3 octobre 2015

Du Pape François

Puissent nos enfants trouver en nous des modèles et des incitations à la communion




     La foi ouvre une ‘‘fenêtre’’ à la présence et à l’œuvre de l’Esprit. Elle nous montre que, comme le bonheur, la sainteté est toujours liée à de petits gestes. Quiconque vous donne un verre d’eau en mon nom ne restera pas sans récompense, a dit Jésus (cf. Mc 9, 41). Ces petits gestes sont ceux que nous apprenons à la maison, en famille. Ils se perdent dans toutes les autres choses que nous faisons, cependant ils rendent chaque jour différent. Ce sont les simples choses faites par les mères et les grands-mères, par les pères et les grands-pères, par les enfants… Ce sont les petits signes de tendresse, d’affection et de compassion. Comme la soupe chaude que nous attendons avec impatience la nuit, ou bien le petit déjeuner attendant quelqu’un qui se lève tôt pour aller au travail. Des gestes familiers, comme une bénédiction avant d’aller au lit, ou bien une étreinte à notre retour, après une dure journée de travail.
     L’amour se montre par de petites choses, par l’attention aux petits signes quotidiens, qui font que nous nous sentons chez nous. La foi grandit lorsqu’elle est vécue et avivée par l’amour. Voilà pourquoi nos familles, nos maisons, sont de vraies Églises domestiques. Elles sont le lieu approprié pour que la foi devienne vie, et que la vie devienne foi. Jésus nous dit de ne pas entraver ces petits miracles. Au contraire, il veut que nous les encouragions, que nous les diffusions. Il nous demande de vivre la vie, notre vie quotidienne, en encourageant tous ces petits signes d’amour, comme des signes de sa propre vie et de sa présence agissante dans notre monde.
     Alors nous pourrions nous demander : Comment essayons-nous de vivre de cette manière dans nos maisons, dans nos sociétés ? Quel genre de monde voulons-nous laisser à nos enfants (cf. Laudato Si’, n. 160) ? Nous ne pouvons pas répondre à ces questions seuls, par nous-mêmes. C’est l’Esprit qui nous lance le défi de répondre en tant que membres de cette grande famille humaine. Notre maison commune ne peut plus tolérer des divisions stériles. Le défi urgent de la sauvegarde de notre maison inclut l’effort de réunir la famille humaine tout entière dans la recherche d’un développement intégral et durable, car nous savons que les choses peuvent changer (cf. Ibid, n. 13). Puissent nos enfants trouver en nous des modèles et des incitations à la communion ! Puissent nos enfants trouver en nous des hommes et des femmes capables de se joindre à d’autres pour faire fleurir toutes les bonnes semences que le Père a plantées. Sèchement, mais avec affection, Jésus nous dit : « Si vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit à ceux qui le lui demandent ! » (Lc 11, 13). Que de sagesse dans ces quelques paroles ! Certes, en ce qui concerne la bonté et la pureté de cœur, nous les humains, nous n’avons beaucoup pas à faire valoir ! Mais Jésus sait que quand il s’agit des enfants, nous sommes capables d’une générosité sans bornes. Aussi il nous rassure : si seulement nous avions la foi, le Père nous donnerait son Esprit.
     Nous les chrétiens, disciples du Seigneur, nous demandons aux familles du monde de nous aider. Combien sommes-nous ici à cette célébration ! Cela même est prophétique, une sorte de miracle dans le monde d’aujourd’hui. Puissions-nous être tous des prophètes ! Puissions-nous tous être ouverts aux miracles de l’amour pour toutes les familles du monde, et ainsi vaincre le scandale de l’amour étroit, mesquin, enfermé sur lui-même, impatient envers les autres.
      Et qu’il serait beau si partout, même au-delà de nos frontières, nous pouvions apprécier et encourager cette prophétie et ce miracle ! Nous renouvelons notre foi dans la parole du Seigneur qui invite les familles croyantes à cette ouverture. Elle invite tous ceux qui veulent partager la prophétie de l’alliance entre l’homme et de la femme qui donne vie et révèle Dieu !
      Quiconque veut fonder dans ce monde une famille qui enseigne aux enfants à être enthousiasmés par chaque geste visant à vaincre le mal - une famille qui montre que l’Esprit est vivant et à l’œuvre - trouvera notre gratitude et notre appréciation, quels que soient la famille, le peuple, la région ou la religion auxquels il appartient. Puisse Dieu accorder à nous tous, en tant que disciples du Seigneur, la grâce d’être dignes de cette pureté de cœur qui ne se scandalise pas de l’Évangile !

Homélie de la messe de conclusion de la rencontre des familles à Philadelphie le 28.9.2015


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