23 mars 2014

Du Pape Francois 21/03/2014

Ne nous emparons pas de la Parole de Dieu
Dans l’Évangile de ce jour, Jésus raconte cette parabole : Dieu a laissé en héritage un terrain avec une vigne qu’il a plantée de ses mains : il « planta une vigne, il l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour ». C’est tout des choses qu’il a faites lui-même, avec amour. Puis il a donné la vigne « en fermage à des vignerons ».
C’est exactement ce que Dieu a fait avec nous : il nous a confié la vie, et avec elle la promesse qu’il viendrait nous sauver. Eh bien ces gens ont vu là un beau commerce, une belle affaire : La vigne est belle, prenons-là, elle est à nous ! Et lorsqu’est arrivé le temps de recueillir les fruits, les serviteurs de ce seigneur sont allés chercher la récolte. Mais les vignerons qui s’étaient déjà emparés de la vigne ont dit : Non, chassons-les, elle est à nous !
Ceux à qui Jésus adresse cette parabole sont les pharisiens, les anciens et les prêtres, vers qui il se tourne pour leur faire comprendre où ils sont tombés par manque d’ouverture du cœur à la Parole de Dieu. C’est le drame de ces gens - et aussi le nôtre : ils se sont emparés de la Parole de Dieu ! Et la Parole de Dieu devient leur parole : une parole selon leur intérêt, leur idéologie, leur théologie, et donc à leur service. Chacun l’interprète selon sa volonté propre, selon son intérêt : c’est le drame de ces gens. Et pour maintenir ça, ils tuent, et c’est ce qui est arrivé à Jésus. Quand ils ont entendu cette parabole de Jésus, les chefs des prêtres et des pharisiens ont compris qu’il parlait d’eux, et ils cherchaient à l’arrêter et à le faire mourir.
Eh bien c’est comme ça que la Parole de Dieu devient morte, emprisonnée : l’Esprit Saint est emprisonné par les désirs de chacun d’eux. Et c’est exactement ce qui nous arrive quand nous ne sommes pas ouverts à la nouveauté de la Parole de Dieu, quand nous ne sommes pas obéissants à la Parole de Dieu.
Mais il y a une petite phrase qui nous donne de l’espérance.
La parole de Dieu est morte dans le cœur de ces gens - et elle peut mourir aussi dans notre cœur. Mais elle ne s’arrête pas là, parce qu’elle est vivante dans le cœur des gens simples, humbles, le cœur du peuple de Dieu : « Ils cherchaient à l’arrêter, mais ils avaient peur de la foule - le peuple de Dieu - parce qu’elle le considérait comme un prophète ». Cette foule simple - qui allait droit à Jésus parce que ce que disait Jésus faisait du bien à leur cœur, leur réchauffait le cœur -, cette foule ne s’y trompait pas : elle n’utilisait pas la parole de Dieu pour son intérêt propre, elle écoutait, et elle essayait de devenir un peu meilleure.
Nous, que devons-nous faire pour ne pas tuer la Parole de Dieu ? Pour être dociles et ne pas emprisonner l’Esprit Saint ? Deux choses simples. L’attitude de ce lui qui veut écouter la Parole de Dieu, c’est premièrement, l’humilité, deuxièmement, la prière. Ces gens ne priaient pas. Ils n’avaient pas besoin de prier : ils se sentaient sûrs, ils se sentaient forts, ils se sentaient comme des dieux !
Humilité, et prière. Avec l’humilité et la prière, nous allons de l’avant pour écouter la Parole de Dieu et lui obéir - dans l’Église. Humilité et prière, dans l’Église. Et ainsi, il ne nous arrivera pas ce qui est arrivé à ces gens : nous ne tuerons pas, pour défendre la “parole de Dieu“ - cette parole que nous croyons être la parole de Dieu, mais qui est une parole totalement transformée par nous.
Demandons au Seigneur la grâce de l’humilité, la grâce de regarder Jésus comme le Sauveur qui nous parle, et qui me parle à moi. Chacun de nous doit se dire : Il me parle à moi. Quand je lis l’Évangile, Il me parle.
Ouvrez votre cœur à l’Esprit Saint qui donne la force à cette parole, et priez, priez beaucoup, parce que nous avons vraiment la faculté de recevoir cette parole, et de lui obéir.
Ainsi soit-il.


Homélie du vendredi 21 mars 2014 (Gn 37, 3… 28 ; Mt 21, 33… 46)

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