Ayant
aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au
bout
En ce
jeudi saint, Jésus était à table avec ses disciples, en train de
célébrer la fête de la Pâque. Et le passage de l’Évangile que
nous avons entendu contient une phrase qui est vraiment le centre de
ce qu’a fait Jésus pour nous tous : « Ayant
aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au
bout » (Jn
13,1) . Jésus nous a aimés.
Jésus nous aime. Sans limites, toujours, jusqu’au bout. L’amour
de Jésus pour nous n’a pas de limites : toujours plus,
toujours plus, il ne se lasse pas d’aimer - personne ! Il nous
aime tous, au point de donner sa vie pour nous. Oui, donner sa vie
pour nous… Oui, donner sa vie pour nous tous, donner sa vie pour
chacun de nous. Et chacun de nous peut dire : Il a donné
sa vie pour moi ! Chacun ! Il a donné sa vie pour toi,
pour toi, pour toi… pour moi, pour lui… pour chacun, avec son
prénom et son nom. Son amour est comme ça : personnel. L’amour
de Jésus ne déçoit jamais, parce qu’il ne se lasse pas d’aimer,
comme il ne se lasse pas de pardonner, et il ne se lasse pas de nous
embrasser. C’est la première chose que je voulais vous dire :
Jésus nous a aimés, chacun de nous, jusqu’au bout.
Et puis,
il fait ce geste que les disciples n’ont pas compris, de leur laver
les pieds. À cette époque, c’était l’usage. C’était une
habitude, parce que quand les gens arrivaient dans une maison, ils
avaient les pieds sales à cause de la poussière de la route -
il n’y avait pas de pavés, à cette époque, il y avait la
poussière de la route… Et quand ils entraient dans une maison, on
leur lavait les pieds. Mais ce n’était pas le maître de maison
qui faisait ça, c’était les esclaves qui le faisaient. C’était
un travail d’esclave. Et Jésus, comme un esclave, lave nos pieds -
les pieds des disciples - et c’est pour ça qu’il dit : « Ce
que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant. Plus tard tu
comprendras » (Jn
13,7). Jésus, son amour est si
grand qu’il s’est fait esclave pour nous servir, pour nous
guérir, pour nous purifier.
Et
aujourd’hui, en cette messe, l’Église veut que le prêtre lave
les pieds de douze personnes, en mémoire des douze apôtres. Mais
dans notre cœur, nous devons avoir la certitude, nous devons être
sûrs que, quand il nous lave les pieds, le Seigneur nous lave tout
entiers, nous purifie, nous fait sentir une nouvelle fois son amour.
Dans la Bible, il y a une phrase - dans le prophète Isaïe - très
belle, qui dit : « Une maman peut-elle oublier son
enfant ? Mais si une maman oubliait son enfant, moi, je ne
t’oublierai jamais » (cf.
Is 49,15) . C’est l’amour de
Dieu pour nous est comme ça.
Et
aujourd’hui je vais laver les pieds de douze d’entre vous, mais à
travers ces frères et sœurs, c’est vous tous. Tous, tous, tous
ceux qui habitent ici : vous les représentez. Mais moi aussi,
j’ai besoin d’être lavé par le Seigneur, et priez pour ça
pendant cette messe, pour que le Seigneur me lave aussi de toutes mes
saletés, pour que je devienne plus esclave que vous ne l’êtes,
plus esclave dans le service des autres, comme l’a été Jésus.
Homélie du jeudi saint 2 avril
2015 à la prison romaine de Rebibbia
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