Ce qui
nous rend victorieux, c’est notre foi
Pour
l’apôtre saint Jean, « demeurer dans le Seigneur »,
c’est comme l’expression de la vie chrétienne : « demeurer
dans le Seigneur » pour aimer Dieu et le prochain. Celui qui
« demeure en Dieu », celui qui « est né de Dieu »,
celui qui « demeure dans l’amour », celui-là est
« vainqueur du monde, et ce qui nous donne la victoire, c’est
notre foi ».
C’est
fort, ça : « Ce qui nous a fait vaincre le monde, c’est
notre foi ! » Notre foi peut tout ! Notre foi est
victorieuse ! Ce serait bien que nous le répétions, que nous
nous le redisions à nous-mêmes, parce que si souvent nous sommes
des chrétiens défaitistes, qui ne croient pas que la foi est
victorieuse, qui ne vivent pas de cette foi. Et si on ne vit pas de
la foi, c’est la défaite, et ce qui l’emporte, c’est le monde,
le prince de ce monde.
Jésus a
beaucoup loué la foi de la femme hémorroïsse, de la cananéenne,
et de l’aveugle-né, et il disait que celui qui a la foi gros comme
un grain de sénevé peut déplacer les montagnes. Cette foi réclame
de nous deux attitudes : confesser, et faire confiance.
D’abord :
confesser. La foi consiste à confesser Dieu, mais le Dieu qui s’est
révélé à nous depuis les temps de nos pères jusqu’à
aujourd’hui : le Dieu de l’histoire. C’est ce que nous
redisons tous les jours en récitant le Credo. Mais une chose est de
réciter le Credo avec le cœur, une autre de le faire comme des
perroquets, non ? Oui, je crois, je crois en Dieu, je crois en
Jésus Christ, je crois ! Est-ce que je crois en ce que je dis ?
Ma confession de la foi est-elle vraie, ou je récite par cœur,
parce que c’est à faire ? Ou encore, est-ce que je crois à
moitié ? Il faut confesser la foi, toute la foi… Et pas une
partie seulement : toute ! Et garder cette foi tout
entière, comme elle est venue jusqu’à nous par la voie de la
tradition : toute la foi ! Et comment est-ce que je peux
savoir si je confesse bien la foi ? Il y a un signe : celui
qui confesse bien la foi - et toute la foi - a la capacité d’adorer,
d’adorer Dieu.
Nous savons
adresser des demandes à Dieu, le remercier. Mais adorer Dieu, le
louer, c’est plus ! Seul celui qui a cette foi forte est
capable d’adorer. J’ose le dire : le thermomètre de la vie
de l’Église est un peu bas sur ce point, et je
vois peu de capacité d’adorer le Seigneur - effectivement, pas
trop… quelques-uns oui, reconnaît-on. C’est tout simplement
parce que dans notre confession de la foi, nous ne sommes pas
convaincus, ou seulement convaincus à moitié. La première attitude
est donc de confesser la foi et de garder la foi.
La seconde
est de s’en remettre avec confiance. L’homme ou la femme qui a la
foi s’en remet à Dieu, il lui fait confiance ! Paul, dans un
moment sombre de sa vie, disait : « Je sais bien en qui
j’ai mis ma foi » (2
Tim 1, 12) : en Dieu, dans le
Seigneur Jésus. S’en remettre !... Et ça nous conduit à
l’espérance. De même que la confession de la foi nous conduit à
l’adoration, et à la louange de Dieu, la confiance en Dieu nous
conduit à une attitude d’espérance. Il y a tant de chrétiens qui
ont une espérance diluée, qui n’est pas forte, une espérance
faible. Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas la force et le
courage de s’en remettre au Seigneur.
Mais si
nous, chrétiens, nous croyons en confessant notre foi, en gardant
notre foi et en nous remettant à Dieu, au Seigneur, nous serons des
chrétiens victorieux. Et c’est cela la victoire qui triomphe du
monde : notre foi.
Pour
« demeurer dans le Seigneur », pour « demeurer dans
l’amour », l’Esprit Saint est nécessaire, et c’est
l’œuvre de Dieu. Mais notre tâche à nous est de confesser la
foi, qui est un don, et de nous confier au Seigneur Jésus pour
adorer, louer, et être des personnes d’espérance. Que le Seigneur
nous fasse comprendre et vivre cette belle phrase : « Ce
qui nous a fait vaincre le monde, c’est notre foi » (1
Jn 5, 4).
Homélie
du vendredi 10 janvier 2014 (1 JN 4, 19-5,4 ; Lc 4, 14-22)
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