Le grand
mystère du chef-d’œuvre de la Création
« Est-il
permis de faire ça, de renvoyer sa propre femme ? » Et
Jésus répond en leur demandant ce que dit la Loi et en expliquant
pourquoi Moïse a formulé ainsi cette loi. Mais il ne s’arrête
pas là : à partir de la casuistique, il va au centre du
problème. Il remonte aux jours de la Création, et l’ancrage qu’il
donne est tellement beau : « Au commencement de la
Création, Dieu les fit homme et femme. C’est pourquoi l’homme
quittera son père et sa mère et s’unira à sa femme, et tous deux
ne feront plus qu’une seule chair : ils ne seront plus deux,
mais ils seront une seule chair ».
Le Seigneur
se réfère au chef-d’œuvre de la Création, que sont l’homme et
la femme. Dieu ne voulait pas l’homme seul : il le voulait
avec sa compagne de route. Quand Adam rencontre Éve, c’est un
moment poétique - c’est le commencement de l’amour :
aller ensemble comme une seule chair… Le Seigneur prend toujours la
pensée casuiste et la fait remonter au commencement de la
Révélation.
Et puis ce
chef-d’œuvre du Seigneur ne s’est pas arrêté là, aux jours de
la Création. Le Seigneur a choisi cette icône pour manifester
l’amour qu’il a envers son peuple - et même lorsque le peuple
n’est pas fidèle, il lui parle avec des paroles d’amour - :
c’est cet amour, chef-d’œuvre de la Création, que le Seigneur
prend pour manifester l’amour qu’il a pour son peuple.
Un pas de
plus encore : quand Paul a besoin de manifester le mystère du
Christ, il le fait par rapport, en référence à son Épouse. Parce
que le Christ est Époux : il était épousé et il a épousé
l’Église, son peuple. Comme le Père avait épousé le peuple
d’Israël, le Christ a épousé son peuple. C’est une histoire
d’amour, l’histoire du chef-d’œuvre de la Création.
Et devant ce
parcours, cette icône de l’amour, la casuistique tombe et elle
fait place à la douleur : quand
quelqu’un quitte son père et sa mère pour s’unir à une femme,
ne faire qu’une seule chair et aller de l’avant, et que cet amour
échoue, nous devons ressentir la douleur de l’échec, accompagner
ces personnes qui ont subi cet échec de leur amour. Ne pas
condamner, mais cheminer avec eux - et ne pas faire de casuistique
avec leur situation !
Quand on lit
ça, pensons à ce dessein d’amour, ce chemin d’amour du mariage
chrétien que Dieu a béni dans le chef-d’œuvre de la Création -
une bénédiction qui n’a jamais été retirée : même le
péché originel ne l’a pas détruite ! Quand on pense à ça,
on voit combien l’amour est beau, combien le mariage est beau,
combien la famille est belle, combien ce chemin est beau, et quel
amour, quelle proximité nous devons avoir pour nos frères et nos
sœurs qui dans leur vie, ont subi la disgrâce d’un échec dans
l’amour.
Pensons de
nouveau à saint Paul, à la beauté de l’amour que le Christ a
pour son Église ! Et là aussi, veillons à ce que l’amour ne
soit pas mis en échec : ne parlons pas d’un Christ qui serait
trop célibataire ! Le Christ est l’Époux de l’Église :
on ne peut pas comprendre le Christ sans l’Église, et on ne peut
pas comprendre l’Église sans le Christ ! C’est là le grand
mystère du chef-d’œuvre de la Création.
Que le
Seigneur nous donne à tous la grâce de le comprendre et aussi la
grâce de ne jamais tomber dans cette attitude casuiste des
pharisiens et des docteurs de la Loi.
Homélie du
vendredi 28.2.2014 (Jc 5, 9-12 ; Mc 10, 1-12)
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