En
septembre 1958, un mois après l'inauguration de l'oratoire, Henri
vient rejoindre le petit Cénacle de Bois le Roi.
Il
vaque dans la maison, au jardin… Un soir d’automne, Mère lui
dit : « Henri, je t’ai appelé cet après-midi :
j’avais quelque chose à te dicter ». Désormais, c’est à
lui qu’elle dicte jour après jour ses notes, mais aussi les
nombreuses lettres qu’elle adresse à tous ceux qui sont confiés à
son cœur.
Elle
lui dicte un jour un texte sur la grâce, et Henri écrit :
"Depuis
ma jeunesse, j’avais entendu parler de la grâce. Pendant mes
études de théologie, on la définissait comme « la vie de
Dieu en nous », mais ça m’apparaissait comme quelque chose
d’infiniment abstrait. Et voilà que tout d’un coup, en écoutant
Mère me dicter ce texte, la grâce prenait vie : l’image de
la sainte et pure magie de la neige donnait un « goût »
à la grâce, suscitait un appétit de la grâce, une volonté de ne
pas souiller l’action de la grâce ! C’est comme si une
éclaircie s’était faite dans ma tête, ou plutôt dans mon cœur."
Mère
aimait à dire : « Il faut rendre la charité visible »,
et Henri s’émerveille de voir à quel point elle le pratique, et
avec quel élan du cœur, aussi bien avec ceux qui viennent à elle
que les artisans qui viennent travailler dans la maison, ou les
voisins vers qui elle l’envoie.
Lui
qui céderait aisément à une mélancolie qui l’enferme, il est
touché par la liberté de Mère, son rayonnement, l’autorité
aussi qui émane d’elle, éminemment bienfaisante.
Mère
attire par sa bonté, et des jeunes couples se forment dans les
familles proches, qui viennent volontiers se confier à elle. Parmi
eux, Michel Masurel, le plus jeune frère de Claude, qui, lorsqu’il
amène Miquette à Mère pour la lui présenter, se voit confirmé
dans son choix : Mère l’accueille comme sa fille.
Lorsque
Jacques Masurel, le père de Claude et Michel, décède brusquement,
Michel se retrouve à 21 ans à la tête de l’entreprise familiale,
lui le si timide ! Mère s’emploie à lui donner confiance en
lui, elle l’encourage, elle le conseille aussi :
"Chaque
jour, je demande à Marie Reine Immaculée de t’inspirer ce que tu
dois faire auprès de tes employés et de tes ouvriers pour mieux
collaborer avec eux, mieux les connaître, mieux découvrir et
apprécier leur valeur. Je demande pour toi la lumière pour parler
et agir de manière à briser par ta bonté, ta patience et ta
fermeté, les résistances, les réticences et les préjugés des uns
et des autres.
"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.