Reviens !
Quand nous
nous sommes éloignés de lui, Dieu a la nostalgie de nous. Dans le
livre du prophète Osée que nous venons de lire, le Seigneur nous
parle avec tendresse. Même quand il nous invite à la conversion, et
que cette parle sonne de manière un peu forte, il y a au dedans
cette tendre nostalgie de Dieu. C’est l’exhortation du père qui
dit à son fils : Reviens ! C’est l’heure de revenir à
la maison. Avec cette seule parole, nous pouvons prier pendant des
heures !
Tel est le
cœur de notre Père, le cœur de Dieu : il ne se lasse pas. Il
ne se lasse pas ! Et à travers les siècles, il a continué,
malgré tant d’apostasie, tant d’apostasie de son peuple. C’est
Lui qui revient toujours, parce que Dieu est un Dieu qui attend. Et
ce fameux après midi au Paradis terrestre, Adam est sorti du Paradis
avec une pénalité, mais aussi une promesse. Dieu est fidèle, le
Seigneur est fidèle à sa promesse parce qu’il « ne peut pas
se renier lui-même » (2
Tim 2, 13). Il est fidèle. Et
nous tous, il nous a attendus, tout au long de l’histoire : il
est le Dieu qui nous attend, toujours.
Dans la
parabole du fils prodigue, saint Luc nous dit que le père voit le
fils de loin, parce qu’il l’attendait : tous les jours, le
père allait sur la terrasse regarder si son fils revenait. Il
l’attendait. Et quand il le voit, il se précipite et se jette à
son cou. Le fils avait préparé des mots à dire, mais le père ne
le laisse pas parler : il lui ferme la bouche en le serrant dans
ses bras !
Tel est
notre Père : le Dieu qui nous attend, toujours. – Mais père,
j’ai tant de péchés ! Je ne sais pas si il sera content…
Eh bien essaye ! Si tu veux connaître la tendresse de ce Père,
va vers lui, essaye, et puis raconte-moi ! Il est le Dieu qui
nous attend. Dieu qui attend, et aussi Dieu qui pardonne. C’est le
Dieu de la miséricorde. Il ne se lasse pas de pardonner. C’est
nous qui nous fatiguons de demander pardon. Mais lui ne se fatigue
pas : soixante dix fois sept fois - toujours ! Alors en
avant avec le pardon ! Du point de vue d’une société, le
bilan est négatif : il perd toujours ! Dans le bilan des
choses, il est perdant. Mais dans l’amour, il est gagnant !
C’est
lui le premier qui accomplit le commandement de l’amour - il aime :
il ne sait pas faire autre chose. Et les miracles que Jésus a faits
pour tant de malades étaient un signe du grand miracle que le
Seigneur accomplit chaque jour pour nous quand nous avons le courage
de nous lever et d’aller à lui. Et quand ça arrive, Dieu nous
fête - pas par un banquet comme celui de l’homme riche qui avait
le pauvre Lazare à sa porte, non ! Dieu fait un autre banquet,
comme le père du fils prodigue.
Puisque
« tu vas fleurir comme le lys », nous dit-il - c’est sa
promesse -, je te fêterai. « Tes jeunes pousses vont
s’étendre, tu auras la beauté de l’olivier et le parfum de la
forêt du Liban », c’est-à-dire que la vie de toute
personne, de tout homme, de toute femme qui a le courage de
s’approcher du Seigneur, s’ouvrira à la joie de la fête de
Dieu.
Que cette
Parole nous aide à penser à notre Père, ce Père qui nous attend
toujours, qui nous pardonne toujours et qui se précipite quand nous
revenons à lui.
Homélie du
vendredi 28 mars 2014 (Os 14, 2-10 ; Mc 12, 28-34)
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