Donne-nous
aujourd’hui notre amour de ce jour !
Voilà la
prière des fiancés et des époux : Apprends-nous
à nous aimer, à nous
aimer vraiment ! Plus vous vous
confierez en Lui, plus votre amour sera « pour toujours », capable
de se renouveler,
et il vaincra toute difficulté.
Vivre
ensemble est un art, un cheminement
patient, beau et fascinant. Cela ne se termine pas une fois que vous
vous êtes conquis l’un l’autre… Au contraire, c’est
justement à ce moment que ça commence ! Ce cheminement de chaque
jour a des règles, que l’on peut résumer dans ces trois mots -
des mots que j’ai répétés souvent aux familles : “S'il te
plaît / tu permets ? ou je peux ?“, “Merci“, et
“Pardon“.
« Je
peux ? Tu permets ? ». C’est
une façon gentille de demander d’entrer dans la vie de quelqu’un
d’autre, avec respect
et attention.
Il faut apprendre à demander
: Je peux faire cela ? Tu aimes bien que nous fassions cela ?
Que nous prenions cette initiative, que nous éduquions nos enfants
comme cela ? Tu veux que nous sortions ce soir ?... En somme,
demander la permission signifie savoir entrer
avec courtoisie
dans la vie des autres.
Oui, écoutez bien : savoir entrer avec courtoisie dans la vie des
autres. Et ce n’est pas facile, ce n’est pas facile. Parfois, au
contraire, on a des manières un peu lourdes, comme avec des
chaussures de montagne ! L’amour vrai ne s’impose pas par la
dureté et l’agressivité. Dans les Fioretti de saint François, on
trouve cette expression : « Sache que la courtoisie est une des
propriétés de Dieu… et la courtoisie est la sœur de la charité,
qui éteint la haine et est gardienne de l’amour » (Chap.
37). Oui, la courtoisie est
gardienne de l’amour. Et aujourd’hui, dans nos familles, dans
notre monde, souvent violent et arrogant, il faut beaucoup plus de
courtoisie, et ça peut commencer à
la maison.
« Merci
». Il semble que ce soit facile de prononcer ce mot, mais nous
savons que ce n’est pas le cas… Pourtant, c’est important !
Nous l’enseignons aux enfants, mais ensuite, nous l’oublions ! La
gratitude est un sentiment important
! Une fois, à Buenos Aires, une personne âgée m’a dit : « La
gratitude est une fleur qui pousse sur une terre noble ». La
noblesse d’âme est nécessaire pour que pousse cette fleur. Vous
vous souvenez de l’Évangile de Luc ? Jésus guérit dix malades de
la lèpre, et ensuite un seul revient dire merci à Jésus. Et le
Seigneur dit : « Et les neuf autres, où sont-ils ? »
Cela vaut pour nous aussi : savons-nous remercier ?
Dans votre
relation, et demain dans la vie de mariage, il est important de
garder une conscience vive que l’autre
personne est un
don de Dieu, et on dit merci pour
les cadeaux de Dieu ! Se dire merci,
réciproquement, pour tout,
dans cette attitude intérieure. Ce n’est pas un mot gentil qu’on
utilise avec les étrangers, pour être bien élevé. Il faut savoir
se dire merci pour avancer ensemble
dans la vie matrimoniale.
Le
troisième : « Pardon
». Dans la vie, nous nous trompons souvent, nous faisons tant
d’erreurs. Nous en faisons tous. Mais peut-être qu’ici, il y a
des personnes qui n’ont jamais fait d’erreur ? S’il y a
quelqu’un, ici, qu’il lève la main ! Il y a quelqu’un qui n’a
jamais fait d’erreur ? Nous en faisons tous, tous. Il n’y a
probablement pas une journée sans que nous fassions des erreurs -
la Bible dit que le plus juste « pèche sept fois par jour » !
(Pr
24, 16). Et donc nous faisons des
erreurs… D’où la nécessité d’utiliser ce mot simple : «
pardon ».
