Baignons-nous dans l’océan
de miséricorde qui inonde le monde à chaque Eucharistie
Dans l’Europe malade
d’indifférence et traversée par des divisions et des fermetures,
les chrétiens renouvellent, de dimanche en dimanche, le geste
simple et fort de leur foi : ils se rassemblent au nom du Seigneur
en se reconnaissant frères. Et le miracle se répète : dans
l’écoute de la Parole et dans le geste du Pain rompu, même la
plus petite et la plus humble assemblée de croyants devient Corps
du Seigneur sur le tabernacle du monde. La célébration de
l’Eucharistie induit des attitudes qui génèrent une culture
eucharistique, parce qu’elle pousse à transformer en gestes
et en attitudes de vie la grâce du Christ qui se donne
totalement.
La première de ces attitudes
est la communion. Dans la Dernière Cène, Jésus a
choisi, comme signe de son don, le pain et le calice de la
fraternité. Il s’en suit que la célébration de la mémoire du
Seigneur, où l’on se nourrit de son Corps et de son Sang, exige et
fonde la communion avec Lui et la communion des fidèles
entre eux.
La deuxième attitude est celle
du service. La communauté eucharistique, en communiant
au destin de Jésus Serviteur, devient elle-même servante : en
mangeant le Corps livré elle devient Corps offert pour la multitude.
En retournant continuellement à la « chambre haute »
(cf. Ac 1,13), sein de l’Eglise, où Jésus a lavé
les pieds de ses disciples, les chrétiens servent la cause de
l’Evangile en s’intégrant dans les lieux de la faiblesse et de
la croix pour partager et guérir. Dans ces lieux de l’humanité
blessée, les chrétiens célèbrent le mémorial de la Croix et
rendent vivant et présent l’Évangile du Serviteur Jésus livré
par amour. Les baptisés sèment ainsi une culture eucharistique en
se faisant serviteurs des pauvres, non pas au nom d’une idéologie,
mais de l’Évangile même, qui devient règle de vie des individus
et des communautés, comme en témoigne la chaîne ininterrompue des
saints et saintes de la charité.
Enfin, chaque messe alimente une
vie eucharistique en ramenant à la surface des paroles de
l’Evangile que nos cités ont souvent oubliées. Pensons
seulement au mot “miséricorde“, pratiquement enlevé
du dictionnaire de la culture actuelle. Tout le monde se lamente pour
le fleuve chargé de misère qui parcourt l’expérience de notre
société. Toutefois, les chrétiens expérimentent tous les
dimanches que ce fleuve en crue ne peut rien contre l’océan
de miséricorde qui inonde le monde. L’Eucharistie est la
source de cet océan de miséricorde parce qu’en elle l’Agneau de
Dieu, immolé mais dressé, fait jaillir de son côté transpercé
des fleuves d’eau vive. Il répand son Esprit pour une
nouvelle création et il s’offre comme nourriture sur la
table de la nouvelle Pâque. La miséricorde entre ainsi dans les
veines du monde.
Au
Comité pontifical pour les Congrès eucharistiques internationaux,
le 10 novembre 2018
et contribue à construire
l’image et la structure du Peuple de Dieu adaptée au temps de la
modernité.
Le prochain Congrès
eucharistique international, en poursuivant ainsi une histoire plus
que centenaire, est appelé à indiquer ce parcours de nouveauté et
de conversion, en rappelant qu’au centre de la vie ecclésiale, il
y a l’Eucharistie. Elle est mystère pascal capable d’influencer
positivement non seulement les baptisés individuels, mais aussi la
cité terrestre où l’on vit et l’on travaille. Que l’événement
eucharistique de Budapest favorise dans les communautés chrétiennes
des processus de renouveau, car la sagesse dont l’Eucharistie est
source se traduit dans une culture eucharistique capable d’inspirer
les hommes et les femmes de bonne volonté dans les domaines de la
charité, de la solidarité, de la paix, de la famille, du soin de la
création.
Devant les participants à
l’assemblée plénière du Comité pontifical pour les Congrès
eucharistiques internationaux, qu’il a reçus ce 10 novembre 2018
que signifie célébrer un
Congrès eucharistique dans une cité moderne et multiculturelle où
l’Evangile et les formes de l’appartenance religieuse sont
devenues marginales ? Cela signifie collaborer avec la grâce de Dieu
pour diffuser, à travers la prière et l’action, une “culture
eucharistique”, c’est-à-dire une façon de penser et d’agir
fondée sur le Sacrement mais visible aussi au-delà de
l’appartenance ecclésiale.
Il y a tant de situations dans
l’Eglise et dans la société, sur lesquelles verser le baume de la
miséricorde par des œuvres spirituelles et corporelles : il y a des
familles en difficulté, des jeunes et des adultes sans travail, des
malades et des personnes âgées seules, des migrants marqués par
les fatigues et les violences – et repoussés -, et aussi d’autres
pauvretés.
La communion avec le Christ est
le vrai défi de la pastorale eucharistique, parce qu’il s’agit
d’aider les fidèles à communiquer avec Lui présent dans le
Sacrement pour vivre en Lui et avec Lui dans la charité et dans la
mission. Le culte eucharistique en-dehors de la messe, qui constitue
depuis toujours un moment important dans ces rendez-vous ecclésiaux,
y contribue aussi fortement. La prière d’adoration enseigne à ne
pas séparer le Christ Tête de son Corps, c’est-à-dire la
communion sacramentelle avec Lui, de celle avec ses membres et de
l’engagement missionnaire qui en résulte.
