1 mars 2015

Du Pape François 15/02/2015

À distance ? Ou avec tendresse, en vous faisant proches…

     Jésus se présente comme celui qui combat le mal, partout où il le rencontre, et qui en est vainqueur. Dans l’Évangile de ce jour (cf. Mc 1,40-45), il s’agit d’une lutte contre un cas emblématique parce que le malade est un lépreux. La lèpre est une maladie contagieuse et sans pitié, qui défigure la personne et qui était symbole d’impureté : le lépreux devait rester à l’extérieur des centres habités et signaler sa présence aux passants. Il était mis à l’écart de la communauté civile et religieuse. Il était comme un mort ambulant.

     L’épisode de la guérison du lépreux se déroule en trois brefs passages : l’invocation du malade, la réponse de Jésus et les conséquences de la guérison prodigieuse. Le lépreux supplie Jésus « à genoux » en lui disant : « Si tu veux, tu peux me purifier » (v. 40). À cette prière humble et confiante, Jésus réagit par une attitude profonde de son âme : la compassion. Et « compassion » est un mot très profond : compassion signifie « pâtir avec l’autre ». Le cœur du Christ manifeste la compassion paternelle de Dieu pour cet homme qui s’est approché de lui et l’a touché. Et ce détail est très important. Jésus « étendit la main, le toucha… À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié » (v.41). La miséricorde de Dieu surmonte toutes les barrières et la main de Jésus touche le lépreux. Il ne se tient pas à une distance de sécurité et n’agit pas par délégation, mais il s’expose directement à la contagion de notre mal, et c’est ainsi que notre mal devient précisément le lieu du contact : lui, Jésus, prend de nous notre humanité malade, et nous prenons de lui son humanité saine et guérissante. Cela se produit chaque fois que nous recevons avec foi un sacrement : le Seigneur Jésus nous « touche » et nous donne sa grâce. Dans ce cas-ci, nous pensons en particulier au sacrement de la réconciliation, qui nous guérit de la lèpre du péché.

     Une fois encore, l’Évangile nous montre ce que fait Dieu face à notre mal : Dieu ne vient pas “donner une leçon“ sur la souffrance, il ne vient pas non plus éliminer du monde la souffrance et la mort, il vient plutôt prendre sur lui le poids de notre condition humaine pour le porter jusqu’au bout, pour nous libérer de manière radicale et définitive. C’est ainsi que le Christ combat les maux et les souffrances du monde : en s’en chargeant et en étant vainqueur de ceux-ci par la force de la miséricorde de Dieu.

     Pour être des « imitateurs du Christ » (cf. 1 Cor 11,1), face à un pauvre ou à un malade, nous ne devons pas avoir peur de le regarder dans les yeux et de nous approcher de lui avec tendresse et compassion, de le toucher et de l’embrasser. Je vous demande : vous, quand vous aidez les autres, vous les regardez dans les yeux ? Vous les accueillez sans avoir peur de les toucher ? Vous les accueillez avec tendresse ? Pensez à cela : comment aidez-vous ? À distance ? Ou avec tendresse, en vous faisant proches ?
     Si le mal est contagieux, le bien l’est aussi. Par conséquent, il faut que le bien abonde en nous, toujours plus. Laissons-nous contaminer par le bien, et “contaminons“ avec le bien !


Angélus du 15 février 2015

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