Notre
appartenance à l’Église
Dans la
première lecture du jour, nous voyons David, un homme qui parle avec
le Seigneur comme un fils parle avec son père, et qui même s’il
reçoit une réponse négative à ses demandes, l’accepte avec
joie. David avait un sentiment fort d’appartenance au peuple de
Dieu. Ça peut nous faire nous interroger sur le sens que nous avons
de notre appartenance à l’Église : ce que nous sentons,
est-ce que nous le sentons avec l’Église et dans l’Église ?
Le
chrétien n’est pas un baptisé qui reçoit le baptême, et puis
qui va son chemin : le premier fruit du baptême est de te faire
appartenir à l’Église, au peuple de Dieu ! On ne peut pas
concevoir un chrétien sans l’Église. Le grand Paul VI disait que
c’est une dichotomie absurde d’aimer le Christ sans aimer
l’Église, d’écouter le Christ, mais pas l’Église, de
demeurer avec le Christ, mais en marge de l’Église. Ça ne se peut
pas : c’est une dichotomie absurde. Nous recevons le message
évangélique au sein de l’Église, et notre sanctification se fait
au sein de l’Église. Sinon, c’est de l’imaginaire, ou comme le
disait Paul VI, une dichotomie absurde.
Sentir avec
l’Église, c’est ce qu’en latin on appelle sensus
ecclesiae, c’est-à-dire sentir,
penser, vouloir, au sein de l’Église. En méditant sur ce passage
de l’Écriture qui nous montre David et son appartenance au peuple
de Dieu, nous pouvons reconnaître trois piliers de cette
appartenance, de ce “sentir“ avec l’Église.
Le premier
est l’humilité. Une personne qui n’est pas humble ne peut pas
sentir qu’elle est avec l’Église : elle ressentira ce qui
lui plaît. C’est cette humilité qu’on voit chez David :
« Qui suis-je, Seigneur Dieu, et qu’est-ce que ma maison ? »
Avec cette conscience que l’histoire du salut n’a pas commencé
avec moi, et ne finira pas quand je mourrai. Il y a toute une
histoire du salut : tu arrives, le Seigneur te prend, te fait
avancer, et te rappelle. Et l’histoire continue. L’histoire de
l’Église a commencé avant nous, et se poursuivra après nous.
L’humilité… Nous sommes une petite partie d’un grand peuple
qui avance sur le chemin du Seigneur.
Le second
pilier : la fidélité, qui va de paire avec l’obéissance.
Fidélité à l’Église, fidélité à son enseignement, fidélité
au Credo, fidélité à la doctrine - garder cette doctrine.
Humilité, et fidélité. C’est Paul VI encore qui rappelait que
nous recevons le message de l’Évangile comme un don, et que nous
devons le transmettre comme un don et pas comme notre bien propre :
c’est un don que nous avons reçu, que nous donnons à notre tour.
Et dans cette transmission, être fidèles. Parce que nous avons reçu
et nous devons transmettre un Évangile qui n’est pas de nous, mais
qui est de Jésus. Et nous ne devons pas devenir des propriétaires
de l’Évangile, des propriétaires de la doctrine que nous avons
reçue, pour l’utiliser comme il nous plaît.
Le troisième
pilier consiste en un service particulier : prier pour l’Église.
Où en est notre prière pour l’Église ? Est-ce que nous
prions pour l’Église ? À la messe de chaque jour, mais chez
nous ? Quand prions-nous pour l’Église, pour toute l’Église,
dans toutes les parties du monde ?
Que le
Seigneur nous aide à avancer sur ce chemin, pour approfondir notre
appartenance à l’Église et notre “sentir“ avec l’Église.
Homélie du jeudi 30 janvier 2014
(2 Sam 7, 18… 29 ; Mc 4, 21-25)
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