27 avril 2014

Du Pape François - 24/04/2014


Ne soyons pas des chrétiens chauve-souris qui ont peur de la lumière, peur de la joie

     L’Évangile de ce jour raconte l’apparition du Christ ressuscité aux disciples. Lorsque le Seigneur adresse son salut de paix aux disciples, eux, au lieu de se réjouir, sont « remplis de stupeur et de crainte », « croyant voir un fantôme ». Jésus cherche à leur faire comprendre que ce qu’ils voient est réel, il les invite à toucher son corps, il se fait donner à manger : il veut les conduire à la joie de la Résurrection, la joie de sa présence au milieu d’eux. Mais les disciples ne croyaient pas à la joie, ils ne pouvaient pas croire parce qu’ils avaient peur de la joie.
     Ça, c’est une maladie des chrétiens : nous avons peur de la joie ! Il vaut mieux penser : Oui, oui, Dieu existe, il est là haut… Jésus est ressuscité : il est là haut. Un peu de distance ! Nous avons peur de la proximité de Jésus parce que ça nous donne de la joie ! C’est ce qui explique tous ces chrétiens funèbres, non ? Ceux pour qui la vie semble un continuel enterrement : ils préfèrent la tristesse à la joie.   Ils préfèrent se déplacer non pas dans la lumière de la joie, mais dans l’obscurité, comme ces animaux qui ne réussissent à sortir que la nuit, mais pas à la lumière du jour parce que là, ils ne voient rien ! Comme les chauve-souris… Avec un peu d’humour, nous pourrions dire que nous sommes des chrétiens chauve-souris, qui préfèrent l’ombre à la lumière de la présence du Seigneur : nous avons peur de la joie.
     Mais Jésus, par sa résurrection, nous donne la joie : la joie d’être chrétiens, la joie de le suivre de près, la joie d’aller sur la route des béatitudes, la joie d’être avec lui. Alors que nous, si souvent, ou bien nous sommes remplis de stupeur quand nous vient cette joie, ou bien remplis de peur. Ou nous croyons voir un fantôme, ou encore nous pensons que Jésus, c’est avant tout une manière d’agir : nous sommes chrétiens, nous devons donc faire comme ceci.
     Mais où est Jésus ? Eh bien Jésus, il est au ciel… Est-ce que tu parles avec Jésus ? Est-ce que tu lui dis : Je crois que tu es vivant ? Que Tu es ressuscité, que Tu es près de moi, que Tu ne m’abandonnes pas ? C’est ce que doit être la vie chrétienne : un dialogue avec Jésus. Parce que c’est vrai : Jésus est toujours avec nous. Il est toujours avec nous dans nos problèmes, dans nos difficultés - et dans nos bonnes œuvres.
     Si souvent, nous chrétiens, nous ne sommes pas joyeux parce que nous avons peur : nous restons terrassés par la Croix. Dans mon pays, un proverbe dit : Quand quelqu’un se brûle avec du lait bouillant, après, quand il voit une vache, il pleure ! Ces chrétiens-là se sont brûlés avec le drame de la Croix et ils ont dit : Arrêtons-nous ici. Lui il est au Ciel, très bien ! Il est ressuscité, mais surtout, qu’il ne revienne pas, parce que nous n’y arriverons pas !
     Demandons au Seigneur qu’il fasse avec nous tous ce qu’il a fait avec ses disciples qui avaient peur de la joie : qu’il ouvre notre esprit ! « Il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des Écritures » : qu’il ouvre notre esprit et nous fasse comprendre qu’Il est une réalité vivante, qu’Il a un corps, qu’Il est avec nous, qu’Il nous accompagne et qu’Il est victorieux.
     Demandons au Seigneur la grâce de ne pas avoir peur de la joie.

Homélie du jeudi 24 avril 2014 (Ac 3, 11-26 ; Lc 24, 35-48)





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