Le
patrimoine à accroître…
Chers frères
et sœurs, bonjour.
L'Évangile
de ce dimanche est la parabole des talents, tirée de saint Matthieu
(25,14-30).
La signification est claire : l'homme de la parabole représente
Jésus, les serviteurs, c’est nous, et les talents, c’est le
patrimoine que le Seigneur nous confie. Quel est ce patrimoine ? Sa
Parole,
l'Eucharistie,
la foi en notre Père céleste,
son pardon...
En somme, beaucoup de choses : ses biens les plus précieux.
Voilà le patrimoine qu'il nous confie, non seulement à conserver,
mais à accroître !
Le trou
creusé dans le sol par le « serviteur méchant et paresseux » (v.
26) indique la
peur du risque, qui bloque
la créativité et la
fécondité de l’amour : la
peur des risques de l'amour nous bloque.
Jésus ne
nous demande pas de conserver sa
grâce dans un coffre-fort ! Jésus
ne demande pas cela, mais il veut que nous l’utilisions pour le
bien des autres : tous les biens que nous avons reçus, c’est
pour les donner aux autres, et ainsi qu’ils croissent. C’est
comme s’il nous disait : Voici ma miséricorde,
ma tendresse,
mon pardon
: prends-les,
et fais-en un large usage.
Et nous,
qu'avons-nous fait ? Qui avons-nous “contaminé“ par notre
foi ? Combien de personnes
avons-nous encouragé par notre
espérance ? Combien d'amour
avons-nous partagé avec notre prochain ? Ce sont des questions qui
nous feront du bien. N’importe quel milieu, même le plus éloigné
et inaccessible, peut devenir le lieu où faire fructifier les
talents. Il y a des situations ou des lieux fermés à la présence
et au témoignage chrétien. Le témoignage que Jésus nous demande
n’est pas fermé, il est ouvert, il dépend de nous.
Cette
parabole nous pousse à ne pas cacher notre
foi et notre
appartenance au Christ, à ne pas
enterrer la parole de l'Évangile,
mais à la faire circuler
dans notre vie,
dans les relations, dans les situations concrètes, comme une force
qui interpelle,
qui purifie,
qui renouvelle.
De même que le pardon que le
Seigneur nous donne, spécialement
dans le sacrement de la réconciliation : ne le gardons pas enfermé
en nous-mêmes, mais laissons-le
déployer sa force, qu’il fasse
tomber les murs
que notre égoïsme
a édifiés, qu’il nous fasse faire
le premier pas dans les relations
bloquées, reprendre le dialogue
là où il n’y a plus de communication. Et ainsi de suite… Faire
en sorte que ces talents, ces cadeaux, ces dons que le Seigneur nous
a donnés, soient pour les autres, croissent,
portent du fruit,
par notre témoignage.
Le Seigneur
ne donne pas à tous les mêmes choses, ni de la même manière : il
nous connaît personnellement, et il nous confie ce qui est juste
pour nous. Mais en tous,
oui en tous, il y a quelque chose d’égal : la même, immense
confiance. Dieu nous fait confiance,
Dieu a de l’espérance en nous
! Et elle est la même pour tous. Ne le décevons pas ! Ne
nous laissons pas tromper par la peur,
mais rendons confiance pour
confiance !
La Vierge
Marie incarne cette attitude de la
façon la plus belle et la plus complète. Elle a reçu et accueilli
le don le plus sublime,
Jésus en personne,
et à son tour elle l’a offert à l'humanité avec un cœur
généreux. Demandons-lui de nous aider à être « des serviteurs
bons et fidèles » pour participer à « la joie de notre
Seigneur ».
Angélus du dimanche 16 novembre
2014
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