La
miséricorde de Dieu : une grande lumière d’amour, de
tendresse
Dans
l’Évangile de ce jour, nous voyons les scribes et les pharisiens
qui amènent à Jésus une femme prise en flagrant délit d’adultère,
et ils lui demandent quoi faire étant donné que la Loi de Moïse
prévoyait la lapidation - ce péché étant considéré comme
extrêmement grave. Le mariage est en effet à la fois le symbole, et
la réalité humaine qui incarne le rapport fidèle de Dieu avec son
peuple, et quand on ruine le mariage par un adultère, on salit ce
rapport de Dieu avec son peuple. De fait, les scribes et les
pharisiens ne posent cette question que pour avoir un motif d’accuser
Jésus. Si il avait dit : “Oui, oui, allez-y, lapidez-la !“,
ils auraient dit aux gens : C’est ça votre maître si bon ?
Regardez ce qu’il a fait à cette pauvre femme ! Et si Jésus
avait dit : “Mais non, la pauvrette ! Pardonnez-la“,
ils auraient dit : Il n’accomplit pas la Loi !
Ce n’est
pas la femme qui leur importe - ni les adultères : certains
d’entre eux étaient probablement adultères… Ça ne leur
importait pas : ce qui leur importe, c’est de tendre un piège
à Jésus ! Pour sa part, bien qu’il y ait beaucoup de gens
autour, Jésus voulait rester seul avec cette femme, il voulait
parler au cœur de cette femme : c’était la chose la plus
importante pour lui. Il répond donc : « Que celui d’entre
vous qui est sans péché lui jette la première pierre », et
l’Évangile nous dit - avec une certaine ironie - que les
accusateurs « s’en allèrent l’un après l’autre, en
commençant pas les plus âgés ». Ce qui montre qu’à la
banque du Ciel, ils avaient un bon compte courant contre eux !
Pour sa
part, bien qu’il y ait autant de gens autour, «Jésus voulait
rester seul avec la femme, voulait parler au cœur de la femme:
c’était la chose la plus importante pour Jésus».
Et Jésus
reste seul avec la femme - comme un confesseur - et lui dit :
« Femme, où sont-ils ? Personne ne t’a condamnée ? »
La femme répond : « Personne, Seigneur ! »
Mais elle ne dit pas : C’était une fausse accusation, je n’ai
pas commis d’adultère. Elle reconnaît son péché, et Jésus
affirme : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va !
Va, et désormais, ne pèche plus » - pour ne plus passer par
un mauvais moment comme celui-ci, pour ne plus connaître une
pareille honte, pour ne plus offenser Dieu, pour ne plus salir le
beau rapport de Dieu avec son peuple. Jésus pardonne, mais ici, il y
a quelque chose de plus que le pardon.
Comme
“confesseur“, Jésus va au delà de la loi. La loi disait qu’elle
devait être punie - et d'ailleurs Jésus était pur et aurait pu
jeter le premier la pierre. Mais il va au-delà : il ne dit pas
que l’adultère n’est pas un péché - non, il ne le dit pas !
Mais il ne la condamne pas au nom de la loi, et c’est là le
mystère de la miséricorde, le mystère de la miséricorde de Jésus.
La
miséricorde est quelque chose de difficile à comprendre.
Mais mon
père, est-ce que la miséricorde efface les péchés ? Non :
ce qui efface les péchés, c’est le pardon de Dieu. Mais la
miséricorde est la manière dont Dieu pardonne. Car Jésus pouvait
dire : Je te pardonne, va ! - comme il a dit au paralytique
qu’on avait amené par le toit : « Tes péchés sont
pardonnés », et il ajoute : « Va en paix ! ».
Ici, Jésus
va plus loin : il lui conseille de ne plus pécher. Et on voit
le comportement miséricordieux de Jésus : il défend le
pécheur contre ses ennemis, il défend le pécheur contre une
condamnation justifiée. Et ça vaut aussi pour nous :
nous-mêmes, combien d’entre nous devraient sans doute aller en
enfer, combien d’entre nous ! Et cette condamnation serait
juste. Mais le pardon de Jésus va au delà. Comment ? Par la
miséricorde.
La
miséricorde n’efface pas les péchés : c’est le pardon de
Dieu qui les efface. Mais la miséricorde va au delà et transforme
la vie de quelqu’un de telle manière que le péché est mis de
côté. C’est comme quand nous regardons le ciel avec plein
d’étoiles, plein d’étoiles. Mais quand le soleil se lève le
matin, avec plein de lumière, on ne voit plus les étoiles.
La
miséricorde de Dieu est comme ça : une grande lumière
d’amour, de tendresse. Dieu pardonne non pas par un décret, mais
avec une caresse, en caressant nos blessures dues au péché. Lui
s’est impliqué dans notre pardon, il s’est impliqué dans notre
salut. Et quand Jésus fait le confesseur, il n’humilie pas. Il ne
dit pas : Qu’as-tu fait : dis-moi ! Et quand l’as-tu
fait ? Et comment, avec qui ? Non. Jésus dit : « Va !
Va, et désormais, ne pèche plus ».
La
miséricorde de Dieu est grande, la miséricorde de Jésus est
grande. Il nous pardonne, en nous caressant.
Homélie du lundi 7 avril 2014 (Dn
13, 1… 62 ; Jn 8, 1-11)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.