3 novembre 2019

Du Pape François


L’espérance


Qu’est-ce que l’espérance ? L’espérance, c’est vivre tendu vers la révélation du Seigneur, vers la rencontre avec le Seigneur. Il y aura peut-être des souffrances, des problèmes à venir, mais aujourd’hui, l’Esprit Saint est à l’œuvre, et l’espérance, c’est comme jeter l’ancre sur l’autre rive et s’y attacher fermement. Et ce n’est pas seulement nous, mais « toute la création attend d’être elle aussi libérée et d’entrer dans la gloire des fils de Dieu ». Nous avons reçu les prémices de l’Esprit Saint, mais « nous gémissons intérieurement, dans l’attente de notre adoption ».
L’espérance, c’est vivre constamment “tendu vers“, en sachant que nous ne pouvons pas faire notre nid ici-bas. La vie du chrétien est “en tension vers“, et si un chrétien perd cette perspective, sa vie devient statique - et les choses qui ne bougent pas se dégradent. Quand l’eau stagne, qu’elle ne coule pas, ne bouge pas, elle se corrompt. Un chrétien qui n’est pas capable d’être tendu, d’être en tension vers l’autre rive, manque de quelque chose et il finira corrompu. Pour lui, la vie chrétienne se transformera en doctrine philosophique, il vivra comme ça, et il dira qu’il a la foi, mais sans espérance il ne l’a pas.
Il est difficile de saisir ce qu’est l’espérance. L’espérance est la plus humble des vertus, celle des pauvres. Si nous voulons être des hommes et des femmes d’espérance, nous devons être pauvres, attachés à rien. Pauvres, et tournés vers l’autre rive. L’espérance est humble, c’est une vertu qui “se travaille“ - disons-le ainsi -, tous les jours. Tous les jours, il faut y revenir, tous les jours il faut reprendre la corde, voir que l’ancre est bien fixée, et tenir la corde en main. Tous les jours, il faut revenir à la promesse et savoir que l’Esprit Saint travaille en nous, à travers les petites choses.
Jésus compare le règne de Dieu à un grain de sénevé jeté dans un champ. Nous attendons qu’il pousse, mais nous n’allons pas vérifier tous les jours comment ça se passe, sinon il ne grandira jamais. L’espérance nécessite de la patience, et la patience de savoir que nous semons, et que c’est Dieu qui donne la croissance. L’espérance est “artisanale“, petite. Comme le levain dans la pâte, comme la graine dans la terre, l’espérance est une vertu qui ne se voit pas : elle travaille de l’intérieur, et elle nous fait lever les yeux.
Ce n’est pas facile de vivre dans l’espérance, mais elle devrait être l’air que respire le chrétien, un air d’espérance. Sinon, il ne pourra pas marcher, il ne pourra pas avancer, parce qu’il ne saura pas où aller.
L’espérance nous donne de l’assurance : l’espérance ne déçoit pas, jamais. Si tu espères, tu ne seras pas déçu. Elle nous fait tenir les promesses du Seigneur, nous tourne vers ces promesses, en sachant que l’Esprit Saint est à l’œuvre en nous.
C’est le Seigneur qui nous donne la grâce d’être “tendus vers“. Tendus non pas nerveusement ou à cause des problèmes, non, mais en tension par l’Esprit Saint qui nous projette vers l’autre rive et nous garde dans l’espérance. 


  Messe à Sainte Marthe 29 octobre 2019


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