23 janvier 2021

Du Pape François

 

Que tous soient un !


Je voudrais consacrer cette catéchèse à la prière pour l’unité des chrétiens. La semaine qui va du 18 au 25 janvier est particulièrement consacrée à demander à Dieu le don de l’unité, pour dépasser le scandale des divisions entre ceux qui croient en Jésus.

Après la dernière Cène Jésus a prié pour les siens, « pour que tous soient un » (Jn 17, 21). C’est sa prière avant sa Passion, son testament spirituel. Et le Seigneur n’a pas commandé à ses disciples l’unité, il ne leur a pas non plus tenu un discours pour justifier cette exigence. Non, il a prié son Père pour nous, pour que nous soyons un. Cela signifie que l’unité est avant tout un don, une grâce à demander dans la prière.

Chacun de nous a besoin d’unité. Nous nous rendons compte que nous ne sommes même pas capables de préserver l’unité en nous-mêmes. L’apôtre Paul éprouvait au fond de lui-même un conflit déchirant : vouloir le bien, et être enclin au mal (cf. Rm 7, 19). Il avait compris que la racine de toutes les divisions qui existent autour de nous - entre les personnes, en famille, dans la société, parmi les peuples, et même parmi les croyants - est en nous. Le concile Vatican II affirme : « C’est en lui-même que l’homme souffre division, et c’est de là que naissent au sein de la société tant et de si grandes discordes » (Gaudium et spes 10). La discorde génère une autre discorde, et le vrai remède commence par demander à Dieu la paix, la réconciliation, et l’unité.

Cela vaut avant tout pour les chrétiens : l’unité ne peut venir que comme fruit de la prière. Les efforts diplomatiques et les dialogues académiques sont trop courts. Jésus le savait et il nous a montré le chemin en priant. Notre prière pour l’unité est ainsi une humble, mais confiante participation à la prière du Seigneur, qui a promis que toute prière faite en son nom sera écoutée par le Père (cf. Jn 15, 7).

Nous pouvons alors nous demander : Est-ce que je prie pour l’unité ? C’est la volonté de Jésus, mais si nous passons en revue les intentions pour lesquelles nous prions, nous nous apercevrons probablement que nous avons peu prié, peut-être même jamais, pour l’unité des chrétiens. Et pourtant, la foi du monde en dépend : le Seigneur a demandé l’unité entre nous « pour que le monde croie » (Jn 17, 21) - ce n’est pas parce que nous le convaincrons avec de bons arguments que le monde croira, mais si nous avons témoigné de l’amour qui nous unit et nous rend proches les uns des autres.

En cette période de troubles sérieux, la prière est donc encore plus nécessaire pour que l’unité prévale sur les conflits. Il est urgent de laisser de côté les particularismes pour favoriser le bien commun, et pour ce faire, notre exemple est fondamental : il est essentiel que les chrétiens poursuivent leur chemin vers l’unité pleine et visible. Dans les dernières décennies, grâce à Dieu, beaucoup de pas ont été faits, mais il faut persévérer dans l’amour et la prière, sans méfiance et sans se lasser. C’est un chemin que l’Esprit Saint a suscité dans l’Église, chez les chrétiens et en chacun de nous, et sur lequel nous ne reviendrons pas en arrière : toujours de l’avant !

Il faut le savoir, notre ennemi, le diable est le “diviseur“ - comme l’exprime le terme lui-même. Le diable divise toujours, parce c’est intéressant pour lui de diviser. Il suscite la division partout, et de toutes les façons possibles, tandis que l’Esprit Saint fait toujours converger vers l’unité. Et en général, le diable ne nous tente pas sur de la grande théologie, mais sur les faiblesses de nos frères. Il est astucieux : il grossit les erreurs et les défauts des autres, il sème la discorde, il provoque la critique et crée des factions.

Dieu, lui, il nous prend tels que nous sommes, il nous aime tels que nous sommes et nous prend tels que nous sommes. Il nous prend différents, il nous prend pécheurs, et il nous invite toujours à l’unité.

Demandons-nous si dans les lieux où nous vivons, nous luttons pour faire grandir l’unité, par la prière et par l’amour, ou si nous alimentons les conflits par les commérages, en disant du mal des autres. Les commérages sont l’arme du diable la plus à portée de main pour diviser la communauté chrétienne, pour diviser la famille, pour diviser les amis, pour diviser toujours, alors que l’Esprit Saint nous inspire toujours l’unité.

La source de la communion est l’amour du Christ, qui nous fait dépasser les préjugés pour voir dans l’autre un frère ou une sœur à aimer toujours. Nous découvrons alors que les chrétiens d’autres confessions, avec leurs traditions, avec leur histoire, sont des dons de Dieu, sont des dons présents sur les territoires de nos communautés diocésaines et paroissiales. Mettons-nous à prier pour eux, et quand c’est possible, avec eux. Ainsi, nous apprendrons à les aimer et à les apprécier.

La prière est l’âme de tout le mouvement œcuménique, rappelle le Concile. Que la prière nous donne d’exaucer le désir de Jésus : Que tous soient un !


Audience du mercredi 20 janvier 2021


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