qui chacun est un cadeau du Père. En lui, dans son amour plus fort que la mort, et par la puissance de l’Esprit que le Père nous donne, nous pouvons accueillir la parole « Tu ne tueras pas » comme l’appel le plus important et essentiel : ne pas tuer signifie que l’appel à l’amour est un.

Catéchèse du mercredi 17 octobre 2018



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.