Depuis
huit ans déjà, Clémence vit rue Mirabeau avec Claude et
Bernadette.
Merveilleuses années de rencontres et de grâces où, à
l'écoute de son cœur, elle découvre cette nouvelle vocation :
vivre cloîtrée au milieu du monde. Mais quand le Ciel descend sur
la terre, les cœurs sont attirés. L’appartement de la rue
Mirabeau se fait trop étroit et le besoin se fait sentir de trouver
une maison : "Demandons
à Marie Reine Immaculée un miracle de son amour pour trouver notre
maison, qui sera la sienne, et pour que dans cette maison qu'elle
désignera elle-même, nous travaillions à la gloire de Dieu, au
bien des âmes, à tout ce qu'elle attend de nous."
Claude
se met donc en quête d'une maison, et après diverses recherches,
c’est une maison qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres
au sud de Paris qui est élue - avec l’assentiment du Ciel - à
Bois le Roi, au 8 rue de la Croix de Vitry.
Lorsque
Clémence entre avec Claude et Bernadette dans sa nouvelle demeure,
le 6 décembre 1955, elle écrit :
"Ma
rentrée dans ma nouvelle demeure était triomphale. Mes anges et les
anges de mes enfants ont ouvert la grande porte et ont formé avec
les anges de tous les messagers une garde d'honneur devant Marie
Reine Immaculée et sa cour royale. Marie Reine Immaculée est venue
à ma rencontre.
Elle m'a prise par la main et m'a conduite jusqu'au
perron. Là, durant quelques instants, Elle a tourné la tête pour
regarder la maison, le jardin.
Puis Elle m'a prise par le coude pour m'aider à gravir les marches
de l'escalier. C'est Elle-même qui a pris la clef de la porte et qui
l'a ouverte. Elle m'a dit : " C'est ici que selon les vues de
Dieu tu prieras, tu le serviras et me serviras, tu travailleras à sa
gloire, au bien de l'Eglise et au salut des âmes. Je te suivrai pas
à pas."
Quel
repos et quelle joie que de se découvrir à la fois précédée, et
accompagnée ! Et Clémence est si reconnaissante pour ce jardin
avec ses platanes, son cerisier et son pommier, ces rosiers qu'elle
aimera tailler elle-même…
Clémence
avait pensé appeler la maison « La Source ». Mais le 13
décembre, jour de son anniversaire, Claude lui fait ouvrir son
cadeau : une jolie plaque à accrocher à la porte d’entrée
de la maison, portant les mots de « Chez Mère » - c’est
le nom qui a jailli de son cœur de fils !
La
santé de Clémence est fragile, elle est souvent bien fatiguée,
mais petit à petit, la maison s'aménage. Clémence la veut
agréable, accueillante pour tous ceux qui y passeront, à la fois
nette et sobre. Elle insiste : Ce n’est pas un couvent, et il
ne faut pas multiplier les objets religieux. Mais que tout repose les
yeux et le cœur. Attentive à chaque détail, elle fait repeindre en
blanc le bac en treillis pour les pommes de terre, le tuyau de la
cuisinière à charbon, les bacs à fleurs du jardin… Tout doit
contribuer à disposer ceux qui passeront à cette intimité avec le
Ciel qui est le trésor de son cœur.
La
prière que Claude avait inscrite dans son journal en 1935 va vers
son exaucement :
"Je
ne puis me faire à l’idée que l’avenir qui s’entrevoyait si
beau, malgré ses croix et même à travers ses croix, soit enseveli.
Oh non ! Cela ne se peut pas, non, ma Reine ! Le petit
paradis que vous aviez choisi va se refaire. Vous y mettrez votre
grâce, vos lumières et votre force, et il renaîtra plus aimant,
plus doux que jamais."
Anne
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