12 février 2022

Du Pape François

 Laissons-nous Jésus monter dans la barque de notre vie ?

 

L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui nous emmène sur les rives du Lac de Galilée. La foule se presse autour de Jésus, tandis que quelques pêcheurs, dont Simon Pierre, lavent leurs filets après une nuit de pêche qui n’a pas été bonne. Et voilà que Jésus monte directement dans la barque de Simon, puis il l’invite à avancer en eau profonde et à jeter à nouveau ses filets.

Tout d’abord, Jésus monte dans la barque de Simon. Pour quoi faire ? Pour enseigner. Il choisit précisément cette barque, qui n’est pas pleine de poissons, mais qui est revenue vide sur la rive après une nuit de labeur décevante. C’est une belle image pour nous aussi.

Chaque jour, la barque de notre vie quitte les rives de notre maison pour voguer sur la mer des activités quotidiennes, chaque jour nous essayons de “pêcher au large“, de poursuivre des projets, de vivre l’amour dans nos relations… Mais souvent, comme Pierre, nous faisons l’expérience de la nuit des filets vides, de la déception par rapport à un engagement important qui ne porte pas les résultats désirés - « nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre », dit Simon. Combien de fois, nous aussi, nous nous retrouvons avec un sentiment de défaite, tandis que la déception et l’amertume naissent dans nos cœurs, et ce sont là deux sentiments très dangereux.

Que fait alors le Seigneur ? Il choisit de monter dans notre barque, et de là, il veut proclamer l’Évangile. Cette barque vide, symbole de notre incapacité, devient la “chaire“ de Jésus, le pupitre d’où il proclame la Parole. Le Seigneur est le Seigneur des surprises, des miracles dans les surprises, et il aime monter dans la barque de notre vie quand nous n’avons rien à lui offrir. Il aime entrer dans nos vides et les remplir de sa présence, se servir de notre pauvreté pour annoncer sa richesse, de nos misères pour proclamer sa miséricorde.

Souvenons-nous que Dieu ne veut pas d’un bateau de croisière. Une pauvre barque “déglinguée“ lui suffit, pourvu que nous l’accueillions. Ça oui : l’accueillir ! Peu importe sur quelle barque, il faut juste l’accueillir. Mais nous, le laissons-nous monter dans la barque de notre vie ? Mettons-nous à sa disposition le peu que nous avons ? Parfois, nous nous sentons indignes de Lui parce que nous sommes pécheurs. Mais c’est une excuse qui ne plaît pas au Seigneur car elle l’éloigne de nous ! Il est le Dieu de la proximité, de la compassion, de la tendresse, et il ne cherche pas le perfectionnisme, il cherche l’accueil. À toi aussi, il dit : Laisse-moi monter dans la barque de ta vie ! - Mais Seigneur, regarde… - Laisse-moi monter, telle qu’elle est !

C’est ainsi que le Seigneur redonne confiance à Pierre. Après être monté dans sa barque, après avoir prêché, il lui dit : « Avance en eau profonde ». L’heure n’était pourtant pas propice à la pêche : il fait jour. Mais Pierre fait confiance à Jésus. Il ne s’appuie pas sur les stratégies des pêcheurs - qu’il connaît bien -, mais il s’appuie sur la nouveauté de Jésus, cet émerveillement qui le pousse à faire ce que Jésus lui dit.

Nous aussi, si nous accueillons le Seigneur dans notre barque, nous pouvons avancer en eau profonde. Avec Jésus, nous naviguons sur la mer de la vie sans crainte, sans céder à la déception lorsque nous n’attrapons rien, et sans céder au “il n’y a plus rien à faire“.

Toujours, dans la vie personnelle comme dans la vie de l’Église et de la société, il y a quelque chose de beau et de courageux que l’on peut faire, toujours. Acceptons donc l’invitation, chassons le pessimisme et la méfiance, et prenons le large avec Jésus ! Même notre petite barque vide participera à une prise miraculeuse.

Et que Marie nous encourage et intercède pour nous.

 

Angélus du dimanche 6 février 2022

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.