Les fruits
de l’Esprit Saint dans une communauté
Le passage
des Actes des apôtres que nous venons de lire nous décrit la vie de
la première communauté chrétienne.
Il y a
deux signes de la nouvelle naissance dans une communauté. Le premier
signe est l’harmonie. La communauté qui est renée - ou la
communauté de ceux qui renaissent dans l’Esprit - a cette grâce
de l’unité, de l’harmonie. Le seul qui puisse nous donner
l’harmonie est le Saint Esprit, parce que lui-même est l’harmonie
entre le Père et le Fils : il est le don qui produit
l’harmonie.
Le second
signe est le bien mis en commun :
« Aucun d’entre eux n’était dans le besoin, et personne ne
disait que ses biens lui appartenaient en propre ». Tout était
mis au service de la communauté. Bien sûr, quelques uns étaient
riches, mais c’était au service de la communauté. Ce sont là les
deux signes d’une communauté qui vit dans l’Esprit.
Ce qui est
curieux, c’est que tout de suite après, commencent les problèmes
au sein de la communauté - avec par exemple l’entrée en scène
d’Ananie et Saphire qui cherchent à tromper la communauté. Ce
sont les maîtres de ces “bienfaiteurs“, qui s’approchent de
l’Église, y entrent pour l’aider, et qui utilisent l’Église
pour leurs propres affaires, non ?
Et puis il
y a les persécutions annoncées par Jésus. C’est la dernière des
béatitudes dans saint Matthieu : « Heureux serez vous
quand on vous insultera, qu’on vous persécutera à cause de moi…
Réjouissez-vous ! » - et on lit toutes les persécutions
subies par cette communauté. C’est ce que Jésus a promis !
Il promet tant de belles choses : la paix, l’abondance :
« Vous recevrez le centuple… avec des persécutions ».
Dans la
première communauté, renée de l’Esprit Saint, il y a la
pauvreté, le bien mis en commun, mais aussi les problèmes, au
dedans et au dehors : les problèmes au dedans, comme ceux qui
viennent de ce couple d’affairistes, et au dehors, les
persécutions. Mais Pierre dit à la communauté de ne pas s’étonner
de ces persécutions parce que « l’or est purifié par le
feu », et la communauté renée de l’Esprit Saint est
purifiée justement au milieu des difficultés et des persécutions.
Il y a donc un troisième signe d’une communauté qui est renée :
la patience. La patience à supporter les problèmes, à supporter
les difficultés, à supporter les médisances, les calomnies, à
supporter les maladies, à supporter la douleur de perdre un être
cher…
La
communauté chrétienne montre qu’elle est renée de l’Esprit
Saint quand c’est une communauté qui cherche l’harmonie - et non
la division interne -, quand elle recherche la pauvreté - et non pas
à accumuler des richesses pour elle-même, parce que les richesses
sont pour le service -, et quand elle ne s’irrite pas devant les
difficultés en se sentant offensée, mais qu’elle est patiente
comme Jésus.
En cette
deuxième semaine de Pâques pendant laquelle nous célébrons le
mystère pascal, nous ferions bien de penser à notre communauté,
qu’elle soit diocésaine, paroissiale, familiale ou autre, et de
demander la grâce de l’harmonie - non seulement l’unité, mais
l’unité harmonieuse, celle que donne l’Esprit Saint ; la
grâce de la pauvreté - non pas la misère, mais la pauvreté :
ce que je possède, je dois bien le
gérer, pour le bien commun et avec générosité -, et la grâce de
la patience, oui, de la patience.
Que le
Seigneur nous donne à tous de comprendre que non seulement chacun de
nous a reçu cette grâce de renaître de l’Esprit au baptême,
mais toute notre communauté aussi.
Homélie du
mardi 14 avril 2015 (Ac 4, 32-37 ; Jn 3, 7-15)
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