L’Église,
corps du Christ, c’est nous tous !
Quand nous
parlons de “réalité visible“ de l’Église, nous ne devons pas
penser uniquement au pape, aux évêques, aux prêtres, aux
religieuses et à toutes les personnes consacrées. La réalité
visible de l’Église est formée de tant de frères et sœurs
baptisés qui, dans le monde, croient, espèrent et aiment. Or tant
de fois nous entendons dire : L’Église ne fait pas ci, l’Église
ne fait pas ça… - Mais dis-moi, qui est l’Église ? - Eh
bien ce sont les prêtres, les évêques le pape… - Mais
l’Église, c’est nous tous !
L’Église,
l’Église de Jésus,
c’est tous les baptisés !
Elle est formée de tous ceux qui suivent le Seigneur Jésus et qui,
en son nom,
se font proches
des plus petits et des souffrants, en essayant de leur offrir un peu
de soulagement, de réconfort et de paix. L’Église, c’est tous
ceux qui font
ce que le Seigneur nous a ordonné.
Nous
comprenons alors que la réalité visible de l’Église n’est pas
mesurable, qu’elle est impossible à connaître dans toute sa
plénitude : comment connaître tout le bien qui y est fait ? Tant
d’œuvres d’amour, tant de fidélité au sein des familles, tant
de travail pour éduquer les enfants, pour transmettre la foi, tant
de souffrance chez les malades qui offrent leurs souffrances au
Seigneur… Mais c'est impossible à mesurer, c’est si grand !
Comment connaître toutes les
merveilles que le
Christ, à
travers nous, réussit à
opérer dans le cœur et dans la vie de chaque personne
? Voyez-vous, même la réalité visible de l’Église échappe à
notre contrôle, va bien au-delà de nos efforts : c’est une
réalité mystérieuse,
parce qu’elle vient de Dieu.
Pour
comprendre le rapport, dans l’Église, entre sa réalité visible
et sa réalité spirituelle, il n’y a pas d’autre voie que de
regarder le Christ,
dont l’Église constitue le corps,
et de qui elle naît,
dans un geste d’amour infini. Quand on regarde le Christ on ne se
trompe pas.
Dans
l’Évangile de Luc on raconte que Jésus, de retour à Nazareth, où
il avait grandi, entra dans la synagogue et lut un passage du livre
d’Isaïe où il est écrit : « L’Esprit du Seigneur
est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a
envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux
prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la
lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année
de bienfaits accordée par le Seigneur » (Lc
4,18-19). Voilà comment le
Christ s’est servi de son humanité
- car il était homme - pour annoncer
et réaliser
le projet divin
de rédemption
et de salut - parce
qu’il était Dieu. Il doit donc en être ainsi pour l’Église.
Par sa réalité visible,
à travers tout ce qui se voit, les sacrements et le témoignage de
tous les chrétiens que nous sommes, l’Église est appelée chaque
jour à être proche
de tout homme - à commencer par celui qui est pauvre, qui souffre ou
est marginalisé - de manière à ce qu’il sente toujours sur lui
le regard compatissant et
miséricordieux de Jésus.
Chers frères
et sœurs, comme Église, nous faisons souvent l’expérience de
notre fragilité
et de nos limites.
Nous en avons tous, nous sommes tous des pécheurs. Aucun d’entre
nous ne peut dire : Je ne suis pas un pécheur. Que celui qui
d’entre nous qui sent qu’il n’est pas pécheur, lève la main…
Nous sommes tous pécheurs ! Et il est juste que cette
fragilité, ces limites, tous nos péchés, provoquent en nous de
profonds regrets,
surtout quand nous donnons le mauvais exemple et nous rendons compte
que nous sommes en train de faire scandale. Combien de fois
avons-nous entendu dire dans le quartier : Cette personne va
toujours à l’église, mais dit du mal de tout le monde !…
Ce n’est pas chrétien, c’est donner le mauvais exemple. C’est
un péché, et les gens disent : Si c’est ça être chrétien
ou chrétienne, alors je me fais athée ! Notre témoignage
consiste à faire comprendre ce que signifie être “chrétien“.
Demandons à
ne pas être celui par qui le scandale arrive. Demandons le
don de la foi, afin de pouvoir
comprendre comment, malgré nos
limites et notre pauvreté, le
Seigneur a fait de nous des
instruments de grâce et le
“signe“ visible de son amour
pour toute l’humanité. Oui nous pouvons devenir motif de scandale,
mais nous pouvons aussi devenir motif
de témoignage, en disant par
notre vie ce que Jésus
veut de nous.
Catéchèse
sur l’Église du 29 octobre 2014
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