14 novembre 2020

Du Pape François

 Vivre l’aujourd’hui, dans l’attente de la rencontre

 

Le passage de l’Évangile de ce dimanche (Mt 25,1-13) nous invite à prolonger notre réflexion sur la vie éternelle, initiée à l’occasion de la Fête de la Toussaint et de la commémoration des fidèles défunts. Jésus raconte la parabole des dix vierges invitées à une fête nuptiale, symbole du Royaume des cieux.

A l’époque de Jésus il était de coutume que les noces soient célébrées la nuit, c’est pourquoi le cortège des invités devait avancer avec des lampes allumées. Certaines jeunes filles sont insensées : elles prennent leurs lampes mais elles n’emportent pas d’huile. Les sages, en revanches, prennent aussi de l’huile avec leurs lampes. L’époux tarde à venir, et toutes s’assoupissent. Lorsqu’une voix prévient que l’époux va arriver, les insensées s’aperçoivent à ce moment-là qu’elles n’ont pas d’huile pour leurs lampes. Elles en demandent aux sages, mais celles-ci répondent qu’elles ne peuvent pas en donner car elles n’en auraient pas assez pour toutes. Tandis que les insensées vont acheter de l’huile, l’époux arrive. Les jeunes filles sages entrent avec lui dans la salle du banquet, et la porte se ferme. Les autres arrivent plus tard et se font refouler.

Par cette parabole, Jésus veux nous dire que nous devons être prêts à la rencontre avec lui. Pas seulement la rencontre finale, mais aussi l’engagement de tous les jours en vue de cette rencontre, pour laquelle la lampe de la foi ne suffit pas : il faut aussi l’huile de la charité et des bonnes œuvres. La foi qui nous unit vraiment à Jésus est celle, comme le dit l’apôtre Paul, qui « agit par la charité » (Gal 5,6). C’est ce qui est représenté par l’attitude des jeunes filles sages. La réserve d’huile qu’elles ont prise avec leurs lampes indique les bonnes actions faites en collaboration avec la grâce. Être sage et prudent signifie ne pas attendre le dernier moment pour correspondre à la grâce de Dieu, mais le faire activement tout de suite, commencer maintenant. “Moi oui… plus tard je me convertirai…” - “Convertis-toi aujourd’hui ! Change de vie aujourd’hui !” - “Oui, oui… demain”. Et le lendemain on dit demain, et demain n’arrivera jamais. C’est aujourd’hui qu’il faut se convertir si nous voulons être prêts pour la dernière rencontre avec le Seigneur, coopérer avec lui dès à présent et nous laisser inspirer par son amour.

Il y a une manière d’absolutiser le présent qui fait qu’on perd le sens de l’attente, ce sens de l’attente qui est si beau, si nécessaire, et qui nous sort des contradictions du moment. Cette attitude exclut toute perspective de l’au-delà : on agit comme si on ne devait jamais partir pour l’autre vie, et on se préoccupe seulement de posséder, de s’épanouir, de s’installer, et toujours plus… Si nous nous laissons guider par ce qui nous semble le plus attirant, par ce qui nous plaît, par la recherche de nos intérêts, notre vie devient stérile - nous n’accumulons aucune réserve d’huile pour notre lampe et elle s’éteindra avant la rencontre avec le Seigneur. Nous devons vivre l’aujourd’hui, mais l’aujourd’hui dirigé vers l’avenir, vers la rencontre, l’aujourd’hui chargé d’espérance.

Si nous sommes vigilants et que nous cherchons à correspondre à la grâce de Dieu, nous pouvons attendre avec sérénité l’arrivée de l’époux. Le Seigneur pourra venir même pendant que nous dormons : cela ne nous inquiétera pas, parce que nous avons la réserve d’huile accumulée par les bonnes œuvres de tous les jours, par cette attente du Seigneur, cette attente qu’il vienne le plus tôt possible et qu’il nous emmène avec Lui.

Invoquons l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie pour qu’elle nous aide à vivre comme elle l’a fait, avec une foi active : c’est la lampe allumée avec laquelle nous pouvons traverser la nuit au-delà de la mort et parvenir à la grande fête de la vie.

Angélus 8 novembre 2020

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