19 avril 2015

Du Pape François 14/04/2015

Les fruits de l’Esprit Saint dans une communauté


     Le passage des Actes des apôtres que nous venons de lire nous décrit la vie de la première communauté chrétienne.
     Il y a deux signes de la nouvelle naissance dans une communauté. Le premier signe est l’harmonie. La communauté qui est renée - ou la communauté de ceux qui renaissent dans l’Esprit - a cette grâce de l’unité, de l’harmonie. Le seul qui puisse nous donner l’harmonie est le Saint Esprit, parce que lui-même est l’harmonie entre le Père et le Fils : il est le don qui produit l’harmonie.
     Le second signe est le bien mis en commun : « Aucun d’entre eux n’était dans le besoin, et personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre ». Tout était mis au service de la communauté. Bien sûr, quelques uns étaient riches, mais c’était au service de la communauté. Ce sont là les deux signes d’une communauté qui vit dans l’Esprit.
     Ce qui est curieux, c’est que tout de suite après, commencent les problèmes au sein de la communauté - avec par exemple l’entrée en scène d’Ananie et Saphire qui cherchent à tromper la communauté. Ce sont les maîtres de ces “bienfaiteurs“, qui s’approchent de l’Église, y entrent pour l’aider, et qui utilisent l’Église pour leurs propres affaires, non ?
     Et puis il y a les persécutions annoncées par Jésus. C’est la dernière des béatitudes dans saint Matthieu : « Heureux serez vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera à cause de moi… Réjouissez-vous ! » - et on lit toutes les persécutions subies par cette communauté. C’est ce que Jésus a promis ! Il promet tant de belles choses : la paix, l’abondance : « Vous recevrez le centuple… avec des persécutions ».
     Dans la première communauté, renée de l’Esprit Saint, il y a la pauvreté, le bien mis en commun, mais aussi les problèmes, au dedans et au dehors : les problèmes au dedans, comme ceux qui viennent de ce couple d’affairistes, et au dehors, les persécutions. Mais Pierre dit à la communauté de ne pas s’étonner de ces persécutions parce que « l’or est purifié par le feu », et la communauté renée de l’Esprit Saint est purifiée justement au milieu des difficultés et des persécutions. Il y a donc un troisième signe d’une communauté qui est renée : la patience. La patience à supporter les problèmes, à supporter les difficultés, à supporter les médisances, les calomnies, à supporter les maladies, à supporter la douleur de perdre un être cher…
     La communauté chrétienne montre qu’elle est renée de l’Esprit Saint quand c’est une communauté qui cherche l’harmonie - et non la division interne -, quand elle recherche la pauvreté - et non pas à accumuler des richesses pour elle-même, parce que les richesses sont pour le service -, et quand elle ne s’irrite pas devant les difficultés en se sentant offensée, mais qu’elle est patiente comme Jésus.
     En cette deuxième semaine de Pâques pendant laquelle nous célébrons le mystère pascal, nous ferions bien de penser à notre communauté, qu’elle soit diocésaine, paroissiale, familiale ou autre, et de demander la grâce de l’harmonie - non seulement l’unité, mais l’unité harmonieuse, celle que donne l’Esprit Saint ; la grâce de la pauvreté - non pas la misère, mais la pauvreté : ce que je possède, je dois bien le gérer, pour le bien commun et avec générosité -, et la grâce de la patience, oui, de la patience.
     Que le Seigneur nous donne à tous de comprendre que non seulement chacun de nous a reçu cette grâce de renaître de l’Esprit au baptême, mais toute notre communauté aussi.


Homélie du mardi 14 avril 2015 (Ac 4, 32-37 ; Jn 3, 7-15)

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