9 novembre 2019

Du Pape François


Nous ne sommes pas nés pour la mort, mais pour la résurrection




Les lectures que nous venons d’entendre nous rappellent que nous ne sommes pas nés pour la mort, mais pour la résurrection. En effet, comme l’écrit saint Paul dans la seconde lecture, dès maintenant « nous sommes citoyens des cieux » (Ph 3, 20), et comme le dit Jésus dans l’Évangile, « nous ressusciterons au dernier jour » (cf. Jn 6, 40). Posons-nous la question : Comment est-ce que je réponds à mon appel à ressusciter ?
Dans l’Évangile de ce jour, Jésus nous dit : « Celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors » (Jn 6, 37). « Venez à moi », voilà son invitation (cf. Mt 11, 28) - venir à lui, aller à lui, le Vivant, pour nous vacciner contre la mort, contre la peur que tout finisse.
Aller à Jésus peut sembler une invitation spirituelle évidente et générale. Mais essayons de la rendre concrète en nous posant des questions comme celles-ci : Aujourd’hui, dans les dossiers que j’ai eus en main au travail, me suis-je rapproché du Seigneur ? En ai-je fait une occasion de dialogue avec lui ? Et dans les rencontres que j’ai faites, ai-je impliqué Jésus, ai-je conduit ceux que je rencontrais à lui par la prière ? Ou bien ai-je tout fait en restant dans mes pensées, me réjouissant seulement de ce qui allait bien pour moi, et me plaignant de ce qui allait mal ? Finalement, est-ce que je vis en « allant vers le Seigneur », ou bien tourné vers moi-même ? Quelle direction a ma route ? Est-ce que je cherche seulement à faire bonne figure, sauvegarder ma place, mes temps et mes espaces, ou bien est-ce que je vais vers le Seigneur ?
La phrase de Jésus a quelque chose d’explosif : « Celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors », comme s’il nous disait qu’être jeté dehors est prévu pour le chrétien qui ne va pas à lui. Pour celui qui croit il n’y a pas de moyen terme : on ne peut pas appartenir à Jésus et se renfermer sur soi-même. Celui qui appartient à Jésus vit en sortie vers lui.
Toute la vie est une sortie : du sein maternel pour venir à la lumière, de l’enfance pour entrer dans l’adolescence, de l’adolescence dans la vie adulte, et ainsi de suite, jusqu’à la sortie de ce monde.
Aujourd’hui, alors que nous prions pour nos frères cardinaux et évêques qui sont sortis de cette vie pour aller à la rencontre du Ressuscité, nous ne pouvons pas oublier la sortie la plus importante et la plus difficile, qui donne sens à toutes les autres : celle de nous-mêmes. C’est seulement en sortant de nous-mêmes que nous ouvrons la porte qui conduit au Seigneur. Demandons cette grâce : Seigneur, je désire venir à toi à travers les rues et les compagnons de voyage de tous les jours. Aide-moi à sortir de moi-même pour aller à ta rencontre, toi qui es la vie.
Une stimulation peut être, avant de prendre une décision importante, de nous mettre sous le regard de Dieu pour voir la réalité avec les yeux du Seigneur et pas seulement avec les nôtres, pour avoir un regard projeté vers la résurrection, et pas seulement sur l’aujourd’hui qui passe, pour poser des choix qui ont saveur d’éternité, le goût de l’amour.
Au milieu des nombreuses voix du monde qui font perdre le sens de l’existence, accordons-nous à la volonté de Jésus, ressuscité et vivant : nous ferons alors de l’aujourd’hui que nous vivons une aube de résurrection.

Messe pour les cardinaux et évêques défunts dans l’année, le 4 novembre 2019



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