2 mars 2014

Du Pape François 25/02/2014

Pleurons !
       « D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? », demande saint Jacques. Et dans l’Évangile, nous voyons les disciples se quereller pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand. Quand les cœurs s’éloignent les uns des autres, naît la guerre. Chaque jour, en lisant le journal, nous trouvons la guerre : la division à tel endroit a fait deux, cinq morts, ailleurs, d’autres victimes.
      Les morts semblent faire partie d’une comptabilité quotidienne : nous sommes habitués à lire ces choses. Et si nous avions la patience de faire la liste de toutes les guerres qui se déroulent actuellement dans le monde, nous remplirions sûrement plusieurs feuilles... Il semble que l’esprit de la guerre se soit emparé de nous.
       Nous faisons des actions pour commémorer le centenaire de la Grande Guerre : tant de millions de morts, et tout le monde se scandalise ! Mais aujourd’hui, c’est la même chose ! Au lieu d’une grande guerre, des petites guerres de partout, des peuples divisés… Et pour défendre ses intérêts, on tue, on s’entretue.
     « D’où viennent les guerres, les conflits entre vous ? » Les guerres, la haine, l’hostilité, ne s’achètent pas sur le marché : elles sont ici, dans le cœur ! Quand nous étions enfants et qu’on nous expliquait au catéchisme l’histoire de Caïn et d’Abel, nous étions tous scandalisés : nous ne pouvions pas accepter qu’il tue son frère. Mais aujourd’hui, tant de millions de gens se tuent entre frères, s’entretuent. Mais nous sommes habitués… La Première Guerre Mondiale nous scandalise - mais cette grand guerre qui est un peu de partout, un peu cachée, elle ne nous scandalise pas ! Et tant de gens meurent pour un bout de terre, à cause d’une ambition, d’une haine, d’une jalousie raciale ! Les passions nous conduisent à la guerre, à l’esprit du monde.
      Devant un conflit qui se présente, nous nous trouvons dans cette situation curieuse : chercher à le résoudre en s’agressant, avec le langage de la guerre. Ce n’est pas le langage de la paix qui vient en premier. Et les conséquences ? Pensez aux enfants affamés dans les camps de réfugiés. Pensez seulement à ça : c’est le fruit de la guerre ! Et si vous voulez bien, pensez aussi aux grands salons, aux fêtes organisées par ceux qui sont les patrons de l’industrie des armes, ceux qui fabriquent les armes, les armes qui conduisent à ça. Les enfants malades, affamés, dans un camp de réfugiés, et les grandes fêtes, la belle vie que s’offrent ceux qui fabriquent les armes.
      Que se passe-t-il dans notre cœur ? L’apôtre Jacques nous donne une consigne simple : « Approchez-vous de Dieu, et lui s’approchera de vous ». Parce que cet esprit de guerre qui nous éloigne de Dieu, non seulement il n’est pas loin de nous, mais il est dans nos propres maisons.
       Combien de familles sont détruites parce que le papa, la maman ne sont pas capables de trouver le chemin de la paix et préfèrent la guerre. La guerre détruit ! « D’où viennent les guerres, les conflits entre vous ? Ne viennent-elles pas de vos passions » - de votre cœur ? Je vous propose aujourd’hui de prier pour la paix, pour cette paix qui semble n’être devenue plus qu’une parole, rien de plus. Pour que cette parole devienne agissante, suivons le conseil de l’apôtre Jacques : « Reconnaissez votre misère ! »
       C’est de cette misère que viennent les guerres, les guerres dans les familles, les guerres dans les quartiers, les guerres de partout. Qui d’entre nous a pleuré quand il lit le journal, quand il voit ces images à la télé ? Tant de morts ! « Que votre rire se change en lamentations et votre joie en tristesse », voilà ce que doit faire aujourd’hui, 25 février, un chrétien devant tant de guerres, de partout : pleurer, être en deuil, s’humilier. Le Seigneur nous fera comprendre que c’est ce qui nous empêchera de nous habituer aux nouvelles de guerre.

Homélie du mardi 25 février 2014 (Jc 4, 1-10 ; Mc 9, 30-37)

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