Désirons
être embrassés, couverts de baisers, à une mesure sans limite
Comment Dieu nous donne-t-il le salut ? De
la manière dont il nous invite à donner quand nous donnons :
« une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante »
(Lc
6, 38). Le salut, c’est en fait
l’amitié avec lui, et le mot “abondance“ revient trois fois
dans le passage de la lettre de saint Paul aux Romains que nous
venons de lire : « La grâce de Dieu s’est répandue en
abondance sur la multitude », « ils règneront dans la
vie ceux qui reçoivent en abondance le don de la grâce qui les rend
justes », et pour finir : « Là où le péché s’est
multiplié, la grâce a surabondé ». La grâce surabonde, et
tel est l’amour de Dieu : sans mesure. Il se donne tout
entier.
Sans mesure, comme l’amour du père du fils
prodigue qui chaque jour, scrute l’horizon pour voir si son fils a
décidé de revenir vers lui. Le cœur de Dieu n’est pas fermé :
il est toujours ouvert. Et quand nous arrivons, comme le fils de la
parabole, il nous embrasse et nous couvre de baisers : Dieu nous
fête !
Notre Dieu n’est pas un Dieu mesquin - lui ne
connaît pas la mesquinerie : il donne tout. Il n’est pas à
l’arrêt : il nous regarde, il attend que nous nous
convertissions. Dieu est un Dieu qui sort : il part à la
recherche, il sort pour chercher chacun de nous. C’est vrai, ça ?
Chaque jour il nous cherche, il est à notre recherche - comme il
nous le dit dans la parabole de la brebis perdue, ou de la pièce
d’argent perdue : il cherche. Il est comme ça.
Au ciel, il y a plus de joie pour un seul
pécheur qui se convertit que pour cent qui restent dans leur
justice. De fait, ce n’est pas facile, avec nos critères humains,
petits et limités, de saisir l’amour de Dieu. On ne le comprend
que par grâce. Cette surabondance de l’amour de Dieu est un
mystère qui nous déborde.
Nous avons l’habitude d’évaluer les
situations, les choses, avec les mesures qui sont les nôtres - et
nos mesures sont petites ! C’est pourquoi nous ferions bien de
prier l’Esprit Saint et de lui demander la grâce de nous faire
saisir quelque chose de cet amour, la grâce de désirer être
embrassés, couverts de baisers, à une mesure sans limites.
Homélie
à sainte Marthe, mardi 20 octobre 2015 (Rm 5, 12…21 ; Lc 12,
35-38)
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