4 février 2014

Du Pape François 30/01/2014

Notre appartenance à l’Église
Dans la première lecture du jour, nous voyons David, un homme qui parle avec le Seigneur comme un fils parle avec son père, et qui même s’il reçoit une réponse négative à ses demandes, l’accepte avec joie. David avait un sentiment fort d’appartenance au peuple de Dieu. Ça peut nous faire nous interroger sur le sens que nous avons de notre appartenance à l’Église : ce que nous sentons, est-ce que nous le sentons avec l’Église et dans l’Église ?
Le chrétien n’est pas un baptisé qui reçoit le baptême, et puis qui va son chemin : le premier fruit du baptême est de te faire appartenir à l’Église, au peuple de Dieu ! On ne peut pas concevoir un chrétien sans l’Église. Le grand Paul VI disait que c’est une dichotomie absurde d’aimer le Christ sans aimer l’Église, d’écouter le Christ, mais pas l’Église, de demeurer avec le Christ, mais en marge de l’Église. Ça ne se peut pas : c’est une dichotomie absurde. Nous recevons le message évangélique au sein de l’Église, et notre sanctification se fait au sein de l’Église. Sinon, c’est de l’imaginaire, ou comme le disait Paul VI, une dichotomie absurde.
Sentir avec l’Église, c’est ce qu’en latin on appelle sensus ecclesiae, c’est-à-dire sentir, penser, vouloir, au sein de l’Église. En méditant sur ce passage de l’Écriture qui nous montre David et son appartenance au peuple de Dieu, nous pouvons reconnaître trois piliers de cette appartenance, de ce “sentir“ avec l’Église.
Le premier est l’humilité. Une personne qui n’est pas humble ne peut pas sentir qu’elle est avec l’Église : elle ressentira ce qui lui plaît. C’est cette humilité qu’on voit chez David : « Qui suis-je, Seigneur Dieu, et qu’est-ce que ma maison ? » Avec cette conscience que l’histoire du salut n’a pas commencé avec moi, et ne finira pas quand je mourrai. Il y a toute une histoire du salut : tu arrives, le Seigneur te prend, te fait avancer, et te rappelle. Et l’histoire continue. L’histoire de l’Église a commencé avant nous, et se poursuivra après nous. L’humilité… Nous sommes une petite partie d’un grand peuple qui avance sur le chemin du Seigneur.
Le second pilier : la fidélité, qui va de paire avec l’obéissance. Fidélité à l’Église, fidélité à son enseignement, fidélité au Credo, fidélité à la doctrine - garder cette doctrine. Humilité, et fidélité. C’est Paul VI encore qui rappelait que nous recevons le message de l’Évangile comme un don, et que nous devons le transmettre comme un don et pas comme notre bien propre : c’est un don que nous avons reçu, que nous donnons à notre tour. Et dans cette transmission, être fidèles. Parce que nous avons reçu et nous devons transmettre un Évangile qui n’est pas de nous, mais qui est de Jésus. Et nous ne devons pas devenir des propriétaires de l’Évangile, des propriétaires de la doctrine que nous avons reçue, pour l’utiliser comme il nous plaît.
Le troisième pilier consiste en un service particulier : prier pour l’Église. Où en est notre prière pour l’Église ? Est-ce que nous prions pour l’Église ? À la messe de chaque jour, mais chez nous ? Quand prions-nous pour l’Église, pour toute l’Église, dans toutes les parties du monde ?
Que le Seigneur nous aide à avancer sur ce chemin, pour approfondir notre appartenance à l’Église et notre “sentir“ avec l’Église.


Homélie du jeudi 30 janvier 2014 (2 Sam 7, 18… 29 ; Mc 4, 21-25)






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