Dans l’Évangile de ce jour, Jésus
raconte cette parabole : Dieu a laissé en héritage un terrain avec
une vigne qu’il a plantée de ses mains : il « planta une
vigne, il l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit
une tour ». C’est tout des choses qu’il a faites lui-même, avec
amour. Puis il a donné la vigne « en fermage à des vignerons
».
C’est exactement ce que Dieu a fait avec nous
: il nous a confié la vie, et avec elle la promesse qu’il
viendrait nous sauver. Eh bien ces gens ont vu là un beau commerce,
une belle affaire : La vigne est belle, prenons-là, elle est à nous
! Et lorsqu’est arrivé le temps de recueillir les fruits, les
serviteurs de ce seigneur sont allés chercher la récolte. Mais les
vignerons qui s’étaient déjà emparés de la vigne ont dit : Non,
chassons-les, elle est à nous !
Ceux à qui Jésus adresse cette parabole sont
les pharisiens, les anciens et les prêtres, vers qui il se tourne
pour leur faire comprendre où ils sont tombés par manque
d’ouverture du cœur à la Parole de Dieu. C’est le drame de ces
gens - et aussi le nôtre : ils se sont emparés de la Parole de
Dieu ! Et la Parole de Dieu devient leur parole : une
parole selon leur intérêt, leur idéologie, leur théologie, et
donc à leur service. Chacun l’interprète selon sa volonté
propre, selon son intérêt : c’est le drame de ces gens. Et
pour maintenir ça, ils tuent, et c’est ce qui est arrivé à
Jésus. Quand ils ont entendu cette parabole de Jésus, les chefs des
prêtres et des pharisiens ont compris qu’il parlait d’eux, et
ils cherchaient à l’arrêter et à le faire mourir.
Eh bien c’est comme ça que la Parole de Dieu
devient morte, emprisonnée : l’Esprit Saint est emprisonné
par les désirs de chacun d’eux. Et c’est exactement ce qui nous
arrive quand nous ne sommes pas ouverts à la nouveauté de la Parole
de Dieu, quand nous ne sommes pas obéissants à la Parole de Dieu.
Mais il y a une petite phrase qui nous donne de
l’espérance.
La parole de Dieu est morte dans le cœur de
ces gens - et elle peut mourir aussi dans notre cœur. Mais elle ne
s’arrête pas là, parce qu’elle est vivante dans le cœur des
gens simples, humbles, le cœur du peuple de Dieu : « Ils
cherchaient à l’arrêter, mais ils avaient peur de la foule - le
peuple de Dieu - parce qu’elle le considérait comme un prophète ».
Cette foule simple - qui allait droit à Jésus parce que ce que
disait Jésus faisait du bien à leur cœur, leur réchauffait le
cœur -, cette foule ne s’y trompait pas : elle n’utilisait
pas la parole de Dieu pour son intérêt propre, elle écoutait, et
elle essayait de devenir un peu meilleure.
Nous, que devons-nous faire pour ne pas tuer la
Parole de Dieu ? Pour être dociles et ne pas emprisonner
l’Esprit Saint ? Deux choses simples. L’attitude
de ce lui qui veut écouter la Parole de Dieu, c’est premièrement,
l’humilité, deuxièmement, la prière. Ces gens ne priaient pas.
Ils n’avaient pas besoin de prier : ils se sentaient sûrs,
ils se sentaient forts, ils se sentaient comme des dieux !
Humilité, et prière. Avec l’humilité et la
prière, nous allons de l’avant pour écouter la Parole de Dieu et
lui obéir - dans l’Église. Humilité et prière, dans l’Église.
Et ainsi, il ne nous arrivera pas ce qui est arrivé à ces gens :
nous ne tuerons pas, pour défendre la “parole de Dieu“ - cette
parole que nous croyons être la parole de Dieu, mais qui est une
parole totalement transformée par nous.
Demandons au Seigneur la grâce de l’humilité,
la grâce de regarder Jésus comme le Sauveur qui nous parle, et qui
me parle à moi. Chacun de nous doit se dire : Il me parle à
moi. Quand je lis l’Évangile, Il me parle.
Ouvrez votre cœur à l’Esprit Saint qui
donne la force à cette parole, et priez, priez beaucoup, parce que
nous avons vraiment la faculté de recevoir cette parole, et de lui
obéir.
Ainsi soit-il.
Homélie du vendredi 21 mars 2014 (Gn 37, 3…
28 ; Mt 21, 33… 46)
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