24 octobre 2020

Du Pape François

À l’image de Celui qui nous habite



L’Évangile de ce dimanche (Mt 22, 15-21) nous montre Jésus aux prises avec l’hypocrisie de ses adversaires. Ils commencent par lui faire beaucoup de compliments, mais ils posent ensuite une question insidieuse pour le mettre en difficulté et le discréditer auprès du peuple. Ils lui demandent : « Est-il permis ou non de payer l’impôt à César ? », c’est-à-dire payer les taxes à César.

A cette époque en Palestine, la domination de l’empire romain était mal tolérée - on le comprend, c’étaient des envahisseurs -, et y compris pour des raisons religieuses. Pour la population, le culte de l’empereur, souligné par son image sur les pièces de monnaie, était une offense au Dieu d’Israël. Les interlocuteurs de Jésus étaient assurés, quelle que soit la réponse, soit “oui“, soit “non“, de mettre Jésus en difficulté et de le faire tomber dans leur piège.

Mais lui connaît leur malice et il se libère du piège. Il leur demande de lui montrer une pièce de monnaie, la monnaie de l’impôt, il la prend dans ses mains et il demande quelle est l’image gravée. Ils répondent que c’est celle de César, c’est-à-dire de l’empereur. Jésus répond alors : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ».

Par cette réponse, Jésus se place au-dessus de la polémique. D’une part, il reconnaît que l’on doit payer l’impôt à César - et ça vaut pour nous aussi, nous devons payer les taxes -, car l’image sur la pièce c’est la sienne. Mais surtout, il rappelle que toute personne porte en elle une autre image - nous la portons dans le cœur, dans l’âme : celle de Dieu, et c’est envers lui, et envers lui seul, que chacun est débiteur de sa propre existence, de sa vie.

Dans cette réponse de Jésus, on ne trouve pas seulement le critère de la distinction entre la sphère politique et la sphère religieuse, mais des directives claires émergent également pour la mission des croyants de tous les temps, et pour nous aujourd’hui aussi. Payer les taxes c’est un devoir des citoyens, tout comme le respect des lois justes de l’État. En même temps, il est nécessaire d’affirmer la primauté de Dieu dans la vie humaine et dans l’histoire, en respectant le droit de Dieu sur ce qui lui appartient.

De là découle la mission de l’Église et des chrétiens : témoigner de Dieu auprès des hommes et des femmes de leur temps. Chacun, en vertu de son baptême, est appelé à être une présence vivante dans la société, en l’animant par l’Évangile et grâce à la sève vitale de l’Esprit Saint. Il s’agit de s’engager avec humilité, et en même temps avec courage, en apportant sa contribution à l’édification de la civilisation de l’amour où doivent régner la justice et la fraternité.

Que la Vierge Marie nous aide à fuir toute hypocrisie et à être des citoyens honnêtes et constructifs, et qu’elle nous soutienne, nous les disciples du Christ, dans notre mission de témoigner que Dieu est le centre et le sens de notre vie.


Angélus du 18 octobre 2020



 

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