En
général, chacun de nous est prêt à accuser l’autre, et à se
justifier. Ça a commencé avec notre père Adam, quand Dieu lui a
demandé : « Adam, tu as mangé de ce fruit ? ». « Moi ? non !
C’est celle que tu m’as donnée ! ». Accuser l’autre pour ne
pas dire « pardon », « excuse-moi ». C’est une vieille
histoire ! C’est un instinct qui est à la source de tant de
désastres. Apprenons à reconnaître
nos erreurs et à demander
pardon. « Pardon si, aujourd’hui,
j’ai haussé le ton », « pardon si je suis passé sans te saluer
», « pardon si je suis rentré tard », « si cette semaine, j’ai
été si silencieux », « si j’ai trop parlé sans jamais écouter
», « pardon, j’ai oublié », « pardon, j’étais en colère et
je m’en suis pris à toi »… Tous ces « pardons », nous pouvons
les dire tous les jours. C’est aussi de cette façon que grandit
une famille chrétienne.
Nous
savons tous que la famille parfaite n’existe pas, ni le mari
parfait, ni la femme parfaite. Sans parler de la belle-mère parfaite
! Nous existons, et nous sommes pécheurs. Jésus, qui nous connaît
bien, nous enseigne un secret
: ne jamais terminer la journée sans
se demander pardon, sans que la paix
ne soit revenue dans votre maison, dans votre famille. C’est normal
de se disputer entre époux, il y a toujours quelque chose, on s’est
disputé… Peut-être que vous vous êtes mis en colère, peut-être
qu’une assiette a volé, mais s’il vous plaît, rappelez-vous
ceci : ne jamais finir la journée
sans faire la paix ! Jamais, jamais,
jamais
! C’est un secret,
un secret pour conserver l’amour
et pour faire la paix.
Ce n’est pas nécessaire de faire de grands discours… Parfois, un
simple geste et… la paix est faite. Ne jamais terminer… parce que
si tu termines la journée sans faire la paix, ce que tu as au fond
de toi, le lendemain, c’est froid et dur, et c’est plus difficile
de faire la paix. Souvenez-vous bien de cela : ne
jamais finir la journée sans faire la paix
!
Si nous
apprenons à nous demander pardon et à nous pardonner mutuellement,
le mariage durera, il avancera. Lorsque des couples mariés depuis
longtemps viennent aux audiences, ou à la messe ici à
Sainte-Marthe, des couples qui fêtent leur cinquantième
anniversaire, je leur demande : « Qui a supporté qui ? ». Ce qui
est beau : ils se regardent tous, ils me regardent, et ils me
disent « Tous les deux ! ». Ça, c’est beau ! C’est un beau
témoignage.
Le mariage
est un travail de tous les jours,
je pourrais dire un travail artisanal, un travail de joaillerie,
parce le mari a la tâche de rendre
son épouse plus femme,
et la femme a celle de rendre son
mari plus homme.
Grandir
en humanité, comme homme
et comme femme,
et c’est entre vous que ça se fait. C’est ce qui s’appelle
grandir ensemble. Ça ne tombe pas du ciel ! Le Seigneur le bénit,
mais ça vient de nos mains, de vos comportements, de votre mode de
vie, de votre manière de vous aimer.
Nous faire
grandir ! Faire toujours en sorte que
l’autre grandisse. Travailler à
cela. Je vous imagine, l’un, l’autre, dans votre pays, passant
dans la rue, et les gens diront : « Regarde, quelle belle femme,
comme elle est forte !... Avec le mari qu’elle a, c’est
compréhensible ! » Et aussi : « Regarde celui-là, comment il
est !... Avec la femme qu’il a, c’est compréhensible ! ».
Parvenir à ça : nous faire grandir ensemble, l’un l’autre. Et
vos enfants hériteront de cela, d’avoir eu un papa et une maman
qui ont grandi ensemble, se rendant mutuellement davantage homme et
femme !
Pape François
aux fiancés le 14 février 2014
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