3 octobre 2020

Du Pape François

 La grâce de la conversion


Dans la parabole des deux fils, proposée dans l’Évangile de Matthieu (cf. 21, 28-32), on voit qu’à l’invitation du père d’aller travailler à la vigne, le premier fils répond impulsivement : Non, je n’y vais pas. Mais il se repent et il y va. Par contre, le deuxième fils qui répond immédiatement : Oui, oui papa, en réalité ne le fait pas, il ne part pas. L’obéissance ne consiste pas à dire “oui“ ou “non“, mais bien à agir, à cultiver la vigne, à travailler au Royaume de Dieu, à faire le bien.

En proposant cette parabole, Jésus signifie qu’il désapprouve la religiosité de façade qui était celle des chefs des prêtres et des anciens du peuple, et il leur dit : « Les publicains et les prostituées vous précéderont dans le Royaume des Cieux ». En disant cela, Jésus ne désigne pas les collecteurs d’impôts et les prostituées comme des modèles de vie, mais comme des privilégiés de la grâce. Je tiens à souligner ce mot de “grâce“ car la conversion est toujours une grâce, une grâce que Dieu offre à tous ceux qui s’ouvrent et se convertissent à Lui. De fait, ces gens-là ont écouté la prédication de Jésus, ils se sont repentis et ils ont changé de vie - pensez à Matthieu, par exemple, à saint Matthieu, qui était un percepteur d’impôts, un traître à sa patrie.

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, celui qui fait la meilleure impression, c’est le premier frère, non pas parce qu’il a dit “non“ à son père, mais parce qu’après le “non“ il s’est converti au “oui“, il s’est repenti. Dieu est patient avec chacun de nous : il ne se lasse pas, il n’abandonne pas, même après notre “non“, il nous laisse libres de nous détourner de lui et de faire des erreurs.

Penser à la patience de Dieu c’est merveilleux ! Le Seigneur nous attend toujours, il est toujours à nos côtés pour nous aider, mais il respecte notre liberté - et il attend avec impatience notre “oui“ pour nous accueillir à nouveau dans ses bras paternels et nous combler de son infinie miséricorde. La foi en Dieu demande de renouveler chaque jour le choix du bien préféré au mal, le choix de la vérité préférée au mensonge, le choix de l’amour du prochain préféré à l’égoïsme. Celui qui après avoir fait l’expérience du péché, se convertit à ce choix, se retrouvera aux premières places dans le Royaume des Cieux où il y a plus de joie pour un seul pécheur qui se convertit que pour quatre-vingt-dix-neuf justes.

La vie chrétienne n’est pas faite de rêves et de belles aspirations, mais d’engagements concrets pour nous ouvrir à la volonté de Dieu et aimer nos frères. Mais cela, même le plus petit engagement concret, ne peut se faire sans la grâce et la conversion est une grâce que nous devons toujours demander.

Que la Très Sainte Vierge Marie nous aide à être dociles à l’action de l’Esprit Saint : c’est lui qui fait fondre la dureté des cœurs et les dispose à la repentance, afin d’obtenir la vie et le salut promis par Jésus.



Angélus 27 septembre 2020


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