26 avril 2020

Du Pape François


Libres de la liberté de l’Esprit Saint





Nicodème est un notable juif, un homme qui a autorité, et il éprouve le besoin d’aller trouver Jésus. Il y va de nuit, parce que ceux qui allaient parler avec Jésus n’étaient pas bien vus, mais il s’interroge parce que c’est un homme qui a lu les prophètes, et il sait que ce que fait Jésus a été annoncé par les prophètes. Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître », et il ajoute : « Personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui » - et il s’arrête là.
Jésus lui répond d’une manière mystérieuse, à laquelle Nicodème ne s’attendait pas : « À moins de naître d’en haut, on ne peut voir le Royaume de Dieu ». Nicodème est déconcerté, il ne comprend pas et prend à la lettre cette réponse de Jésus : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? »
Naître d’en-haut, naître de l’Esprit, c’est le saut que doit faire Nicodème, et il ne sait pas comment le faire parce que l’Esprit est imprévisible. C’est ce que lui dit Jésus : « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit » - c’est-à-dire qui est libre. Une personne qui se laisse conduire par l’Esprit Saint, qui est docile à l’Esprit Saint, est libre de la liberté de l’Esprit.
Être chrétien ne signifie pas seulement obéir aux Commandements. Il faut le faire, c’est vrai, mais si tu t’arrêtes là, tu n’es pas vraiment chrétien. Être chrétien, c’est laisser l’Esprit entrer en toi et t’emmener, t’emmener là où il veut. Naître de nouveau, c’est laisser l’Esprit entrer en moi et le laisser me guider, et non plus me guider moi-même - être libre de cette liberté de l’Esprit dont tu ne sais jamais où elle t’emmènera.
C’est ce qu’on voit dans la première communauté chrétienne. Que font les apôtres ? Ils prient. Ils attendent que ce soit l’Esprit qui leur dise ce qu’ils doivent faire. Ils élèvent leur voix vers Dieu en disant : « Seigneur », et ils prient. Au moment où ils doivent prendre des décisions et ne savent que faire, ils ouvrent leur cœur à l’Esprit : que ce soit lui qui le dise !
Ils demandent l’assurance, le courage de ne pas avoir peur : « Étends donc ta main pour que se produisent guérisons, signes et prodiges, par le nom de Jésus ». Et quand ils eurent fini de prier, le lieu où ils sont réunis se met à trembler, ils sont tous remplis du Saint Esprit, et ils disent la parole de Dieu avec assurance - il s’est produit une seconde Pentecôte.
Devant les difficultés, devant une porte fermée, lorsqu’ils ne savent pas comment avancer, ils vont vers le Seigneur, ils ouvrent leur cœur, et l’Esprit vient leur donner ce dont ils ont besoin. Ils naissent de nouveau, et ils sortent alors prêcher, courageusement, et vont de l’avant.
Comment se prépare-t-on à naître de nouveau ? Par la prière. La prière est ce qui ouvre en nous la porte à l’Esprit et nous donne cette liberté, cette assurance, ce courage de l’Esprit Saint - dont nous ne saurons jamais où il nous emmènera, mais c’est l’Esprit.

Homélie du pape François à Sainte Marthe le lundi 20 avril 2020



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