Dans l’Europe malade
d’indifférence et traversée par des divisions et des fermetures,
les chrétiens renouvellent avant tout, de dimanche en dimanche,
le geste simple et fort de leur foi : ils se rassemblent au
nom du Seigneur en se reconnaissant frères. Et le miracle se répète
: dans l’écoute de la Parole et dans le geste du Pain rompu, même
la plus petite et la plus humble assemblée de croyants devient corps
du Seigneur, sur le tabernacle du monde. La célébration de
l’Eucharistie devient ainsi incubatrice des attitudes qui génèrent
une culture eucharistique, parce qu’elle pousse à transformer en
gestes et en attitudes de vie la grâce du Christ qui s’est
totalement donné.
La première de ces attitudes
est la communion. Dans la Dernière Cène, Jésus a
choisi, comme signe de son don, le pain et le calice de la
fraternité. Il s’en suit que la célébration de la mémoire du
Seigneur, où l’on se nourrit de son Corps et de son Sang, exige et
fonde la communion avec Lui et la communion des fidèles entre eux.
La communion avec le Christ est le vrai défi de la pastorale
eucharistique, parce qu’il s’agit d’aider les fidèles à
communiquer avec Lui présent dans le Sacrement pour vivre en Lui et
avec Lui dans la charité et dans la mission. Le culte eucharistique
en-dehors de la messe, qui constitue depuis toujours un moment
important dans ces rendez-vous ecclésiaux, y contribue aussi
fortement. La prière d’adoration enseigne à ne pas séparer le
Christ Tête de son Corps, c’était-à-dire la communion
sacramentelle avec Lui, de celle avec ses membres et de l’engagement
missionnaire qui en résulte.
La deuxième attitude est celle
du service. La communauté eucharistique, en communiant
au destin de Jésus Serviteur, devient elle-même “servante”: en
mangeant le “corps livré” elle devient “corps offert pour la
multitude”. En retournant continuellement à la “chambre haute”
(cf. Ac 1,13), sein de l’Eglise, où Jésus a lavé
les pieds de ses disciples, les chrétiens servent la cause de
l’Evangile en s’intégrant dans les lieux de la faiblesse et de
la croix pour partager et guérir. Il y a tant de situations dans
l’Eglise et dans la société, sur lesquelles verser le baume de la
miséricorde par des œuvres spirituelles et corporelles : il y a des
familles en difficulté, des jeunes et des adultes sans travail, des
malades et des personnes âgées seules, des migrants marqués par
les fatigues et les violences – et repoussés -, et aussi d’autres
pauvretés. Dans ces lieux de l’humanité blessée, les chrétiens
célèbrent le mémorial de la Croix et rendent vivant et présent
l’Evangile du Serviteur Jésus livré par amour. Les baptisés
sèment ainsi une culture eucharistique en se faisant serviteurs des
pauvres, non pas au nom d’une idéologie mais de l’Evangile même,
qui devient règle de vie des individus et des communautés, comme en
témoigne la chaîne ininterrompue des saints et saintes de la
charité.
Enfin, chaque messe alimente une
vie eucharistique en ramenant à la surface des paroles de l’Evangile
que nos cités ont souvent oubliées. Pensons seulement au
mot miséricorde, pratiquement enlevé du dictionnaire
dans la culture actuelle. Tout le monde se lamente pour le fleuve
chargé de misère qui parcourt l’expérience de notre société.
Il s’agit de tant de formes de peurs, d’abus, d’arrogance, de
méchanceté, de haine, de fermeture, de négligence de
l’environnement, et ainsi de suite. Et cependant les chrétiens
expérimentent tous les dimanches que ce fleuve en crue ne peut rien
contre l’océan de miséricorde qui inonde le monde. L’Eucharistie
est la source de cet océan de miséricorde parce qu’en elle
l’Agneau de Dieu, immolé mais dressé, de son côté transpercé,
fait jaillir des fleuves d’eau vive, répand son Esprit pour une
nouvelle création et s’offre comme nourriture sur la table de la
nouvelle Pâque (cf. Lett. ap. Misericordiae vultus, 7).
La miséricorde entre ainsi dans les veines du monde et contribue à
construire l’image et la structure du Peuple de Dieu adaptée au
temps de la modernité.
Le prochain Congrès
eucharistique international, en poursuivant ainsi une histoire plus
que centenaire, est appelé à indiquer ce parcours de nouveauté et
de conversion, en rappelant qu’au centre de la vie ecclésiale, il
y a l’Eucharistie. Elle est mystère pascal capable d’influencer
positivement non seulement les baptisés individuels, mais aussi la
cité terrestre où l’on vit et l’on travaille. Que l’événement
eucharistique de Budapest favorise dans les communautés chrétiennes
des processus de renouveau, car la sagesse dont l’Eucharistie est
source se traduit dans une culture eucharistique capable d’inspirer
les hommes et les femmes de bonne volonté dans les domaines de la
charité, de la solidarité, de la paix, de la famille, du soin de la
création.
Devant les participants à
l’assemblée plénière du Comité pontifical pour les Congrès
eucharistiques internationaux, qu’il a reçus ce 10 novembre 2018
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