12 avril 2015

Du Pape François 02/04/2015

Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout



     En ce jeudi saint, Jésus était à table avec ses disciples, en train de célébrer la fête de la Pâque. Et le passage de l’Évangile que nous avons entendu contient une phrase qui est vraiment le centre de ce qu’a fait Jésus pour nous tous : « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout » (Jn 13,1) . Jésus nous a aimés. Jésus nous aime. Sans limites, toujours, jusqu’au bout. L’amour de Jésus pour nous n’a pas de limites : toujours plus, toujours plus, il ne se lasse pas d’aimer - personne ! Il nous aime tous, au point de donner sa vie pour nous. Oui, donner sa vie pour nous… Oui, donner sa vie pour nous tous, donner sa vie pour chacun de nous. Et chacun de nous peut dire : Il a donné sa vie pour moi ! Chacun ! Il a donné sa vie pour toi, pour toi, pour toi… pour moi, pour lui… pour chacun, avec son prénom et son nom. Son amour est comme ça : personnel. L’amour de Jésus ne déçoit jamais, parce qu’il ne se lasse pas d’aimer, comme il ne se lasse pas de pardonner, et il ne se lasse pas de nous embrasser. C’est la première chose que je voulais vous dire : Jésus nous a aimés, chacun de nous, jusqu’au bout.
     Et puis, il fait ce geste que les disciples n’ont pas compris, de leur laver les pieds. À cette époque, c’était l’usage. C’était une habitude, parce que quand les gens arrivaient dans une maison, ils avaient les pieds sales à cause de la poussière de la route - il n’y avait pas de pavés, à cette époque, il y avait la poussière de la route… Et quand ils entraient dans une maison, on leur lavait les pieds. Mais ce n’était pas le maître de maison qui faisait ça, c’était les esclaves qui le faisaient. C’était un travail d’esclave. Et Jésus, comme un esclave, lave nos pieds - les pieds des disciples - et c’est pour ça qu’il dit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant. Plus tard tu comprendras » (Jn 13,7). Jésus, son amour est si grand qu’il s’est fait esclave pour nous servir, pour nous guérir, pour nous purifier.
     Et aujourd’hui, en cette messe, l’Église veut que le prêtre lave les pieds de douze personnes, en mémoire des douze apôtres. Mais dans notre cœur, nous devons avoir la certitude, nous devons être sûrs que, quand il nous lave les pieds, le Seigneur nous lave tout entiers, nous purifie, nous fait sentir une nouvelle fois son amour. Dans la Bible, il y a une phrase - dans le prophète Isaïe - très belle, qui dit : « Une maman peut-elle oublier son enfant ? Mais si une maman oubliait son enfant, moi, je ne t’oublierai jamais » (cf. Is 49,15) . C’est l’amour de Dieu pour nous est comme ça.
     Et aujourd’hui je vais laver les pieds de douze d’entre vous, mais à travers ces frères et sœurs, c’est vous tous. Tous, tous, tous ceux qui habitent ici : vous les représentez. Mais moi aussi, j’ai besoin d’être lavé par le Seigneur, et priez pour ça pendant cette messe, pour que le Seigneur me lave aussi de toutes mes saletés, pour que je devienne plus esclave que vous ne l’êtes, plus esclave dans le service des autres, comme l’a été Jésus.

Homélie du jeudi saint 2 avril 2015 à la prison romaine de Rebibbia



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