2 mars 2014

Du Pape François 28/02/2014

Le grand mystère du chef-d’œuvre de la Création
       Les pharisiens abordent Jésus avec le problème du divorce. Leur style à eux est toujours le même : la casuistique. Le divorce, c’est permis ? Ou non ? Toujours un petit cas à discuter. Et c’est ça le piège. Derrière la casuistique, derrière la pensée casuiste, il y a toujours un piège, toujours ! Tendu aux gens, tendu à nous et tendu à Dieu, toujours !
     « Est-il permis de faire ça, de renvoyer sa propre femme ? » Et Jésus répond en leur demandant ce que dit la Loi et en expliquant pourquoi Moïse a formulé ainsi cette loi. Mais il ne s’arrête pas là : à partir de la casuistique, il va au centre du problème. Il remonte aux jours de la Création, et l’ancrage qu’il donne est tellement beau : « Au commencement de la Création, Dieu les fit homme et femme. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’unira à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’une seule chair : ils ne seront plus deux, mais ils seront une seule chair ».
     Le Seigneur se réfère au chef-d’œuvre de la Création, que sont l’homme et la femme. Dieu ne voulait pas l’homme seul : il le voulait avec sa compagne de route. Quand Adam rencontre Éve, c’est un moment poétique - c’est le commencement de l’amour : aller ensemble comme une seule chair… Le Seigneur prend toujours la pensée casuiste et la fait remonter au commencement de la Révélation.
     Et puis ce chef-d’œuvre du Seigneur ne s’est pas arrêté là, aux jours de la Création. Le Seigneur a choisi cette icône pour manifester l’amour qu’il a envers son peuple - et même lorsque le peuple n’est pas fidèle, il lui parle avec des paroles d’amour - : c’est cet amour, chef-d’œuvre de la Création, que le Seigneur prend pour manifester l’amour qu’il a pour son peuple.
     Un pas de plus encore : quand Paul a besoin de manifester le mystère du Christ, il le fait par rapport, en référence à son Épouse. Parce que le Christ est Époux : il était épousé et il a épousé l’Église, son peuple. Comme le Père avait épousé le peuple d’Israël, le Christ a épousé son peuple. C’est une histoire d’amour, l’histoire du chef-d’œuvre de la Création.
     Et devant ce parcours, cette icône de l’amour, la casuistique tombe et elle fait place à la douleur : quand quelqu’un quitte son père et sa mère pour s’unir à une femme, ne faire qu’une seule chair et aller de l’avant, et que cet amour échoue, nous devons ressentir la douleur de l’échec, accompagner ces personnes qui ont subi cet échec de leur amour. Ne pas condamner, mais cheminer avec eux - et ne pas faire de casuistique avec leur situation !
     Quand on lit ça, pensons à ce dessein d’amour, ce chemin d’amour du mariage chrétien que Dieu a béni dans le chef-d’œuvre de la Création - une bénédiction qui n’a jamais été retirée : même le péché originel ne l’a pas détruite ! Quand on pense à ça, on voit combien l’amour est beau, combien le mariage est beau, combien la famille est belle, combien ce chemin est beau, et quel amour, quelle proximité nous devons avoir pour nos frères et nos sœurs qui dans leur vie, ont subi la disgrâce d’un échec dans l’amour.
     Pensons de nouveau à saint Paul, à la beauté de l’amour que le Christ a pour son Église ! Et là aussi, veillons à ce que l’amour ne soit pas mis en échec : ne parlons pas d’un Christ qui serait trop célibataire ! Le Christ est l’Époux de l’Église : on ne peut pas comprendre le Christ sans l’Église, et on ne peut pas comprendre l’Église sans le Christ ! C’est là le grand mystère du chef-d’œuvre de la Création.
     Que le Seigneur nous donne à tous la grâce de le comprendre et aussi la grâce de ne jamais tomber dans cette attitude casuiste des pharisiens et des docteurs de la Loi.

Homélie du vendredi 28.2.2014 (Jc 5, 9-12 ; Mc 10, 1-12)


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.