10 février 2018

Du Pape François

À Marie, Mère de tendresse, nous confions tous les malades



Cette année, le thème de la Journée mondiale de prière pour les malades nous est fourni par les paroles que Jésus, élevé sur la Croix, adresse à Marie sa Mère, et à Jean : « Voici ton fils, voici ta mère. Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui » (Jn 19, 26-27).
Ces paroles du Seigneur éclairent profondément le mystère de la Croix. Celle-ci ne représente pas une tragédie sans espérance, mais elle est le lieu où Jésus manifeste sa gloire et laisse ses dernières volontés d’amour, qui deviennent les règles constitutives de la communauté chrétienne et de la vie de chaque disciple.
Avant tout, les paroles de Jésus donnent son origine à la vocation maternelle de Marie à l’égard de l’humanité tout entière. Elle sera en particulier la Mère des disciples de son Fils et prendra soin d’eux et de leur cheminement - et nous savons que le soin maternel apporté à un fils ou à une fille comprend à la fois les aspects matériels et les aspects spirituels de son éducation.
La douleur indicible de la Croix transperce l’âme de Marie (cf. Lc 2,35), mais ne la paralyse pas. Au contraire, comme Mère du Seigneur, un nouveau chemin de don commence pour elle. Sur la Croix, Jésus se préoccupe de l’Église et de l’humanité tout entière, et Marie est appelée à partager cette même préoccupation. Décrivant la grande effusion de l’Esprit Saint à la Pentecôte, les Actes des Apôtres nous montrent que Marie a commencé à accomplir sa tâche dans la première communauté de l’Église - une tâche qui ne connaît jamais de fin.
Le disciple Jean, le bien-aimé, représente l’Église, peuple messianique. Il doit reconnaître Marie comme sa propre mère, et dans cette reconnaissance, il est appelé à contempler en elle le modèle d’une manière d’être disciple, ainsi que la vocation maternelle que Jésus lui a confiée : elle est la Mère qui aime et qui engendre des enfants capables d’aimer selon le commandement de Jésus, et cette vocation maternelle de Marie, la vocation à prendre soin de ses enfants, est transmise à Jean et à toute l’Église.
En tant que disciple ayant tout partagé avec Jésus, Jean sait que le Maître veut conduire tous les hommes vers la rencontre avec le Père. Il peut témoigner que Jésus a rencontré de nombreuses personnes, malades dans leur esprit car remplies d’orgueil (cf. Jn 8, 31-39), et malades dans leur corps (cf. Jn 5, 6). Envers tous, il a fait preuve de miséricorde et de pardon, il a même accordé la guérison physique aux malades, signe de la vie surabondante du Royaume où toute larme sera essuyée. Comme Marie, les disciples sont appelés à prendre soin les uns des autres, mais ils savent aussi que le cœur de Jésus est ouvert à tous, sans exclusion. L’Évangile du Royaume doit être annoncé à tous et la charité des chrétiens doit s’adresser à tous ceux qui sont dans le besoin, simplement parce que ces personnes sont des enfants de Dieu.
L’image de l’Église comme “hôpital de campagne“, accueillante pour tous les blessés de la vie, est une réalité très concrète, car dans certaines parties du monde, seuls les hôpitaux des missionnaires et des diocèses fournissent les soins nécessaires à la population.
Jésus a laissé en don à l’Église sa puissance de guérison : « Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : […] ils imposeront les mains aux infirmes et ceux-ci seront guéris » (Mc 16, 17-18). Dans les Actes des Apôtres, nous lisons la description des guérisons accomplies par Pierre (cf. Ac 3, 4-8) et par Paul (cf. Ac 14, 8-11). Au don de Jésus correspond la tâche de l’Église, qui sait qu’elle doit porter sur les malades le regard même de son Seigneur, un regard rempli de tendresse et de compassion.
C’est à Marie, Mère de la tendresse, que nous voulons confier tous les malades, dans leur corps et leur esprit, afin qu’elle les soutienne dans l’espérance. Nous lui demandons également de nous aider à être accueillants envers nos frères malades. L’Église sait qu’elle a besoin d’une grâce spéciale pour pouvoir être à la hauteur de son service évangélique du soin des malades. Par conséquent, que la prière adressée à la Mère du Seigneur nous trouve tous unis en une supplication insistante pour que chaque membre de l’Église vive avec amour sa vocation au service de la vie et de la santé.
Que la Vierge Marie intercède pour cette XXVIème Journée Mondiale du Malade, qu’elle aide les personnes malades à vivre leur souffrance en communion avec le Seigneur Jésus et qu’elle soutienne ceux qui s’occupent d’eux.

Signé le 26 novembre 2017, Solennité de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’univers





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