7 janvier 2014

"Avec Clémence..." n°13

Juillet 1939 : Clémence se retrouve en Normandie...


Depuis quelque temps, sentant la guerre approcher, elle incite Bonne-maman Lepoutre à faire l'acquisition d'une propriété pouvant servir de "refuge" en cas d'évacuation.
C'est ainsi que Bonne-maman s'installe à Ségrie-Fontaine au Castel des Roches, où elle invite Clémence et Bernadette à la rejoindre. Pour notre Clémence, c'est l'occasion de s'éloigner du Nord où rumeurs et calomnies lui pèsent de plus en plus.
Dans ce manoir, elle trouve la paix et la joie, d’autant plus qu’enfants et petits-enfants viennent enchanter la propriété ! Mariette et Suzon, les deux jeunes sœurs de Claude, et leur petit frère Michel sont venus s'installer à demeure chez "Mémée". Clémence s'y entend à merveille pour faire régner un climat de gaieté, organisant les jeux et secondant efficacement Jeanne Masurel dans l'éducation de la petite troupe.
Lorsque la guerre est déclarée en septembre 39, elle sait immédiatement mobiliser les grands comme les petits pour faire le bien. Quand les réfugiés de Paris arrivent, tout ce petit monde sous l'impulsion de Clémence organise les placements dans le bourg et monte une cantine de fortune. Et toujours dans la bonne humeur !

Pourtant elle n'est pas épargnée par la souffrance... Son cher Claude est fait prisonnier en juin 40.
Là encore, elle va se mettre au service comme marraine de guerre pour les compagnons de Claude au camp de Nuremberg. Avec beaucoup de patience et de charité elle prépare tous les quinze jours des colis et des petits mots pour réchauffer les cœurs de chacun de ses filleuls prisonniers. Mais elle ne s'arrête pas là, elle
réconforte également les mères et les épouses qui vivent dans l'inquiétude. Le Castel des Roches est devenu un foyer d'amour !
À la rentrée 1942, le Castel des Roches se vide de ses enfants qui rentrent dans le Nord pour reprendre une scolarité normale, emportant avec eux la belle vitalité de leurs jeunes années. Clémence traverse alors un vrai désert intérieur, et elle n'a de cesse de supplier le Ciel pour le retour de son cher Claude. Finalement, le miracle s'accomplit : le sergent Masurel s'évade le 15 septembre 43 ! Après trois ans de captivité, il est affaibli, mais il est revenu, et la joie renaît dans le cœur de Clémence.
Claude retrouve avec bonheur ses entretiens avec celle qu’il appelle “Mère“ : il a besoin de se reconstruire à ses côtés, de retrouver une vie intérieure. Patiemment elle l'écoute, le guide, le fortifie. Il a toujours au fond de lui ce désir de se donner à ses deux Amours, Jésus et Marie Reine Immaculée. Petit à petit l'appel qu'il avait ressenti à l'âge de dix-neuf ans renaît en lui...
" Toutes les conversations que j'ai avec ma Mère, la voir vivre et souffrir continuellement, me font pénétrer chaque jour davantage dans ce que j'aurai à réaliser plus tard. Ce n'est qu'un peu à la fois, par mille petits détails, par mille petites mises au point, qu'on se forge un idéal bien précis. Le Bon Dieu permet qu'actuellement j'aie quelques mois à passer dans cette étude. Qui sait si l'avenir m'en réserve encore beaucoup ? Quels regrets aurais-je alors de n'avoir pas pleinement profité de ce qui m'était donné ! Au mois d'octobre prochain, si les événements le permettent, je compte m'inscrire à la faculté de théologie de Paris..."

Anne

1 commentaire:

  1. Chers amis messagers de M R I ,en cette fête de l' Épiphanie ,je suis si heureuse de vous retrouver avec les écrits de Mamée . Cela m'a donné envie de relire le récit de l'évasion du père Claude, lui qui fut si fort dans l'épreuve...
    Il y a un temps où il faut oser aller de l' avant, en pleine confiance, entre les mains de M R I . merci ,c' est ce que vous faites . BELLE ET SAINTE ANNÉE . A bientôt . plein d' Espérance .

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