24 février 2014

"Avec Clémence..." n°19

En septembre 1958, un mois après l'inauguration de l'oratoire, Henri vient rejoindre le petit Cénacle de Bois le Roi.
Il était d’abord allé auprès d’Etienne pour l'aider dans son presbytère de Salvizinet dans la Loire, puis sur l’invitation de Mère, il était venu seconder Pierre dans sa nouvelle paroisse d'Ozouer le Voulgis en Seine-et-Marne. Bien volontiers, il accompagnait Pierre « chez Mère » chaque dimanche à midi - et toutes les fois qu’ils avaient une soirée de libre ! Il avait déjà commencé à devenir un peu l’enfant de la maison, et là, il le devient tout à fait.

Il vaque dans la maison, au jardin… Un soir d’automne, Mère lui dit : « Henri, je t’ai appelé cet après-midi : j’avais quelque chose à te dicter ». Désormais, c’est à lui qu’elle dicte jour après jour ses notes, mais aussi les nombreuses lettres qu’elle adresse à tous ceux qui sont confiés à son cœur.
Elle lui dicte un jour un texte sur la grâce, et Henri écrit :
"Depuis ma jeunesse, j’avais entendu parler de la grâce. Pendant mes études de théologie, on la définissait comme « la vie de Dieu en nous », mais ça m’apparaissait comme quelque chose d’infiniment abstrait. Et voilà que tout d’un coup, en écoutant Mère me dicter ce texte, la grâce prenait vie : l’image de la sainte et pure magie de la neige donnait un « goût » à la grâce, suscitait un appétit de la grâce, une volonté de ne pas souiller l’action de la grâce ! C’est comme si une éclaircie s’était faite dans ma tête, ou plutôt dans mon cœur."
Mère aimait à dire : « Il faut rendre la charité visible », et Henri s’émerveille de voir à quel point elle le pratique, et avec quel élan du cœur, aussi bien avec ceux qui viennent à elle que les artisans qui viennent travailler dans la maison, ou les voisins vers qui elle l’envoie.
Lui qui céderait aisément à une mélancolie qui l’enferme, il est touché par la liberté de Mère, son rayonnement, l’autorité aussi qui émane d’elle, éminemment bienfaisante.
Mère attire par sa bonté, et des jeunes couples se forment dans les familles proches, qui viennent volontiers se confier à elle. Parmi eux, Michel Masurel, le plus jeune frère de Claude, qui, lorsqu’il amène Miquette à Mère pour la lui présenter, se voit confirmé dans son choix : Mère l’accueille comme sa fille.
Lorsque Jacques Masurel, le père de Claude et Michel, décède brusquement, Michel se retrouve à 21 ans à la tête de l’entreprise familiale, lui le si timide ! Mère s’emploie à lui donner confiance en lui, elle l’encourage, elle le conseille aussi :
"Chaque jour, je demande à Marie Reine Immaculée de t’inspirer ce que tu dois faire auprès de tes employés et de tes ouvriers pour mieux collaborer avec eux, mieux les connaître, mieux découvrir et apprécier leur valeur. Je demande pour toi la lumière pour parler et agir de manière à briser par ta bonté, ta patience et ta fermeté, les résistances, les réticences et les préjugés des uns et des autres. "



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.