17 octobre 2015

Du Pape François

Ma vieille Bible…


     À l’occasion de la publication de la nouvelle Bible pour les jeunes de la collection Youcat en Allemagne le 21 octobre prochain, le pape François a écrit un avant-propos qui décrit de manière très personnelle son rapport à la Bible, 

     Mes chers et jeunes amis,
     Si jamais vous voyiez ma Bible, il se pourrait qu’elle ne vous impressionne pas tant que cela. Quoi, c’est ça la Bible du Pape ? Un vieux livre tout abîmé… Vous pourriez m’en offrir une nouvelle, une à 1 000 dollars, mais je n’en voudrais pas ! J’aime profondément ma vieille Bible, qui m’a accompagné la moitié de ma vie. Elle a vu mes plus hautes joies, et elle a été mouillée de mes larmes. C’est mon trésor le plus précieux. Je vis d’elle, et pour rien au monde je ne voudrais m’en séparer.
      Cette Bible que vous venez d’ouvrir me plaît énormément : elle est si bariolée, si riche de témoignages, de témoignages de saints, de témoignages de jeunes, et elle donne envie d’aller plus loin dans la lecture, jusqu’à la dernière page. Et ensuite ? Ensuite… vous la cachez, elle disparaît sur une étagère, derrière la troisième rangée de livres. Elle prend la poussière, et vos enfants iront la vendre un jour dans une brocante… Eh bien non, ce n’est pas ce qui doit se passer !
     Je souhaite vous dire quelque chose : Aujourd’hui, il y a plus de chrétiens persécutés que dans les premiers temps de l’Église. Et pourquoi sont-ils persécutés ? Ils sont persécutés parce qu’ils portent une croix et se font les témoins de Jésus : ils se retrouvent au tribunal parce qu’ils possèdent une Bible
     La Bible est un livre extrêmement dangereux, si dangereux que dans de nombreux pays,on se comporte comme si avoir une Bible équivalait à stocker des grenades militaires dans son armoire à vêtements !
     C’est un non-chrétien, le Mahatma Gandhi, qui un jour a dit : Vous autres chrétiens, vous avez entre vos mains un livre qui contient suffisamment de dynamite pour réduire en miettes toute la civilisation, renverser le monde, faire de ce monde dévasté par la guerre un monde en paix. Mais vous faites comme s’il s’agissait juste d’un morceau de bonne littérature et rien de plus.“
     Que tenez vous donc entre les mains ? Un peu de littérature ? Quelques belles et anciennes histoires ? Dans ce cas, il faut que vous disiez aux chrétiens qui se font emprisonner à cause de leur Bible : Mais vous êtes stupides ! Il ne s’agit que d’un peu de littérature ! Non, c’est par la Parole, le Verbe de Dieu, que la Lumière est entrée dans le monde, et elle ne va jamais s’éteindre.
Dans Evangelii Gaudium (175), j’avais déjà dit : « Nous ne cherchons pas à tâtons dans l’obscurité, nous ne devons pas non plus attendre que Dieu nous adresse la parole parce que réellement Dieu a parlé : Il n’est plus le grand inconnu mais Il s’est révélé Lui-même. Accueillons le sublime trésor de la Parole révélée ».
     Vous avez quelque chose de divin entre les mains : un livre brûlant comme les flammes ! Un livre dans lequel Dieu nous parle. Aussi, comprenez-le, la Bible n’est pas là pour être posée sur une étagère. Elle est là pour que vous l’ayez dans les mains, pour que vous la lisiez souvent, tous les jours, seuls ou à plusieurs. Vous faites bien du sport ensemble, ou du shopping : pourquoi ne liriez vous pas la Bible ensemble à deux, trois ou quatre ? Dehors, dans la nature, dans la forêt, sur la plage, le soir à la lueur des bougies… Vous feriez une expérience prodigieuse !
Ou peut-être avez vous peur, devant une telle proposition, de vous ridiculiser aux yeux des autres ?
Et puis lisez attentivement : ne restez pas à la surface comme lorsqu’on lit une bande dessinée. Il ne faut jamais survoler la parole de Dieu, mais demandez vous : Qu’est-ce que ça dit à mon cœur ? Que me dit Dieu à travers ces mots ? Me touche-t-il dans la profondeur de mes aspirations ? Que dois-je faire en réponse ?
      Ce n’est que de cette manière que la force de la Parole de Dieu peut prendre toute sa dimension. Ce n’est qu’ainsi que notre vie peut changer, devenir grande et belle.
Je souhaite vous dire à quel point je lis ma vieille Bible ! Souvent je la prends ici, je la lis un peu là, puis je la pose et je me laisse regarder par le Seigneur. Ce n’est pas moi qui Le regarde, c’est LUI qui me regarde. Oui, IL est là. Je Le laisse poser les yeux sur moi. Et je sens, sans sentimentalité aucune, je sens au plus profond de moi ce que le Seigneur me dit.
     Parfois aussi, Il ne parle pas. Je ne sens rien, juste du vide, du vide, du vide… Mais je reste patient, et j’attends. Je lis, et je prie. Je prie assis parce que ça me fait mal de me mettre à genoux. Parfois même je m’endors en priant, mais ça ne fait rien : je suis comme un fils avec son père, et c’est ce qui est important.
     Voulez vous me faire une joie ? Lisez la Bible !

Votre pape François 

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