Pleurons !
Les morts
semblent faire partie d’une comptabilité quotidienne : nous
sommes habitués à lire ces choses. Et si nous avions la patience de
faire la liste de toutes les guerres qui se déroulent actuellement
dans le monde, nous remplirions sûrement plusieurs feuilles... Il
semble que l’esprit de la guerre se soit emparé de nous.
Nous faisons
des actions pour commémorer le centenaire de la Grande Guerre :
tant de millions de morts, et tout le monde se scandalise ! Mais aujourd’hui, c’est la même chose ! Au lieu d’une grande
guerre, des petites guerres de partout, des peuples divisés… Et
pour défendre ses intérêts, on tue, on s’entretue.
« D’où
viennent les guerres, les conflits entre vous ? » Les
guerres, la haine, l’hostilité, ne s’achètent pas sur le
marché : elles sont ici, dans le cœur ! Quand nous étions
enfants et qu’on nous expliquait au catéchisme l’histoire de
Caïn et d’Abel, nous étions tous scandalisés : nous ne
pouvions pas accepter qu’il tue son frère. Mais aujourd’hui,
tant de millions de gens se tuent entre frères, s’entretuent. Mais
nous sommes habitués… La Première Guerre Mondiale nous scandalise
- mais cette grand guerre qui est un peu de partout, un peu cachée,
elle ne nous scandalise pas ! Et tant de gens meurent pour un
bout de terre, à cause d’une ambition, d’une haine, d’une
jalousie raciale ! Les passions nous conduisent à la guerre, à
l’esprit du monde.
Devant un
conflit qui se présente, nous nous trouvons dans cette situation
curieuse : chercher à le résoudre en s’agressant, avec le
langage de la guerre. Ce n’est pas le langage de la paix qui vient
en premier. Et les conséquences ? Pensez aux enfants affamés
dans les camps de réfugiés. Pensez seulement à ça : c’est
le fruit de la guerre ! Et si vous voulez bien, pensez aussi aux
grands salons, aux fêtes organisées par ceux qui sont les patrons
de l’industrie des armes, ceux qui fabriquent les armes, les armes
qui conduisent à ça. Les enfants malades, affamés, dans un camp de
réfugiés, et les grandes fêtes, la belle vie que s’offrent ceux
qui fabriquent les armes.
Que se
passe-t-il dans notre cœur ? L’apôtre Jacques nous donne une
consigne simple : « Approchez-vous de Dieu, et lui
s’approchera de vous ». Parce que cet esprit de guerre qui
nous éloigne de Dieu, non seulement il n’est pas loin de nous,
mais il est dans nos propres maisons.
Combien de
familles sont détruites parce que le papa, la maman ne sont pas
capables de trouver le chemin de la paix et préfèrent la guerre. La
guerre détruit ! « D’où viennent les guerres, les
conflits entre vous ? Ne viennent-elles pas de vos
passions » - de votre cœur ? Je vous propose aujourd’hui
de prier pour la paix, pour cette paix qui semble n’être devenue
plus qu’une parole, rien de plus. Pour que cette parole devienne
agissante, suivons le conseil de l’apôtre Jacques :
« Reconnaissez votre misère ! »
C’est de
cette misère que viennent les guerres, les guerres dans les
familles, les guerres dans les quartiers, les guerres de partout. Qui
d’entre nous a pleuré quand il lit le journal, quand il voit ces
images à la télé ? Tant de morts ! « Que votre
rire se change en lamentations et votre joie en tristesse »,
voilà ce que doit faire aujourd’hui, 25 février, un chrétien
devant tant de guerres, de partout : pleurer, être en deuil,
s’humilier. Le Seigneur nous fera comprendre que c’est ce qui
nous empêchera de nous habituer aux nouvelles de guerre.
Homélie du
mardi 25 février 2014 (Jc 4, 1-10 ; Mc 9, 30-37)
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