25 octobre 2015

Du Pape François 20 octobre 2015




Désirons être embrassés, couverts de baisers, à une mesure sans limite


     Comment Dieu nous donne-t-il le salut ? De la manière dont il nous invite à donner quand nous donnons : « une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante » (Lc 6, 38). Le salut, c’est en fait l’amitié avec lui, et le mot “abondance“ revient trois fois dans le passage de la lettre de saint Paul aux Romains que nous venons de lire : « La grâce de Dieu s’est répandue en abondance sur la multitude », « ils règneront dans la vie ceux qui reçoivent en abondance le don de la grâce qui les rend justes », et pour finir : « Là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé ». La grâce surabonde, et tel est l’amour de Dieu : sans mesure. Il se donne tout entier.
      Sans mesure, comme l’amour du père du fils prodigue qui chaque jour, scrute l’horizon pour voir si son fils a décidé de revenir vers lui. Le cœur de Dieu n’est pas fermé : il est toujours ouvert. Et quand nous arrivons, comme le fils de la parabole, il nous embrasse et nous couvre de baisers : Dieu nous fête !
     Notre Dieu n’est pas un Dieu mesquin - lui ne connaît pas la mesquinerie : il donne tout. Il n’est pas à l’arrêt : il nous regarde, il attend que nous nous convertissions. Dieu est un Dieu qui sort : il part à la recherche, il sort pour chercher chacun de nous. C’est vrai, ça ? Chaque jour il nous cherche, il est à notre recherche - comme il nous le dit dans la parabole de la brebis perdue, ou de la pièce d’argent perdue : il cherche. Il est comme ça.
      Au ciel, il y a plus de joie pour un seul pécheur qui se convertit que pour cent qui restent dans leur justice. De fait, ce n’est pas facile, avec nos critères humains, petits et limités, de saisir l’amour de Dieu. On ne le comprend que par grâce. Cette surabondance de l’amour de Dieu est un mystère qui nous déborde.
      Nous avons l’habitude d’évaluer les situations, les choses, avec les mesures qui sont les nôtres - et nos mesures sont petites ! C’est pourquoi nous ferions bien de prier l’Esprit Saint et de lui demander la grâce de nous faire saisir quelque chose de cet amour, la grâce de désirer être embrassés, couverts de baisers, à une mesure sans limites.


    Homélie à sainte Marthe, mardi 20 octobre 2015 (Rm 5, 12…21 ; Lc 12, 35-38)

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