L'année
1948 est une année de grâce...
C’est l’année où Étienne
Courtial - le futur “père Jean“ - et l’abbé Pierre Puaux sont
ordonnés prêtres le samedi saint, et où Clémence fait la
connaissance de sœur Gabriel, une religieuse d'origine irlandaise
qui vient d’être nommée assistante générale des Sœurs de Saint
Joseph de Cluny. Une belle amitié la lie rapidement à Clémence, et
appelée à visiter les différentes communautés de la congrégation
dans le monde, elle devient un apôtre infatigable de Marie Reine
Immaculée de l'Univers.
De
passage à Paris, elle invite rue Mirabeau, deux jeunes femmes
irlandaises originaires de Galway, Etta et Lucy Corbet. Clémence dévoile à
Lucy que Marie Reine Immaculée l’appelle à faire alliance avec
elle et qu’elle désire passer par elle pour toucher bien des
cœurs. Lucy se sent très intimidée : plus mobilisée
jusque là par la peinture que par l'apostolat, elle est toute
bouleversée par cette "Annonciation". Mais elle prononce
son "Fiat " à Celle qui l'aime telle qu'elle est, comme
lui dit Clémence, et elle va développer une activité missionnaire
intense pour faire connaître Marie Reine Immaculée dans toute
l’Irlande et au delà, par l’intermédiaire des missionnaires
irlandais.
Lorsque
le pape Pie XII proclame une année mariale en 1949, le petit cénacle
de la rue Mirabeau se sent conforté et stimulé à parler encore
plus de la royauté de Marie et de son Immaculée Conception. Le
premier novembre 1950, l'Assomption de Marie devient officiellement
dogme de foi, et en mai 1954, le pape Pie XII annonce qu'au terme du
congrès marial international, il proclamera la royauté universelle
de la Vierge Marie : ce sera le premier novembre 1954.
Les
cœurs sont en liesse rue Mirabeau ! À son grand regret,
Clémence, trop fatiguée, n'accompagnera pas Claude, Étienne,
Pierre et sœur Gabriel pour assister au couronnement solennel de
l'icône de la Vierge Salus
Populi Romani
à Rome, mais c'est comme un printemps pour celle qui a tant offert
et prié pour connaître ce jour.
"
Les cloches qui sonnèrent à Rome en ce lumineux matin de novembre
1954 et qui annonçaient à l'univers tout entier que Marie était la
Reine du Ciel et de la terre, ces cloches bénies, ô mon fils, nous
disaient que nous avions eu raison d'avoir foi en la parole
de Celle qui nous avait visités ! Oui, nous avions eu raison de
vouloir répondre à son appel. Elles nous disaient que Dieu
bénissait notre sacrifice, nos efforts et nos souffrances. Oui, ce
que nous apportions de sa part à l'Eglise s'inscrivait bien dans la
sainte et pure tradition de cette Église, était confirmé par son
enseignement, puisqu'en cette journée céleste et radieuse, le
pasteur des âmes, animé par l'Esprit de lumière, proclamait
officiellement Marie la Reine Immaculée du Ciel et de la terre."
Anne
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