Juillet
1939 : Clémence se retrouve en Normandie...
Depuis
quelque temps, sentant la guerre approcher, elle incite Bonne-maman
Lepoutre à faire l'acquisition d'une propriété pouvant servir de
"refuge" en cas d'évacuation.
C'est
ainsi que Bonne-maman s'installe à Ségrie-Fontaine au Castel des
Roches, où elle invite Clémence et Bernadette à la rejoindre. Pour
notre Clémence, c'est l'occasion de s'éloigner du Nord où rumeurs
et calomnies lui pèsent de plus en plus.
Dans
ce manoir, elle trouve la paix et la joie, d’autant plus qu’enfants
et petits-enfants viennent enchanter la propriété ! Mariette et
Suzon, les deux jeunes sœurs de Claude, et leur petit frère Michel
sont venus s'installer à demeure chez "Mémée". Clémence
s'y entend à merveille pour faire régner un climat de gaieté,
organisant les jeux et secondant efficacement Jeanne Masurel dans
l'éducation de la petite troupe.
Lorsque
la guerre est déclarée en septembre 39, elle sait immédiatement
mobiliser les grands comme les petits pour faire le bien. Quand les
réfugiés de Paris arrivent, tout ce petit monde sous l'impulsion de
Clémence organise les placements dans le bourg et monte une cantine
de fortune. Et toujours dans la bonne humeur !
Pourtant
elle n'est pas épargnée par la souffrance... Son cher Claude est
fait prisonnier en juin 40.
Là encore, elle va se mettre au service comme
marraine de guerre pour les compagnons de Claude au camp de
Nuremberg. Avec beaucoup de patience et de charité elle prépare
tous les quinze jours des colis et des petits mots pour réchauffer
les cœurs de chacun de ses filleuls prisonniers. Mais elle ne
s'arrête pas là, elle
réconforte
également les mères et les épouses qui vivent dans l'inquiétude.
Le Castel des Roches est devenu un foyer d'amour !
À
la rentrée 1942, le Castel des Roches se vide de ses enfants qui
rentrent dans le Nord pour reprendre une scolarité normale,
emportant avec eux la belle vitalité de leurs jeunes années.
Clémence traverse alors un vrai désert intérieur, et elle n'a de
cesse de supplier le Ciel pour le retour de son cher Claude.
Finalement, le miracle s'accomplit : le sergent Masurel s'évade
le 15 septembre 43 ! Après trois ans de captivité, il est affaibli,
mais il est revenu, et la joie renaît dans le cœur de Clémence.
Claude
retrouve avec bonheur ses entretiens avec celle qu’il appelle
“Mère“ : il a besoin de se reconstruire à ses côtés, de
retrouver une vie intérieure. Patiemment elle l'écoute, le guide,
le fortifie. Il a toujours au fond de lui ce désir de se donner à
ses deux Amours, Jésus et Marie Reine Immaculée. Petit à petit
l'appel qu'il avait ressenti à l'âge de dix-neuf ans renaît en
lui...
"
Toutes les conversations que j'ai avec ma Mère, la voir vivre et
souffrir continuellement, me font pénétrer chaque jour davantage
dans ce que j'aurai à réaliser plus tard. Ce n'est qu'un peu à la
fois, par mille petits détails, par mille petites mises au point,
qu'on se forge un idéal bien précis. Le Bon Dieu permet
qu'actuellement j'aie quelques mois à passer dans cette étude. Qui
sait si l'avenir m'en réserve encore beaucoup ? Quels regrets
aurais-je alors de n'avoir pas pleinement profité de ce qui m'était
donné ! Au mois d'octobre prochain, si les événements le
permettent, je compte m'inscrire à la faculté de théologie de
Paris..."
Anne
Chers amis messagers de M R I ,en cette fête de l' Épiphanie ,je suis si heureuse de vous retrouver avec les écrits de Mamée . Cela m'a donné envie de relire le récit de l'évasion du père Claude, lui qui fut si fort dans l'épreuve...
RépondreSupprimerIl y a un temps où il faut oser aller de l' avant, en pleine confiance, entre les mains de M R I . merci ,c' est ce que vous faites . BELLE ET SAINTE ANNÉE . A bientôt . plein d' Espérance .