Dans
l’Évangile de ce deuxième dimanche, nous entendons Jean Baptiste
dire de Jésus : « Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le
péché du monde » (Jn
1,29).
Le verbe
qui est traduit par "enlève" signifie littéralement
"soulever", "prendre sur soi". Jésus est venu
dans le monde avec une mission précise : le libérer
de l'esclavage du péché en se
chargeant des fautes de l'humanité. De quelle façon ? En
aimant. Il n'y a pas d'autre façon
de vaincre le mal et le péché, sinon par l’amour qui pousse à
donner sa vie pour les autres. Dans le témoignage que lui rend Jean
Baptiste, Jésus a les traits du Serviteur du Seigneur qui « portait
nos souffrances, qui s'est chargé de nos douleurs » (Is
53,4), jusqu'à mourir sur la
croix. Il est le véritable Agneau pascal, qui s'immerge
dans le fleuve de notre péché pour
nous purifier.
Le
Baptiste voit devant lui un homme qui se met dans la file avec les
pécheurs pour se faire baptiser, alors qu'il n'en a pas besoin. Un
homme que Dieu a envoyé dans le monde comme Agneau immolé. Dans le
Nouveau Testament, le mot "agneau" revient plusieurs fois
et fait toujours référence à Jésus. Cette image de l’agneau
pourrait surprendre : un animal qui ne se caractérise pas par
sa force et sa robustesse, porte sur ses épaules un poids si
oppressant ! La masse énorme du
mal est enlevée
et emportée par une créature faible
et fragile, symbole d'obéissance,
de docilité et d'amour sans défense, qui va jusqu'à se sacrifier
elle-même. L’agneau n'est pas un dominateur, mais il est docile.
Il n'est pas agressif, mais pacifique. Il ne montre pas les griffes
ou les crocs, quelle que soit l’attaque, mais il supporte et est
soumis. Et Jésus est ainsi, oui, Jésus est ainsi : comme un
agneau !
Qu'est-ce
que signifie pour l'Église, pour nous, aujourd'hui, être disciples
de Jésus, Agneau de Dieu ? Cela signifie mettre l’innocence
à la place de la méchanceté,
l'amour
à la place de la
force,
l'humilité
à la place de l'orgueil,
le service
à la place du prestige.
C'est un gros travail ! Nous, chrétiens, devons faire ceci : mettre
l’innocence à la place de la méchanceté, l'amour à la place de
la force, l'humilité à la place de l'orgueil, le service à la
place du prestige. Être disciples de
l’Agneau signifie non
pas vivre comme
une "citadelle assiégée",
mais comme une ville sur un mont,
ouverte,
accueillante,
solidaire.
Cela veut dire non pas endosser des attitudes de fermeture, mais
proposer l'Évangile à tous, en témoignant
par notre vie que suivre Jésus nous
rend plus libres
et plus joyeux.
Angélus du
19 janvier 2014
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