9 novembre 2014

Du Pape François 6/11/2014

Agir en fils de Dieu



     L’Évangile du jour nous rapporte les deux paraboles de la brebis perdue et de la pièce d’argent égarée, que Jésus adresse aux pharisiens et aux scribes qui se scandalisaient parce qu’il « faisait bon accueil aux pécheurs et mangeait avec eux ». C’était un vrai scandale pour ces gens - et imaginez ce que ça aurait été s’il y avait eu les journaux à cette époque !
     Mais Jésus est venu pour ça : aller chercher ceux qui sont loin du Seigneur. Ces deux paraboles nous montrent comment est le Cœur de Dieu : Dieu ne s’arrête pas, Dieu ne va pas jusqu’à un certain point, il va jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême limite, toujours il va jusqu’à l’extrême limite. Il ne s’arrête pas à mi-parcours sur le chemin du salut, comme s’il disait : J’ai fait tout ce qui me revient, c’est leur problème ! Non, toujours il va, il sort, il descend dans l’arène !
     Les pharisiens et les scribes au contraire s’arrêtent à mi-chemin. Ce qui leur importe, c’est que le bilan des profits et des pertes soit plus ou moins favorable, et avec ça, ils partent tranquilles : Oui bien sûr, j’ai perdu trois pièces, j’ai perdu dix brebis, mais j’ai gagné tant ! Eh bien ça, ça n’entre pas dans l’esprit de Dieu : Dieu n’est pas un affairiste, Dieu est Père et il va jusqu’au bout, jusqu’à l’extrême limite. L’amour de Dieu est ainsi…
     C’est triste, le pasteur qui s’arrête à mi-chemin. C’est triste le pasteur qui ouvre la porte de l’église et reste là à attendre. C’est triste le chrétien qui n’éprouve pas à l’intérieur, dans son cœur, le besoin, la nécessité d’aller raconter aux autres que le Seigneur est bon. Et quelle perversion dans le cœur de ceux qui se croient justes comme ces scribes, ces pharisiens : eux ne veulent pas se salir les mains avec les pécheurs. Rappelons-nous celui qui pensait : « S’il était un prophète, il saurait que cette femme est une pécheresse ». Le mépris… Ils utilisent les gens, puis ils les méprisent !
     Être un pasteur à moitié, c’est une défaite. Un pasteur doit avoir le Cœur de Dieu, il doit aller jusqu’à l’extrême limite parce qu’il ne veut pas qu’aucun se perde. Le vrai pasteur, le vrai chrétien a ce zèle à l’intérieur que personne ne se perde. C’est pour ça qu’il n’a pas peur de se salir les mains, il n’a pas peur : il va là où il doit aller. Il risque sa vie, il risque sa réputation, il risque de perdre son confort, son statut, et même de perdre sa carrière ecclésiastique !... Mais il est bon pasteur.
     Les chrétiens aussi doivent être comme ça. C’est trop facile de condamner les autres comme le faisaient ces gens-là, de condamner les publicains et les pécheurs. C’est trop facile, mais ce n’est pas chrétien, non ? Ce n’est pas agir en fils de Dieu. Un fils de Dieu va jusqu’à l’extrême limite, il donne sa vie, comme l’a fait Jésus, pour les autres. Il ne peut pas rester tranquille à s’occuper de lui-même, de son confort, de sa réputation, de sa tranquillité. Rappelez-vous ceci : pasteurs à moitié, jamais ! Chrétiens à moitié : jamais !
     À la suite de Jésus, le bon pasteur, le bon chrétien sort, toujours il sort : il sort de lui-même, il sort pour aller vers Dieu dans la prière, l’adoration. Il sort vers les autres pour leur porter le message du salut. Et le bon pasteur, le bon chrétien savent ce que c’est que la tendresse.
     Ces scribes, ces pharisiens, ne savaient pas, non, ils ne savaient pas ce que c’était que de porter la brebis sur leurs épaules, avec tendresse, et de la ramener au milieu des autres, à sa place. Ces gens ne savent pas ce que c’est que la joie. Le chrétien et le pasteur à moitié connaît peut-être une forme de divertissement, de tranquillité, une certaine paix… Mais la joie ! Cette joie qu’il y a au paradis, cette joie qui vient de Dieu, cette joie qui vient justement du Cœur du Père qui part sauver : « J’ai entendu les plaintes des israélites et Je suis descendu les délivrer »…
     C’est si beau de ne pas avoir peur qu’on médise sur nous quand nous allons trouver des frères et des sœurs qui sont éloignés du Seigneur. Demandons cette grâce pour chacun de nous et pour notre Mère, la sainte Église.

Homélie du jeudi 6 novembre 2014 (Phil 3, 3-8 ; Lc 15, 1-10)





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