13 janvier 2014

"Avec Clémence..." n° 14

C'est sous le ciel parisien que Claude se retrouve en septembre 44. 
Sa décision est prise : il s'inscrit en théologie, dans l'espérance d'une ordination prochaine. Voici déjà dix ans qu'il a quitté le séminaire français à Rome, et il lui faut beaucoup de courage et d'abandon pour se remettre à étudier. C'est une nouvelle vie avec ses longues heures de cours, les soirées à réviser en vue d'obtenir cette licence en théologie.
Il a laissé sa chère Clémence à Ségrie Fontaine et c'est une souffrance offerte pour l'un comme pour l'autre...
Mais il est jeune, il n'a que 30 ans et avec l'aide de sa Maman du Ciel, il dompte son tempérament et suit avec courage et confiance cette nouvelle voie. Rapidement, deux séminaristes vont se rapprocher de Claude. D'abord le studieux Étienne, qui ne demande qu'à rendre service à son nouvel ami. Et puis Pierre, l'original avec sa soutane rapiécée et son éternelle écharpe grise qui ne le quitte jamais ! Les blagues fusent entre eux deux. Ils passent ensemble de joyeux moments, et Claude parle sans se lasser de sa chère Sainte Vierge, sa Maman du Ciel - et Pierre est ravi !
Le Castel des Roches est bien désert maintenant. Bonne-maman, dont la santé se dégrade, va regagner le Nord où elle se sent plus en sécurité. Dans sa hâte de retrouver sa "petite fille", elle lui trouve une maison à Croix. Avec l'aide de Marie Reine Immaculée, une fois de plus, Clémence prononce son "fiat". Comme elle le craignait en effet, étant de retour dans la région de Tourcoing, elle croise encore des regards de mépris et entend de nouveau circuler les vieilles calomnies.
Elle sent de plus en plus que son avenir est lié à Claude et elle lui écrit :
"Actuellement, Bernadette et moi, nous mobilisons nos prières et nos sacrifices pour que tu puisses trouver un directeur qui te conduira vraiment sur la voie où Dieu et Marie Reine Immaculée t'attendent. C'est toi qui dois déclencher pour nous la nouvelle vie que nous devons entreprendre."
En février 1946, Bonne-maman Lepoutre quitte cette terre. Le lien de cœur si fort qui les unit est éternel, Clémence le sait. C’est aussi le signe pour Clémence qu’elle peut quitter le Nord.
Cette chère Jeanne a laissé en héritage à Claude le Castel des Roches, et à Clémence la petite maison dans la propriété. Le tout va être mis en vente en vue d'une nouvelle acquisition - à Paris peut-être ?
" Cher fils, ta lettre est venue ensoleiller mon cœur, et de temps en temps, une petite étincelle de joie fait tant de bien. Si seulement tu pouvais vite trouver cet appartement ! Crois-tu que la vente du Castel se fera bientôt ? Espères-tu trouver ce lieu béni, ce paradis rêvé ? As-tu pu visiter certains quartiers ? Ce serait le départ d'une vie nouvelle. Non pas que nous serons épargnés des épreuves, mais au moins nous vivrons hors des idées mesquines du Nord, hors de ce contrôle permanent. Tout notre bonheur, cher fils, tu le tiens entre tes mains. "

Anne

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